Démanteler la police de Minneapolis : Audiard chez les Ricains !
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Grande nouvelle pour notre commerce extérieur : Michel Audiard est un produit d’exportation qui marche, avec sa réplique célébrissime des Tontons flingueurs : « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ». Pas sûr qu’une pluie de dollars se déverse dans notre balance des paiements mais ne boudons pas notre plaisir.
Commençons doucement. Le général Colin Powell, ancien secrétaire d’État des Etats-Unis et à ce titre chef de sa diplomatie, a fait savoir qu’à cause des mensonges de Donald Trump, lui qui est pourtant républicain, votera pour Biden. C’est son droit le plus absolu, il n’a de compte à rendre à personne de ses choix d’électeur. Mais motiver son vote par une allégation de mensonges commis par Trump, c’est tendre des verges pour se faire battre. Tout le monde a en mémoire le général devenu civil montrant une fiole au Conseil de Sécurité de l’ONU en affirmant de façon péremptoire que l’Irak disposait d’armes de destructions massives et justifiant ainsi d’une guerre injustifiable. Le million de familles irakiennes endeuillées par les conséquences directes de ce mensonge, ainsi que les 4.489 familles américaines et les 319 d’autres nations apprécieront sans doute ces leçons de morale. La parole de Donald Trump n’est peut-être pas fiable, mais est-ce à un menteur ayant autant de sang sur les mains de le dire ? Les c..s, ça ose tout.
Voici le plat de résistance. Suite au décès de George Floyd, une majorité du conseil municipal de Minneapolis a fait savoir qu’elle allait voter la dissolution de sa police. Le maire est contre et se fait huer. On se demande d’abord si c’est un Gorafi local qui a annoncé ça, mais non, et tous les médias reprennent l’information.
Que des changements dans la police de cette ville soient nécessaires est une évidence. Si le nombre de plaintes portées contre le policier responsable du décès de George Floyd est effectivement de 18, il est inconcevable que ce policier ait été maintenu. Un grand ménage doit être fait, à commencer par le grand chef et tous ceux qui auraient, par leur inaction, permis que perdure une telle situation.
Le monopole de l’usage légal de la force induit des devoirs quant à l’utilisation de cette force qui doit servir le bien commun. S’il est impossible d’éviter des bavures, il est nécessaire de se montrer ferme quant à leur traitement, ce qui ne semble pas avoir été le cas. Mais démanteler une police entière, décider en plein chaos de se passer de la seule structure qui puisse s’opposer à la violence de la rue pour rétablir l’ordre, cela ressemble à un suicide collectif, comme de saborder le réseau d’eau potable ou de couper l’électricité. Les c..s, ça ose tout.
Le dessert ? L’ethno-masochisme qui semble présider de l’autre côté de l’Atlantique. Un chef de la police qui s’allonge pendant huit minutes par terre, mains dans le dos et face contre terre, à Webster dans le Massachusetts en soutien au mouvement Black Live Matters. Les c..s, ça ose tout.
Gardons-nous de croire que nous n’avons pas conservé assez de Michel Audiard en posologie concentrée pour notre usage national. La différence avec les Etats-Unis est juste dans la position du curseur.
On pourrait se dire qu’en ces temps de sortie de crise sanitaire mondiale, il faudrait opposer à la Chine un front uni et responsable pour exiger la vérité. On pourrait aussi penser que c’est l’occasion de questionner un libéralisme effréné qui préside aux destinées de la planète depuis la chute de l’empire soviétique. On pourrait aussi faire le constat que le communautarisme est une gangrène qui ne fait que camoufler l’absence de société. Non, ce que nous Occidentaux apportons au monde aujourd’hui, c’est le chaos du tous contre tous annoncé par René Girard dans son prophétique Achevez Clausewitz. Réveillons-nous !
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