Dépenses et impôts excessifs du RN : les « garnouzettes » de Gérald Darmanin ?

Le foulard rouge d’une victoire aux législatives du RN est agité ! Tout le monde s’y met, à commencer par Darmanin qui, dès ce lundi 10 juin au soir, alertait sur le risque socio-économique d’une élection de Bardella et de Marine Le Pen : « Si, cet été, madame Le Pen ou monsieur Bardella sont élus, c’est, pour ceux qui paient des impôts, 5.000 euros supplémentaires par personne dès septembre. »

Sébastien Chenu, le vice-président du RN et de l’Assemblée nationale, n’a pas tardé à réagir, sur CNews : « Que Gérald Darmanin arrête de raconter n’importe quoi et qu’il se calme. Qu’il s’occupe de la sécurité des Français ; ce qu’il n’a jamais su faire jusque-là. » Interrogé par BV, Frédéric Cabrolier, député RN du Tarn et membre de la commission des finances, s'indigne : « C’est complètement incohérent, il ne connaît pas la dynamique de l’économie que l’on va générer ou pas. Personne ne le sait… Quand vous avez une bonne dynamique, vous avez des rentrées fiscales. Je pense que notre politique générera des recettes en plus, et ils sont un peu mal placés pour dire cela. »

Les garnouzettes de Darmanin

Sur le même plateau, le ministre de l’Intérieur ironise au sujet du financement des dépenses que devraient supporter les Français en cas de gouvernement RN : « Comment le Rassemblement national finance ces 100 milliards de dépenses ? Dans le Nord, vous savez ce qu’on dit ? Ils nous racontent des garnouzettes ! […] Qu’on nous dise, devant les dépenses, c’est quoi, les recettes ? » « Ces gens-là raisonnent en termes de recettes, mais il faut baisser les dépenses », répond Frédéric Cabrolier. Pour ce faire, il énumère la diminution de la contribution à l’UE, du coût de l’immigration, de la fraude sociale, fiscale, des aides sociales et des économies potentiellement réalisées en cas de privatisation de certains services publics.

Mais, surtout, les remarques de Darmanin se contredisent, voire s'annulent. Il ne peut pas critiquer simultanément des dépenses excessives et un impôt excessif censé, justement, financer ces dépenses. « Ils nous reprochent, avant que nous soyons à l’œuvre, de faire éventuellement ce qu’ils ont fait, rétorque Frédéric Cabrolier. Je pense que nous ne le ferons pas. Il ne faut pas accuser le RN, c’est eux qui ont fait moins de recettes, eux-mêmes le disent. »

Et si on parlait de la dette?

Avec des dépenses à hauteur de 453 milliards de l’exécutif prévues en 2024, contre 312 milliards de recettes prévues, c'est l'hôpital qui se moque de la charité. « La majorité actuelle ne pourra pas nous faire la leçon, déclare Sébastien Chenu, car ils nous laissent une ardoise épouvantable. Ils ont augmenté de 900 milliards d’euros le déficit public en sept ans seulement. » Effectivement, la dette est passée de 2.271 milliards d’euros à 3.176 milliards d’euros, selon l'enquête de Contribuables associés, visionnée par les députés à l'Assemblée. « Ils prétendent que c’est à cause du Covid, mais cela ne représente que 300 milliards d’euros », précise M. Cabrolier. Et d'ajouter : « Malheureusement, nous avons en face de nous des gens qui mentent, car ils sentent que le vent tourne, et nous allons prendre des critiques tout au long de la campagne : ça a commencé et ça va être terrible. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à aller chercher l’info. »

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