Dépenses publiques : on arrête les frais, avant qu’il ne soit trop tard !

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Alors que Bruno Le Maire rendra bientôt son tablier de grand argentier de l’État, laissant à son successeur une dette publique abyssale de plus de 3.000 milliards d’euros et une procédure de la Commission européenne sanctionnant la France pour déficit public excessif, les regards des experts et conseillers ministériels convergent vers les solutions de recouvrement posées sur la table de Bercy afin de résorber, un tant soit peu, le trou béant laissé dans les caisses de l’État par le ministre de l’Économie et des Finances d’Emmanuel Macron, locataire de Bercy depuis sept ans.

En cette rentrée, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, alerte, un peu tard, sur cette piteuse gestion des comptes publics. Auditionné, ce mercredi 18 septembre, par la commission des finances de l’Assemblée nationale, il en a appelé à « une maîtrise des dépenses réfléchie et raisonnée », estimant « impératif […] la maîtrise de la dette et [celle] de la réduction des déficits ». « La situation est grave […] Nous avons perdu le contrôle (de nos finances) », déclarait-il au JT de 20 Heures de France 2, ce même 18 septembre. Une dette publique française qui caracole à « 110 % du PIB [et qui] montera à 124 % dans trois ans si nous ne faisons rien », expose t-il.

La France, « lanterne rouge de l’Europe » des dépenses publiques

Trois solutions sont sur la table : la croissance (« le plus souhaitable », pour Pierre Moscovici, mais il ne faut pas rêver...), la maîtrise des dépenses publiques (« la plus importante ») et la fiscalité. Pour l'ancien commissaire européen, « le matraquage fiscal serait une erreur », alors que la France possède le taux de prélèvements obligatoires le plus élevé d’Europe (44,8 % du PIB, contre 39,2 % dans le reste de la zone euro) et que les classes moyennes françaises, elles, étouffent sous les charges fiscales. La croissance n’étant pas à l’horizon, Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’iFRAP (la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), met le curseur sur la réduction des dépenses publiques : « On est capable de dépenser 56 milliards de plus entre 2022 et 2023, mais on ne saurait pas capable de trouver 110 milliards en 5 ans ou 7 ans ? » « Qu’attendons-nous ? Le FMI ? » lance-t-elle, sur le plateau de BFM Business. Elle préconise ainsi à Matignon et à Bercy « le plan à appliquer » élaboré et documenté par sa fondation pour réaliser « 30 milliards d’euros d’économies en 2025 ». « La première marche à monter », selon elle, pour reprendre le contrôle des dépenses publiques, car « les chiffres montrent que l’on court tout droit vers une crise de la dette si l’on ne change pas de trajectoire », indique l’audit. Ainsi, entre 2017 et 2023, la France enregistrait 297 milliards d’euros de dépense publique supplémentaire : 84,4 milliards versés pour la protection sociale, 51,3 milliards pour la rémunération des agents publics et 34,2 milliards pour les dépenses de fonctionnement.

L’iFRAP préconise donc quatre volets de mesures : tout d'abord, « freiner la dépense sociale » via - mesure phare - le report de l’indexation des retraites au 1er décembre (6,2 milliards d’euros d’économie). Vient ensuite la rationalisation des dépenses locales : ici, la fondation propose la suppression pure et dure de l’échelon départemental pour créer un « conseiller territorial », fusion des échelons départemental et régional (1,1 milliard d’euros d’économie). Puis le gel des dépenses de fonctionnement, avec la maîtrise de la masse salariale publique - fonction publique de l’État, territoriale et hospitalière (8 milliards d’euros d’économies). Enfin, la baisse des dépenses d’intervention, en recentrant les subventions versées aux associations (1,6 milliard). Sur ce dernier volet, la rétrospective des dépenses de l’État dédiées aux subventions est éloquente : alors qu’en 1978, elles s’élevaient à 3,8 milliards d’euros, chevauchant jusqu’en 2008 la barre des 9 milliards, puis des 7 et des 6 milliards, on constate, sous la présidence socialiste de François Hollande, une augmentation exponentielle qui va jusqu’à atteindre la somme exorbitante de 51,3 milliards d’euros en 2021, sous la présidence d’Emmanuel Macron. Agnès Verdier-Molinié, comme du reste Marine Le Pen, préconise ainsi de « couper dans les dépenses nocives de l’État ». Un coup de rabot nécessaire qui, au passage, permettrait d’abattre la pépinière d’associations d’aide aux migrants, militant pour leur accueil inconditionnel, quand bien même ceux-ci sont déboutés du droit d’asile, en situation irrégulière ou - pire - connus pour actes de délinquance. Parmi elles, la Cimade, France terre d’asile, Gisti ou encore Utopia 56.

Subventions accordées aux migrants : du « perdant-perdant pour les Français »

« Sur 2 milliards, sur le programme "Immigration, asile et intégration", presque la moitié est reversée sous la forme de subventions », dénonçait, un an plus tôt, Agnès Verdier-Molinié au micro d’Europe 1. Edwige Diaz, députée RN, était également montée au créneau, en octobre 2023, dénonçant « l’hypocrisie d’un gouvernement avare à l’euro près avec les Français, mais dilapidateur avec des associations immigrationnistes ». « En 2022, 981 millions sont venus abonder les caisses de ceux pour qui l’immigration devient un business lucratif », houspillait-elle, depuis le palais Bourbon, fustigeant l’activisme pro-migrant dépensier de la NUPES, qui participe à transformer la France en « guichet social pour migrants » tout autant qu’elle entache la politique migratoire française de discrédit. Du « perdant-perdant pour les Français qui financent [leur séjour prolongé] et qui, derrière, sont (parfois) attaqués », conclut la présidente de l'iFRAP.

Anna Morel
Anna Morel
Journaliste stagiaire. Master en relations internationales.

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Un commentaire

  1. Et si en matière de dépenses publiques, si on se préoccupait un peu plus des français et des résidents étrangers qui triment, payent la TVA, les taxes en tous genres et pour certains les impôts sur le revenu sans oublier la CSG non déductibles et cerise sur le gâteau la TVA sur les taxes. De quoi vous inciter à devenir exilé fiscal et ainsi profiter de tous les avantages de la France sans contribuer le moins du monde à la dynamique du pays et à la solidarité nationale. Finalement l’État incite l’immigration de personnes demandeuses d’aide publique et encourage l’émigration des français les plus productifs.

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