Denier de l’Église, associations : ce que révèle la forte baisse des dons
La fin de l'année est une période propice pour les dons aux associations caritatives ou autres : tout don effectué avant le 31 décembre donne droit à une réduction d'impôt, d'où cette générosité bien ordonnée. Les particuliers payant l'impôt sur le revenu et les associations le savent. Mais cette année, elles sont très inquiètes devant la forte baisse des dons, qui semble démentir la traditionnelle générosité des Français : -8 % pour la Ligue contre le cancer, -5,5 % pour le denier de l’Église, et j'en passe. Du jamais-vu en France.
Les premières explications sont connues : suppression de l'ISF et, donc, des dons que faisaient les contribuables qui y étaient assujettis, instauration du prélèvement à la source, dont les incertitudes sur les modalités de la réduction ont refroidi les donateurs, hausse de la CSG des retraités. Nouvelle preuve que la politique fiscale d'Emmanuel Macron a été très mal évaluée par ses concepteurs dans ses effets pervers.
Mais, au-delà de ces explications techniques, cette baisse historique traduit une évolution beaucoup plus profonde. Pour le denier de l’Église, il y a une forte baisse des donateurs qui s'explique d'abord par la démographie des catholiques de France : ils vieillissent et meurent. En dix ans, les donateurs ont diminué d'un quart, passant sous la barre du million. Il ne faut pas être grand prophète pour voir que la descente va se poursuivre. Certes, le don moyen augmente, mais l'assiette – pour parler comme les impôts – ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. On peut ne pas partager l'optimisme de rigueur d'Ambroise Laurent, le Monsieur Finance nommé par les évêques il y a quelques mois.
Mais il y a aussi d'autres raisons qui entrent en jeu : les affaires de pédophilie auraient éloigné certains donateurs. Personne n'ose émettre l'hypothèse que l'idéologie pro-migrants de l’Église et du pape en a fait peut-être autant.
Pour l’Église comme pour d'autres associations, beaucoup de Français, eux-mêmes touchés par la politique fiscale du gouvernement – et pas que les contribuables aisés payant l'ISF, mais aussi des gens très modestes -, refusent désormais que leur générosité aille contre leurs convictions et l'intérêt de leurs proches.
La crise des gilets jaunes a ramené les esprits et les dirigeants de la fin du monde à la fin du mois. Cette forte baisse des dons montre, de la même façon, que le prochain, dans les familles inquiètes, ce n'est plus automatiquement le lointain, le migrant que les médias et les associations proposent systématiquement à leur compassion.
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