Derrière ce Tour de France, la Slovénie à l’honneur !
Si l’Histoire et la littérature sportive retiendront que le cadet Tadej Pogačar a attendu la dernière étape pour crucifier son aîné Primož Roglič, c’est bien la Slovénie tout entière, cette parcelle de terre grande comme la Bretagne et moins peuplée que la ville de Paris, qui a triomphé, dimanche soir, sur les Champs-Élysées, au terme d’un Tour de France de légende.
Comment cette petite république située au carrefour de l’Europe centrale et de la Méditerranée a-t-elle pu placer deux coureurs sur le toit du monde, quand le premier Français pointe à la 11e place finale ? La Slovénie est aujourd’hui, à bien des égards, une exception, une antithèse, une parenthèse enchantée, en ces heures folles où postmodernité, globalisation et mondialisation font vaciller nos sociétés occidentales.
Une immigration quasi nulle (le pays est composé à 90 % de Slovènes pour 73 % de catholiques), un taux de chômage de 5 % et un revenu par habitant au niveau de la moyenne de l’Union européenne… le tout dans un décor de carte postale que quatre millions de touristes visitent chaque année. Mais c’est surtout son rapport à la nature qui caractérise le peuple slovène et amène un élément d’explication à la domination de ses coureurs.
L’écologie (la vraie, pas celle des pistes pour trottinettes électriques et des murs urbains végétalisés) est une préoccupation nationale, un trésor collectif que chacun entend protéger, entretenir, et transmettre. Cela a façonné un véritable mode de vie, en harmonie avec les éléments (le relief du mont Triglav figure sur le drapeau national), qui se prolonge jusque dans la pratique sportive des Slovènes, sensibilisés et formés dès le plus jeune âge aux activités de plein air (ski, canoë, randonnées, cyclisme, VTT, course à pied, trail, biathlon, triathlon). Rattachée à l’Empire austro-hongrois jusqu’en 1918, puis yougoslave jusqu’en 1991, la Slovénie a développé une identité singulière en s’inspirant de ses deux pays frontaliers (et premiers partenaires commerciaux) : la rigueur et l’organisation autrichienne, et la douceur de vie à l’italienne.
Esprits sains dans des corps sains, les Slovènes ont donné une leçon de cyclisme moderne à leurs adversaires durant trois semaines et s’annoncent comme les grandissimes favoris des championnats du monde qui se dérouleront, le week-end prochain, sur le circuit d’Imola, en Italie.
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