Démission de Michel Lussault, président du CSP : on ne va pas le regretter !
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Le président du Conseil supérieur des programmes (CSP) a annoncé, mardi, sa démission via les médias. Sans doute une manière élégante de tirer sa révérence. Non content de cette goujaterie, il accuse Jean-Michel Blanquer d’être "dogmatique", "réactionnaire" et se pose en victime.
Michel Lussault se répand en invectives contre le ministre, coupable, à ses yeux, d’être "trop complaisant par rapport à des gens qui inventent une école de la République qui n'a jamais existé". Dans le journal Le Monde, il estime que c’est une défaite culturelle de la gauche par "ceux qui ont réussi à crédibiliser l'idée qu'une école démocratique est forcément une école de faible qualité". Tiens ? Il se disait pourtant indépendant.
D’ailleurs, Jean-Michel Blanquer accorde des interviews à des magazines comme Causeur ou Valeurs actuelles : une preuve qu’il est de droite, non ? Pire : "À chacune de ses déclarations, [il] prend grand soin de se présenter comme l’anti-Najat Vallaud-Belkacem." Manifestement, il veut satisfaire "quelques bas instincts d'une clientèle politique".
Voilà que le président du CSP se croit indispensable, il est victime d’une épuration, il "garde l’espoir que [son] départ débloquera les choses". On a rarement vu un personnage aussi imbu de lui-même.
Sur RTL, Jean-Michel Blanquer lui a répondu comme il le méritait : "Le simple fait qu'il utilise des termes outranciers le disqualifie pour la fonction qu'il exerçait, donc il en tire les conséquences." Ajoutant : "Je suis dans un travail d'organisation de l'Éducation nationale pour que tous les enfants sachent lire, écrire, compter et respecter autrui à la sortie de l'école primaire. Si ça gêne monsieur Lussault, c'est vraiment pas grave qu'il s'en aille."
Personne ne regrette le départ du petit soldat de Najat Vallaud-Belkacem, sinon quelques nostalgiques du pédagogisme qui, depuis des décennies, fait tant de mal à l’enseignement. La plupart des réactions se résument à un « Bon débarras ! » qui en dit long sur la réputation du CSP et de son ex-président.
Rappelez-vous ses programmes jargonnants, la natation devenue une activité pratiquée dans "un espace profond standardisé", les jeux de raquette transformés en "duel médié par une balle ou un volant" et autres exemples de charabia scientiste qui font recette dans les salons pédagogistes. Rappelez-vous la disparition de pans entiers de l’Histoire, au point que Najat Vallaud-Belkacem fut contrainte de demander au CSP de revoir sa copie. Rappelez-vous le fameux « prédicat » destiné à remplacer les différents compléments…
Dorénavant, Michel Lussault ne pourra plus jargouiller avec le CSP, mais son départ ne suffira pas à redresser l’enseignement. La question se pose du maintien de cette institution, créée par la loi de refondation de l’école de 2013 et censée garantir un processus de conception des programmes transparent… et indépendant. On a vu ce que cela donnait ! Si le CSP devait subsister, il faudrait en revoir totalement la composition et les missions pour éviter les errements précédents.
Jean-Michel Blanquer annonce des mesures de bon sens : aura-t-il les moyens de les mettre en œuvre ? Il cherche à détricoter la réforme du collège. Mais le tricot est solide, les mailles en sont tenues par des lobbies pédagogistes qui, depuis longtemps, se sont infiltrés partout, jusque dans la hiérarchie. Sans oublier que la loi de refondation de l’école et la réforme du collège ont été naguère approuvées par des personnes qui gravitent aujourd’hui dans l’entourage d’Emmanuel Macron.
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