Derrière le récent traité franco-italien voulu par Macron, une incroyable soumission à l’Europe

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Le 20 juillet dernier, l’Assemblée nationale a enregistré un projet de rapport propre à susciter l’enthousiasme de tous les Français amoureux de l’Italie. Et Dieu sait s’ils sont nombreux ! Ledit rapport, établi « au nom de la Commission des affaires étrangères », se penche sur « le projet de loi autorisant la ratification du traité entre la République française et la République italienne pour une coopération bilatérale renforcée ». Il s’agit de ratifier, entre la République française et la République italienne, le traité du Quirinal, signé à Rome le 26 novembre 2021 après la rencontre de janvier 2018 entre Emmanuel Macron et le président du Conseil italien d’alors, Paolo Gentiloni (Parti démocrate). Le texte a été entériné par l’Italie. Restait la France.

Voilà deux États souverains, européens de vieille souche, proches par mille aspects, fruits d’une longue histoire qui les a frottés, confrontés ou jetés tour à tour dans les bras l’un de l’autre, libres de s’accorder avec qui bon leur semble, dans leur intérêt respectif et commun, dans le respect de leur longue Histoire et de leur culture. Un bonheur.

Du reste, notre rapporteuse souligne la proximité de ces deux grands pays : le volume des échanges entre eux (82 milliards d’euros en 2019), la Villa Médicis à Rome, ces 1,8 million de petits Italiens qui apprennent notre langue. Va bene! Sauf que nous évoluons sous le régime d’Emmanuel Macron II, pas très éloigné de ce que fut le non regretté régime d’Emmanuel Macron I. Donc, on se méfie quand même un peu lorsqu’on tombe sur le deuxième paragraphe de l’introduction : « La France et l’Italie […] contribuent à la construction d’un espace européen intégré », écrit la rapporteuse Éléonore Caroit (LREM). Ah ! Rien d’autre à souligner entre la France et l’Italie ?

Dès la page 9 du rapport, le vrai enjeu apparaît : « Le traité du Quirinal, rappelle le rapport, s’il est avant tout un traité de coopération bilatérale renforcée entre la France et l’Italie, s’inscrit cependant résolument dans une approche européenne. » Voilà, on comprend mieux, il suffisait de le dire. Adieu, vieilles nations ! On y est. Parlons Europe pour… l’imposer, comme d’habitude. « Une coopération renforcée entre la France et l’Italie favorise, réciproquement, par l’intégration plus forte des territoires et des sociétés civiles des deux pays, l’approfondissement du projet européen. » C’est bien l’enjeu. Un approfondissement du projet européen réclamé par des manifestations monstres en France et en Italie, vous l’aurez remarqué ! Car « les relations bilatérales représentent les fondations sur laquelle (sic) s’appuie la demeure commune qu’est l’Union européenne ». Il suffisait d’y penser ! Il s’agit donc donc bien d’un projet européen déguisé en accord bilatéral.

L’article 3 du traité du Quirinal précise notamment que les deux États « œuvrent ensemble pour une Europe démocratique, unie et souveraine et pour le développement de l’autonomie stratégique européenne ». Au cas où on n’aurait pas compris. Il vise également à mobiliser la France et l’Italie en faveur de la « transparence et la participation des citoyens au processus décisionnel européen » - tiens, un bon sujet, ça, « la participation des citoyens au processus décisionnel européen » : il faudra qu’on en parle. Le meilleur reste à venir : « Enfin, les deux États prennent position, dans le cadre fixé par les traités de l’Union européenne, en faveur d’un recours plus étendu au système de la majorité qualifiée pour la prise de décisions au sein du Conseil de l’Union européenne (alinéa 5). » En clair, ils sont d’accord pour diminuer leur propre influence en Europe : ainsi, la France et l’Italie ne se contentent pas de se coucher devant les institutions de Bruxelles, il faut aussi qu’elles organisent leur propre impuissance. Et qu’elles creusent leur tombe, de leurs propres mains, sur le sujet de l’immigration. Car la France et l’Italie « s’engagent à soutenir une politique européenne de migration et d’asile et des politiques d’intégration fondées sur les principes de responsabilité et de solidarité partagées entre les États membres, et prenant pleinement en compte la particularité des flux migratoires à leurs frontières respectives, maritimes et terrestres, ainsi que sur un partenariat avec les pays tiers d’origine et de transit de ces flux ».

Commentaire du député européen RN et conseiller de Marine Le Pen Philippe Olivier, qui a mis le doigt sur cette perle de duplicité : « Tout est bon - même un petit traité d'amitié dont personne ne parle - pour faire avancer l'agenda mondialiste. » Par ce type de traités qui passent sous les radars médiatiques, la France de Macron s’autodétruit avec le sourire. L’Histoire racontera comment, dix-sept ans après le référendum par lequel les Français refusèrent toute Constitution européenne, nos dirigeants élus ont tendu leurs mains à Bruxelles pour qu’on leur passe les menottes et le cou pour qu'on y passe la corde.

Deux textes de coopération franco-italienne ont été adoptés à l’Assemblée nationale les 4 et 28 juillet derniers.

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Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Jean Monet a été le cheval de Troie envoyé en Europe par les USA afin de la vassaliser, après leur tentative échouée de 1944, grâce à la volonté de souveraineté de Charles De Gaule. Comment Monet a-t-il procédé ? En substituant aux démocraties nationales une technocratie dictatoriale. En effet le peuple n’a plus aucun pouvoir : le législatif, l’exécutif et l’institution judiciaire sont soumis aux lois édictées par les technocrates non élus bruxellois influencés si ce n’est dirigés par un lobbyisme permanent et non par les représentants des peuples. Seul De Gaule a défendu la souveraineté nationale. Depuis Pompidou jusqu’à Macron, ses successeurs ont œuvré pour dissoudre la France dans un maelström européen informe et soumis aux USA. Avec une mention particulière pour Mitterrand et Sarkozy. Le premier a signé la fin de la Vème république avec le traité de Masstrich et l’a avoué ( «  je serai le dernier président de la cinquième république »). Le second a trahi le peuple français qui avait voté non en 2005 et il l’a justement payé en 2012. On ne s’étonnera donc pas de la duplicité de ce traité.

    • Parfaitement résumé. Oserai-je ajouter que Jean Monnet, à la carte de visite plus longue que mon bras, était employé par l’OSS (ancêtre de la CIA). Et qu’en bon Charentais, il savait faire fructifier ses fonds : Profitant de la Prohibition américaine, il a fait fortune par la contrebande d’alcool, via St Pierre et Miquelon où il a bâti de gigantesques entrepôts. Le trafic avec les USA était assuré par Al Capone soi-même.
      Et c’est ainsi que s’est créé l’alliance entre la technocratie dirigeante, le grand capital et la mafia internationale. Qui n’a fait que croître et embellir depuis cette époque.

  2. Je suis étonné que l’AN ai voté ce texte, à moins que la secte Renaissance bénéficia du vote des Gauchistes (PS,PCF,EELV et LFI), en ce qui concerne les LR, je me pose même pas la question… Par curiosité, le RN a t-il voté contre ?

  3. Malgré un vote où nous espérions du changement, on continue à s’engluer dans une UE antinationaliste = Plus rien à espérer des représentants politiques !

  4. C’est la volonté de Macron depuis le début de son premier mandat et vous les médias vous n’avez rien vu et vous avez aidé à l’élection de son second mandat pire encore vous avez aidé la destruction du seul homme qui avait la culture et le courage de redresser le pays et ce n’est pas la première fois, alors ne vous plaignez pas ou faites le virer le plus vite possible pour plus grand bien de la France.

  5. Après Chirac et son Regroupement Familial, Sarkosy et son karcher comme son Traité de Lisbonne, voici Macron transformiste des textes qui passent inaperçus mais lourds de conséquence . Et l’on me traitera de Complotisme ?

  6. Ce que n’a pas prévu Macron c’est que Méloni sera surement la prochaine patronne en Italie, héritière du MSI, elle risque de provoquer du prurit à Macron et à ses ouailles.

  7. Donc si je comprends bien ils viennent d’être approuvés par le parlement ?…
    Avec quelle Majorité ? Qui a voté pour?..je veux des noms!…

    • Les abstentionnistes sont responsables de ce vote inique et n’ont pas à donner leur avis de traîtres face à cettre nouvelle traîtrise du déconstructeur de la France. Pendant 5 ans macron va détruire le pays avec jubilation.

  8. La chose est en tout cas magnifiquement emballée.
    Le RN a-t-il validé cette fourberie ?
    Quoiqu’en l’occurrence, il est minoritaire face aux autres.

  9. À l’heure ou l’énorme majorité des français demande l’arrêt de l’immigration, Macron va à l’exacte opposé.
    Ce genre de chefs d’états portent un nom.

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