La démission du CEMA montre l’amateurisme et l’impréparation du gouvernement
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En poussant, par ses mensonges électoraux et ses renoncements politiciens, le général de Villiers à la démission, Emmanuel Macron vient de montrer son vrai visage : celui d'un technocrate inféodé à Bruxelles et à la grande finance internationale. Il apparaît désormais clairement que la feuille de route de celui qui se présentait comme le grand réformateur de la France se limitera, pour les années à venir, à des coupes budgétaires propres à satisfaire l'Allemagne de Merkel et l'Europe de Juncker.
Si Pierre de Villiers, chef d'état-major de nos armées au cours de ces dernières années, apparaît comme la première victime collatérale de ce triumvirat délétère, gageons qu'il sera rapidement rejoint par de nombreuses autres. En effet, la stratégie adoptée par le nouveau pouvoir se dévoile peu à peu. Et c'est donc par une asphyxie financière sans précédent que seront réglés les grands problèmes de la France. Là où l'on nous promettait des réformes ciblées, intelligentes et pertinentes se dessinent des restrictions budgétaires aveugles et toxiques. L'armée et la police, traditionnellement mises à contribution lorsqu'il s'agit "d'économies", seront donc taxées respectivement de 850 et 500 millions d'euros.
Alors qu'il aurait fallu des moyens supplémentaires pour simplement maintenir à niveau des capacités opérationnelles minimales, le pouvoir macronien décide d'amputer un peu plus deux administrations qui sont déjà, financièrement et humainement, dans le rouge. On ne peut, à cet égard, que regretter l'absence de réaction de la hiérarchie policière. Pas un mot sur une mesure qui paupérisera un peu plus encore nos forces de sécurité, ce qui ne sera pas sans conséquences dommageables sur la qualité du service rendu à nos concitoyens. Même les syndicats de police, d'habitude si prompts à revendiquer, sont restés mystérieusement muets sur un sujet qui ne tardera pas, soyons-en certains, à leur revenir en boomerang par leur base interposée.
Contribuables, travailleurs, fonctionnaires, militaires, policiers mais aussi élus de terrain seront donc les prochaines victimes de ce pouvoir hégémonique, élu par défaut (par moins d'un Français sur deux), mais aussi sur la base d'un projet non dit et soigneusement dissimulé lors des dernières consultations électorales. C'est donc bien à un moment de vérité que nous sommes maintenant confrontés. Certes, des réformes étaient indispensables pour redresser notre pays. Certes, nous devions nous attendre à des mesures impopulaires mais nécessaires. Certes, il fallait s'attendre à ce que les plus aisés payent pour les moins favorisés. Mais était-il imaginable qu'un tel travail de destruction massive de notre appareil régalien soit entrepris dans le contexte d'insécurité et d'engagement international que nous vivons actuellement ?
Ce manque de clairvoyance, autant que de compétence, met tout simplement en exergue l'état d'impréparation et d'amateurisme de ceux qui viennent d'accéder au pouvoir. Il n'est, en effet, de bonnes réformes que celles qui sont acceptées, comprises et surtout adaptées à un contexte donné. Les passages en force sont toujours sanctionnés d'une façon ou d'une autre. C'est donc la solution du bras de fer qu'a choisie notre nouveau Président. Bras de fer avec les travailleurs, par sa réforme du Code du travail. Bras de fer avec les élus de terrain par sa réforme de la taxe d'habitation. Bras de fer avec les contribuables qui ne tarderont pas à réaliser l'ampleur de leurs préjudices. Bras de fer, enfin, avec deux institutions qui, pour être d'une loyauté sans faille, ne pourront pas toujours accepter d'être les éternelles sacrifiées.
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