La démocratie va très mal !
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Le mot "populisme" continue d'être le terme par lequel l'oligarchie politique, le microcosme médiatique et culturel et, plus généralement, "l'establishment" tentent de culpabiliser les peuples.
Lorsque l'est de l'Europe se composait de démocraties populaires, c'est-à-dire de dictatures du parti communiste, réduites au rôle de protectorats soviétiques, le paysage était clair. De ce côté-ci du rideau de fer, la plupart des pays appartenaient au régime de la démocratie libérale. Le pluralisme des partis permettait aux électeurs de choisir leurs élus et d'en changer en pratiquant l'alternance. Certes, la relative permanence du personnel politique, l'emploi très limité de la démocratie directe - si on excepte la Suisse - laissaient apparaître que le peuple ne jouissait pas d'un pouvoir absolu, mais chacun de ses membres avait le sentiment d'être protégé de tout arbitraire par les droits dévolus aux citoyens d'une nation dotée d'un État digne de ce nom.
Depuis près de trente ans, le totalitarisme marxiste s'est effondré en Russie et les anciens satellites sont devenus des démocraties libérales. L'épouvantail a disparu et celui qu'on tente de maintenir à travers la diabolisation outrancière de la Russie n'est guère crédible. La dérive la plus grave se situe au cœur même du système : l'équilibre entre le pouvoir du peuple et l'État de droit est rompu.
Les libertés qui étaient accordées aux citoyens et qui pouvaient leur faire accepter de ne pas vraiment détenir le pouvoir sont aujourd'hui limitées. Elles sont devenues des droits universels qui l'emportent sur la volonté du peuple de s'exprimer dans les urnes et même par la parole. L'altérité est devenue une vertu. Le règne du Big Other de Jean Raspail est instauré. Le sentiment que les élections ne servent à rien et la répression qui s'abat sur la liberté d'expression sont aujourd'hui les deux symptômes d'une véritable maladie de la démocratie, en Europe, et en France en particulier. Hier, les Européens de l'Ouest se trouvaient libres face aux régimes à parti unique. Désormais, ils sont soumis à la pensée unique, et ce sont les citoyens des anciens pays du bloc soviétique qui leur font prendre conscience de l'absurdité suicidaire de cette évolution.
L'impuissance des États de l'Ouest européen à endiguer l'invasion migratoire suscite d'abord un doute, puis une réprobation devant ce qui apparaît de plus en plus comme une trahison des "élites". Celle-ci se commet au nom de droits de l'homme qui tournent à la préférence étrangère dans la mesure où leur application porte atteinte aux droits légitimes des citoyens.
Sauvegarder l'unité et l'identité d'une nation afin que l'on puisse y vivre et s'y exprimer librement n'est plus considéré comme une exigence de bon sens mais comme une dérive populiste. Chaque jour, le fossé se creuse davantage entre l'expérience personnelle des gens et le discours convenu de la majorité de la caste politique ou des médias.
Le discours des bien-pensants va tenter, avec une étrange insistance, de compenser les faits par des arguments compassionnels, des exemples symboliques.
C'est ainsi que Mélina Boughedir devient la "Française", femme au foyer et fidèle, qui a suivi son époux, converti et djihadiste, jusqu'à Mossoul. On se félicite qu'elle ait échappé à la peine capitale et l'on en vient à souhaiter qu'elle purge sa peine dans "son pays".
C'est ainsi que le "héros" malien et clandestin, qui a sauvé un enfant dans des conditions spectaculaires et étonnantes, est comblé d'attentions, avec un surcroît de précipitation et de reconnaissance, de l'Élysée à la mairie de Paris. Sans doute méritait-il des félicitations, mais celles-ci ont fait l'objet d'une discrimination positive qui suscite l'interrogation.
C'est le même excès qui s'était manifesté prématurément en faveur de Théo, cette fois comme supposée victime d'une bavure policière.
Cette partialité systématiquement défavorable aux nationaux crée des crispations bien compréhensibles. Prétendre que la réaction "populiste" qu'elles entraînent soit condamnable ressemble bel et bien à une double peine infligée aux peuples européens.
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