Démission de Macron : hier un slogan, aujourd’hui une option ?
« Macron démission ». On se souvient de ce slogan lancé par les gilets jaunes. C’était à la charnière des années 2018 et 2019. Il y a une éternité. À l’époque, le macronisme arrogant régnait en maître absolu sur le pays, l’Assemblée était aux ordres et Castaner faisait barrage aux « factieux » avec la sévérité que l’on sait. La jacquerie termina mal, comme toutes les jacqueries en France. Six ans plus tard, « Macron démission » n’est plus un slogan placardé à la va-vite sur un rond-point de « nos territoires » mais une éventualité envisagée très sérieusement, y compris dans le « camp de la raison ». Marc Baudriller l'évoquait ici même, la semaine dernière. Dernier responsable politique, hors Jean-Luc Mélenchon et son fan-club, à envisager sérieusement cette option : Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie, ancien ministre de la Défense de Nicolas Sarkozy et président du parti Les Centristes. Bref, l’homme n’est pas spécialement un factieux, un populiste, un extrémiste. Ce mardi 3 décembre, sur LCI, il n’y est pas allé par quatre chemins : « Puisque le pays n’a pas voulu donner de majorité au parti d’Emmanuel Macron, puisque l’Assemblée nationale n’a pas donné sa confiance au gouvernement qu’il a nommé, il faut que le Président démissionne. »
Michel Barnier déclenche le 49.3 sur le budget 2025
️ @Herve_Morin appelle à la démission d'Emmanuel Macron
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— LCI (@LCI) December 2, 2024
Il y a encore quelques mois, une telle déclaration ne pouvait émaner que du camp « populiste », pour ne pas dire « complotiste » ! Des Florian Philippot ou Nicolas Dupont-Aignan, quand le Rassemblement national s’en est toujours gardé, ne réclament-ils pas, de longue date, non pas la démission mais la destitution d’Emmanuel Macron ? En 2021, déjà, lors de ses vœux à la presse, en pleine crise Covid, celui qui était encore député de l’Essonne estimait que la destitution du chef de l’État était une question qui se posait. « Faudra-t-il en arriver là pour qu'il rende des comptes à la nation, pour qu'il cesse de détruire notre démocratie, pour qu'il cesse de nuire ? », avait déclaré, sur Europe 1, le président de Debout la France. « À un moment, quand des ordres sont stupides et inefficaces, le peuple se rebelle », avait-il ajouté. En avril 2023, Dupont-Aignan récidivait, au micro de Sonia Mabrouk : « La France est trop fragile pour continuer à avoir tant d'inégalités, tant d'injustices, tant de gaspillages financiers. Il faut mettre une pause et repartir sur des bases saines, sinon, on ne pourra pas tenir quatre ans. Moi, j'engagerais la destitution de cet homme dangereux. » Un an plus tard vinrent les élections européennes et la dissolution, acmé du chaos d’aujourd’hui. La destitution ? Les députés LFI ont échoué lamentablement, en octobre dernier, dans ce qu’on pourrait qualifier d’entreprise de communication vouée à l’échec.
Redonner de la confiance
Mais la démission ? Après le très sérieux Charles de Courson, le très Macron-compatible Jean-François Copé, c’est donc maintenant un centrise incontestable qui vota Macron en avril 2022 car, selon lui, « il n’y a[vait] pas d’autre choix ». Et que dit, aujourd’hui, l’élu normand ? Pas « p’têt' ben qu’oui, p’têt' ben qu’non » ! Non. « Le seul objectif de tout le monde, c’est de concentrer la crise politique pour que la crise politique amène à la conclusion qui apparaît comme une évidence, c’est qu’il faudra un jour ou l’autre qu’Emmanuel Macron en tire complètement les conséquences et qu’il démissionne… » Et Morin, qui préside une région dont la première compétence consiste à soutenir le développement économique, de rappeler que « le principe de l’économie, c’est la confiance »… Pour redonner confiance au monde économique, il faut a minima clarifier la situation au sommet de l'État. Tout le contraire de ce que disent les macronistes, Gabriel Attal en tête, qui, mardi, martelait sur le thème de la « stabilité » nécessaire à notre pays. Pompier pyromane : un métier en plein essor.
Crime de lèse-majesté
Alors, bien sûr, le dernier carré des défenseurs du forcené de l’Élysée donne de la voix et hurle au crime de lèse-majesté. Ainsi, le député Mathieu Lefèvre estime que la démission d’Emmanuel Macron « est totalement impensable ». Impensable ? Bah si, puisque certains y pensent ! Une idée qui, selon lui, serait « délétère pour la grandeur du pays ». Carrément. Il est vrai que la tournée africaine de Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, la semaine dernière, nous a donné une belle image de la grandeur de la France sous la présidence d’Emmanuel Macron. On peut comprendre, aussi, que c'est surtout « totalement impensable » dans la tête d'Emmanuel Macron. La preuve : en marge de son voyage en Arabie saoudite, le Président a confié qu'il excluait l'option de sa démission : « Je serai Président jusqu’à la dernière seconde. » Dont acte.
La démission d'Emmanuel Macron "est totalement impensable", estime le député Mathieu Lefèvre (Ensemble pour la République) pic.twitter.com/krSdmQAUPS
— BFMTV (@BFMTV) December 3, 2024
Alors, impensable ? L’Histoire nous montre que ce qui était impensable à un moment donné, devient réalité et que, parfois même, la réalité peut largement dépasser ce qu’on avait pu imaginer ou penser. Un exemple ? Les événements qui se déroulèrent au mois de mai 1958...
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48 commentaires
Le jour d’après. Cela fait quinze jours que je l’écris ici et là, je récidive: Macron a mis 52 jours à trouver Barnier, il ne trouvera pas de sitôt un Barnier bis, c’est à dire un candidat, homme ou femme, prêt au suicide politique –sauf l’inénarrable Ségolène qui offre de donner sa vie (politique) à Macron. Pas à la France, à Macron. Parce que si le Pharaon trouve un improbable Premier ministre, il gagnera du temps avant sa démission. Car le Premier ministre à venir –s’il en est un– sera censuré dès le dépôt du prochain PLF. Pour que ce/cette personne héroïque évite la censure du RN (celle du NFP est acquise d’avance), il faudrait que ce nouveau PLF coupe VRAIMENT dans les dépenses de l’Etat (agences doublons de l’Administration, subventions, aides au développement, racket de l’UE, enveloppe migratoire +++, …). Or, de cela il n’est pas question, et cela n’arrivera pas sous Macron. Il faut donc que Macron s’en aille. Personne n’y croit, il y viendra pourtant, par la force des choses.
Malheureusement je me suis réveillé ce matin Macron était toujours là
Cette nuit j’ai fait un rêve
Philippe de Villiers, président
Bruno Retailleau,premier ministre
Nicolas Daragon à l’intérieur
David Lisnard à l’économie
Portier à l’instruction nationale
On peut rêver !
Le président Macron a dit qu’il sera président jusqu’à la dernière seconde juste après avoir dit qu’il pensait que la motion de censure échouera.
Si elle réussit, cela peut être une autre histoire !
L’actuel président de la république a été élu pour la première fois le 7 mai 2017. Le lendemain, 8 mai 2017, sur le site Réseau International, était publiée cette note: » Avons-nous élu un fou ? « . Veuillez la lire.
On voit bien à son air borné et buté qu’il ne lâchera rien. Il a une grosse dette envers ceux qui l’ont placé là où il est. Il a des comptes à rendre.
Je n’y crois pas une seconde. Même si la France était à feu et à sang. Au contraire même, il serait enfin à son affaire, son fantasme absolu. Dans son costume de Général Tapioca, il nous jouerait sa grande scène de la tirade churchilienne « une vallée de peur et de larmes »… Aaaah… Il en frémit déjà de béatitude…
aujourd’hui une option ? Non ! Une nécessité absolue !
On ne peut pas aller jusqu’en 2027 en allant directement sur l’iceberg à bord du Macronic !
Démission de Macron : hier un slogan, aujourd’hui une obligation !
Barnier va sans doute partir, Macron le devrait… Mais les remplacer par qui ?
Pour l’Elysee, serait l’heure Quoique tardive de M. de Villiers? C’est le seul qui émerge en ce moment.
Et le 1minstre ? Sœur Anne ne vois tu rien venir ?………………..
Emmanuel Macron ne démissionnera pas à moins…que ceux qui l’ont mis en place le lâche et le menace de sortir les petits dossiers qu’ils ont constitués.