Délinquance : Agen, Rethel, Mazamet… les villes petites et moyennes touchées

Longtemps préservées, les villes de moins de 50.000 habitants sont désormais aussi confrontées à la délinquance.
@Coyau / Wikimedia Commons
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Agen : ses pruneaux, son amphithéâtre, ses habitants à l’accent chantant et, désormais… ses voitures incendiées. Dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars, dix véhicules ont été brûlés de manière quasi simultanée, dans trois rues différentes de la ville du Lot-et-Garonne.

Au micro de CNews, Jean Dionis du Séjour, maire MoDem d'Agen, n'en revient pas : « Dix voitures qui flambent le même soir, c’est une première et, donc, ça nous choque particulièrement. J'insiste : c’est très grave. » Grave et instructif. Cet épisode témoigne du tournant que prend la France, sur l’ensemble de son territoire. La violence qui était, il y a encore peu de temps, l’apanage des grandes villes s’étend inexorablement aux communes moyennes et petites. Agen est un exemple parmi tant d’autres.

Au feu !

Au cours de la même nuit, du 7 au 8 mars, la commune de Champ-sur-Drac (3.500 habitants) a aussi déploré l’incendie d’une voiture, « la neuvième depuis le début de l'année », selon le Dauphiné libéré. En octobre dernier, nos confrères de L'Ardennais rapportaient des faits similaires : « Ça commence à devenir une mauvaise nouvelle régulière pour les Rethélois. Dans la nuit du vendredi 25 octobre au 26 octobre 2024, une nouvelle voiture a été détruite par les flammes en plein centre-ville de Rethel. » Rethel, qui compte moins de 8.000 habitants, a visiblement son lot de délinquants. Même chose, ou presque, aux Ponts-de-Cé, commune de 12.000 habitants dans le Maine-et-Loire. Là, depuis deux ans, une trentaine de véhicules a été incendiée, sans que le ou les auteurs n’aient pu être identifiés.

Partout, des voitures brûlent. Partout, aussi, il y a des agressions et du vandalisme. Le 5 mars dernier, une jeune femme a été agressée dans un bois de Ballan-Miré (8.000 âmes), en Indre-et-Loire, par un individu masqué. En septembre, à Mazamet, ville de 10.000 habitants située dans le Tarn, un jeune homme de 17 ans a été agressé parce qu’il était homosexuel. En avril 2024, Philippe est tombé dans un guet-apens et a été assassiné à Grande-Synthe, commune du Nord de 20.000 habitants.

Au secours !

La délinquance se propage à vitesse grand V, comme l’explique Rudy Manna, porte-parole Alliance Police nationale, à BV : « Cela va très vite. Dans les villes moyennes, voire les petites villes, qui avant étaient tranquilles ou très tranquilles, la délinquance et la criminalité se sont implantées. » Il ajoute : « Nous sommes dans une société sans foi ni loi, mais surtout sans règle ni limite, où l’interpellation ne fait plus peur. Il n’y a plus de sentiment d'insécurité et de sentiment d'impunité, mais de l'insécurité et de l'impunité. »

Pour le policier, l’affaire Nahel et la demande d’un procès pour meurtre à l’encontre de Florian M. par le parquet de Nanterre dit tout de la gestion de la délinquance en France et de son incroyable poussée. Il indique : « L’affaire Nahel a eu un impact terrible sur les forces de l’ordre. Plus personne n’ose rien faire. » Dans un pays où les policiers n’osent plus interpeller les délinquants de peur d'être mis en cause, fatalement, les délits et les crimes augmentent. Il conclut : « À ce rythme, nous y allons tout droit. Pas dans le mur, car nous y sommes déjà, mais vers la destruction du mur. »

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