Dernier gag hollywoodien : Pépé le Putois normalise le viol

Pépé le Putois

Le nouveau puritanisme hollywoodien a des problèmes. Par centaines. Effarouché par Les Aristochats, Le Livre de la jungle, Peter Pan et leurs stéréotypes de ceci et cela qui justifiaient d'avertir le spectateur sur la dangerosité de l’œuvre, il est désormais terrorisé par le personnage de dessin animé Pépé le Putois. Hollywood, usine à problèmes. Le rêve a fait son temps.

Le dragueur lourdingue à l'accent français, perpétuel éconduit par la gent féminine à cause de son odeur insoutenable, a été coupé au montage de la prochaine superproduction Space Jam 2. The « new problem » est de taille : Pépé le Putois normalise la culture du viol. Créé en 1945, l'animal a, depuis cette date, sournoisement incité les garçons à embrasser les filles en se passant de leur consentement. Les gardiens de la pensée correcte ont mis un terme à ce scandale.

Ridicule à souhait, repoussé permanent, il va sans dire que, loin de normaliser une quelconque attitude d'agression, le héros met au contraire en évidence l’imbécillité de ce comportement. D'où le comique de ses agissements. Analyse trop ardue pour le cerveau du Bisounours progressiste. La version 2021 qui voyait le putois se faire corriger sévèrement par l'héroïne n'a pas convaincu non plus les décideurs. Butés, bornés, arc-boutés sur leurs propres a priori. Un besoin d'inquisition les tenaille.

Sur la base de leur raisonnement grossier, Louis de Funès normalise l'avarice, l'arrivisme, l'autoritarisme, le machiavélisme et autres « ismes » insupportables. Charlie Chaplin la marginalité, Pierre Richard la maladresse... Tous à proscrire ! Et ce Roméo qui empêche Juliette de dormir en jouant de la mandoline sous son balcon... Quand va-t-on, enfin, prévenir le spectateur qu'il y a harcèlement musical ?

Malgré son hypersensibilité aux idées reçues, le pleurnicheur hollywoodien ne semble pas avoir décelé de stéréotype francophobe au travers de Pépé le Putois offrant l'image du Français, dragueur maladif à l'hygiène déplorable. Speedy Gonzales, en revanche, fut accusé de caricaturer l'accent mexicain. La pensée est complexe. Un labyrinthe d'interdits aux antipodes du divertissement. Hollywood empeste le politiquement correct.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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