Déradicalisation en prison : l’expérience de Rennes, et la réalité de Salah Abdeslam
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À l’heure où s’ouvre le procès des attentats de 2015, l’administration pénitentiaire travaille de nouveau sur les détenus « radicalisés ». Les détenues, pour être précis, qui bénéficient désormais d’un quartier de prise en charge de la radicalisation (QPR) à la prison de Rennes. Cellules isolées des autres pour éviter tout prosélytisme, mobilier scellé au sol, précautions d’ouverture des portes, la dangerosité des détenues est prise au sérieux. Chacun se souvient des attentats islamistes dans les prisons françaises depuis quelques années.
Qu’est-ce que la radicalisation ? Action de radicaliser, fait de se radicaliser, selon Larousse. Se radicaliser, selon la même source, signifie rendre un groupe, son action plus intransigeants, plus durs, en particulier en matière politique ou sociale.
Nul n’ignore ce que signifie ce terme, en réalité. Il se rapporte directement à l’islam, c’est-à-dire à une lecture littérale des textes musulmans, à une application stricte de ses principes, qui mène ses adeptes à mener une guerre sans merci aux mécréants et autres infidèles, tels qu’ils sont décrits dans un texte qui date du VIIe siècle… Juifs, chrétiens, apostats et athées, musulmans peu soucieux d’orthodoxie, tous, à des degrés divers, sont concernés.
La prise en charge de la radicalisation signifie donc, si les mots ont un sens, la prise en charge d’individus qui, par conviction religieuse, se considèrent comme investis du devoir sacré de combattre par tous les moyens la société dans laquelle ils vivent - la nôtre - et d’y imposer leur loi civile et religieuse.
Isoler ces individus est une saine précaution. Les empêcher de nuire, de commettre des attentats, de diffuser leurs idées, tout cela est nécessaire mais insuffisant. Ce sont des ennemis de notre société, de notre pays, de nos mœurs et de nos traditions.
L’expression même d’un désaccord, inhérente à notre monde qui respecte l’autre comme personne au-delà de ses convictions, leur est étrangère. Ennemis ils sont, ennemis ils resteront.
Que faire de ces détenus et, au-delà, de la masse en liberté qui prêche les mêmes idées sans commettre encore d’infraction passible d’une peine de prison ? L’État français répond pédagogie, programme de déradicalisation, dans la durée. Il faut au moins 18 mois, paraît-il, pour que le travail de désengagement porte ses fruits et permette le retour dans un milieu carcéral ordinaire. Personne ne semble capable de citer le taux de succès de ces programmes et le nombre de détenus qui ont renoncé à l’islamisme, en conscience et en toute sincérité. Nul ne sonde les reins et les cœurs.
En réalité, face au nombre de ces individus, nous ne ferons pas l’économie d’une réflexion approfondie sur la manière de traiter ce chantier titanesque. Et comme il semble difficile, dans un avenir proche, d’expulser définitivement tous ceux qui ont une double nationalité ou qui sont étrangers, comme il semble difficile de construire rapidement les prisons nécessaires à l’isolement prolongé de ces fous d’Allah, comme personne ne sait ce qu’en faire à leur sortie de prison, tous les programmes de déradicalisation du monde ne changeront rien au mal.
La période électorale qui s’ouvre permettra-t-elle d’entendre des propositions à la fois sévères et réalistes pour lutter contre ce fléau ? Au-delà des discours de circonstance auxquels nul ne croit plus, peut-être une voix dissonante proposera-t-elle une solution…
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