Démographie : les prénoms musulmans ont toujours plus le vent en poupe

Le site FdeSouche a publié, le 8 juillet, pour la neuvième année consécutive, le baromètre de l’octroi de prénoms musulmans, en s’appuyant sur les chiffres de l’état civil de l’octroi des prénoms donnés par l’INSEE. L’augmentation des prénoms musulmans est sans appel, et ce, dans toute la France métropolitaine !

Pour qualifier les prénoms musulmans, l’auteur de l’étude s’est employé à mettre en place un référentiel parmi les 35.000 prénoms de la base de l’INSEE. Pas facile. Il se décline en deux catégories : les prénoms donnés à des enfants de famille musulmane, dits « prénoms musulmans stricts », et les prénoms culturellement musulmans qui peuvent être attribués à des enfants non musulmans, dits « prénoms islamo-compatibles ».

L’augmentation significative des prénoms musulmans depuis 50 ans

Depuis 1973, il y a 50 ans, le nombre des naissances d’enfants portant un prénom non musulman a nettement baissé, passant de 800.000 à 500.000. À l’inverse, le nombre de naissances d’enfants portant un prénom musulman a été multiplié par plus de 4, passant de 35.000 à 150 000. Cette augmentation se vérifie non seulement en valeur absolue, mais aussi en valeur relative. Dans l’Hexagone, l’octroi de prénoms musulmans à la naissance est passé de 7 %, en 1997, à 22,9 %, en 2023. Il a gagné 1 % par rapport à 2022. De leur côté, les prénoms issus du calendrier grégorien ont chuté et sont passés sous la barre fatidique des 50 %, en 2001. Depuis 1968, les prénoms du calendrier grégorien sont tombés de 77 % à 27 % !

À l’échelon régional, l’Île-de-France est touchée de plein fouet par ce phénomène, avec 35,4 % de prénoms musulmans donnés par les familles, avec un pic à plus de 60 % en Seine-Saint-Denis. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur suit, avec 24,4 % de prénoms musulmans. L’Auvergne-Rhône-Alpes complète le podium, avec 21,5 %, coiffant au poteau l’Occitanie, à 20,4 %. Bonne dernière, la Corse est encore préservée, avec 8,3 % de prénoms musulmans, juste derrière la Bretagne, à 9,2 %. Au niveau départemental, le Territoire de Belfort, le Rhône et les Bouches-du-Rhône sont les plus concernés par les prénoms musulmans, entre 28 et 29 % des attributions, derrière les départements d’Île-de-France.

Immigration et fécondité

Cette inversion des tendances entre les prénoms musulmans et non musulmans trouve évidemment sa source dans la démographie, l’immigration et sa fécondité. Sur la période de 1998 à 2018, France Stratégie a recensé une augmentation des naissances d’enfants d’étrangers. Pour ceux dont au moins un parent est étranger, la hausse s’élève à 63,6 %. Pour ceux dont les deux parents sont étrangers, le chiffre est de 43 %. Les enfants dont les deux parents sont français ont, eux, diminué sur la même période de 13,7 % !

Les statistiques donnent 2,75 enfants par femme immigrée en moyenne, contre 1,88 par femme non immigrée (chiffres de 2018).

Adam, Ines, Eden, Mohamed, Nael...

Le Top 20 des prénoms musulmans est dominé par Adam, Ines, Eden, Mohamed, Nael, Rayan, Inaya, Yanis, Lina, Imran, Nour, Yasmine, Ayden, Amine, Ali, Sofia, Elia, Ismael, Sohan. Sohan. Pour autant, ce sont encore des prénoms français qui figurent dans le Top 10 masculin et féminin des prénoms les plus donnés. Et certains sont même issus de l'ère grégorienne ! Dans le Top trois, on trouve Gabriel, Raphaël et Léo chez les garçons ; Louise, Ambre et Alba chez les filles. Pour combien de temps ?

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