Dépenses publiques : Villepin et Cazeneuve appelés à un « souci d’exemplarité »

Capture écran France Télévisions sur YouTube
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En 2023, les dépenses liées aux anciens Premiers ministres ont atteint 1,42 million d’euros, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2022, où elles s’élevaient à 1,28 million d’euros. Ces chiffres, extraits du rapport de la députée Les Républicains (LR) Marie-Christine Dalloz, englobent principalement les frais de personnel et les dépenses automobiles. Si certains ont vu leurs dépenses diminuer, d’autres ont connu des situations très inverses alors même que la France connaît un contexte de rigueur budgétaire. Dominique de Villepin, ancien locataire de Matignon entre 2005 et 2007, se démarque avec une augmentation spectaculaire de ses dépenses, passant de 131.210 euros en 2022 à 197.540 euros en 2023 (+51 %). Cette hausse est principalement attribuée à une augmentation des frais de personnel. Et il n'est pas le seul. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac est dépassé par le socialiste Bernard Cazeneuve - en poste seulement 5 mois et 9 jours - qui conserve le sommet du classement avec un coût total de 201.387 euros en 2023 - bien qu’en baisse de 8 %.

Des disparités marquantes entre anciens Premiers ministres

Certains responsables politiques sont moins coûteux que d'autres. En effet, François Fillon a enregistré une réduction notable de 10 % de ses coûts, tombant à 125.998 euros - coquette somme tout de même -, tandis qu’Édouard Balladur, bon élève, a vu ses dépenses chuter de 2 8%, atteignant 103.749 euros. À l’inverse, des figures comme Manuel Valls, dont les dépenses explosent de 259%, atteignent désormais 142.599 euros, une hausse qui s’explique par des besoins accrus en ressources cette année-là : retour médiatique oblige. Ces chiffres, bien qu’inégaux, montrent une tendance à la hausse pour la majorité des anciens Premiers ministres.

D’autres figures, comme Édith Cresson ou Alain Juppé, se situent dans des niveaux de dépenses intermédiaires avec respectivement 154.730 euros (+4 %) et 83.546 euros (+10 %) en 2023. La persistance de ces avantages, parfois plusieurs décennies après leur départ de Matignon, continue d’interroger sur leur légitimité et leur adaptation aux exigences actuelles de rigueur budgétaire.

Jean Castex, l’exception qui confirme la règle

Alors que la majorité des anciens Premiers ministres voient leurs dépenses augmenter en 2023, Jean Castex se distingue par une réduction drastique. Ses coûts, limités à 3.607 euros, reflètent son statut de « bon élève » dans la gestion des ressources publiques. Devenu président-directeur général de la RATP, Castex a réduit sa dépendance aux allocations publiques.

Après son passage dans le secteur privé, l’ancien Premier ministre montre qu’il est donc possible, pour un ancien chef de gouvernement de réduire la voilure des frais liés à son ancien statut. De leur côté, Édouard Philippe et Laurent Fabius ne peuvent disposer de tels bénéfices financés par le contribuables. Et pour cause, ils sont tous deux engagés dans un mandat ou une fonction publique.

Les Premiers ministres appelés à un « souci d’exemplarité »

Cette augmentation globale des dépenses pour l’ensemble des anciens Premiers ministres intervient dans un contexte d’appels à une rationalisation des finances publiques. Ce rapport s’ajoute à un précédent pointage concernant les anciens Présidents de la République, dont les dépenses ont, à l’inverse, diminué de 5,4% sur la même période.

Les recommandations du rapport pourraient alimenter des discussions sur une éventuelle réforme des avantages accordés aux anciens Premiers ministres, dans un souci de transparence et d’efficience. La députée Marie-Christine Dalloz demande à ce que les Premiers ministres soient « davantage mesurés dans leurs dépenses par souci d’exemplarité au regard de la situation financière de la France ». C'est une chose de le dire, encore faut-il le faire appliquer.

Julien Tellier
Julien Tellier
Journaliste stagiaire à BV

Vos commentaires

3 commentaires

  1. Dans la grande tradition socialiste de gamellage,un 1er ministre pendant 5 mois bénéficie de 200 000 euros de  » frais » par an pendant 10 ans..et on nous présente le bonhomme comme étant premier ministrable le plus  » serieux » pour la gauche…!

  2. Le titre serait « rigolo » s’il s’agissait d’un autre contexte dans un autre pays qu’en France ! … Sauf qu’il est « grand temps » que le peuple français reprenne « les commandes » de SA démocratie qui est devenue en fait les écuries d’Augias …
    Et que dire sur le « statut » des EX présidents ? … Celui des députés et sénateurs qui pondent des lois mais en veillant à ne pas « être concernés » par leurs délires législatifs ! …
    Cette exemplarité si chère, très chère sur la feuille de nos impôts, va leurs être imposer de façon démocratique dans peu de temps tellement la situation devient cataclysmique partout où on se tourne pour constater l’état de la FRANCE ! …

  3. Franchement, je pense que le soucis d’exemplarité, ne les concerne pas ( c’est une intuition ). Ces politiques devraient avoir une retraite correcte, mais pas ces sommes là. Qu’ont-ils fait de si merveilleux ? ( notre situation actuelle ? ). L’électricité devait être bon marché avec nos 58 ( 57 maintenant ) réacteurs nucléaires. On voit le résultat ! Non, tout cela est une honte !

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