Derrière les couacs, la start-up nation mène à l’abîme
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L’affaire des congés pour parents endeuillés n’est que le paravent d’une politique désastreuse.
La énième fausse note de la présidence Macron – le vote contre l’extension du congé suite au décès d’un enfant – a indigné les Français. Pourtant, dans cette affaire comme dans les précédentes, ce ne sont pas les sans-cœur contre les sans-dents, ni les cyniques contre les braves. L’antagonisme tire son origine dans l’abandon du destin national au profit d’un projet de société 2.0 où l’individu ne s’émancipe qu’à travers l’argent et la réalisation de ses intérêts propres.
Quand on a quarante-cinq conseillers à l’Élysée, rien ne relève de la maladresse. Malheureusement pour notre Président, le nombre n’empêche pas la bêtise.
Lorsque Nicole Belloubet – dont le cursus solide et l’infaillibilité technocratique interdit tout dérapage – crache sur la liberté d’expression avant de plaider l’inadvertance, elle se couche sciemment devant la pression islamiste.
Demain, Sibeth Ndiaye viendra nous expliquer, piercing à la langue, qu’encore une fois, nous n’avons rien compris, et que coupables d’avoir raté le train du progrès, nous ferions mieux d’apprendre à parler anglais ou de questionner notre sexualité.
Toujours dans la réaction, jamais dans l’action.
Sans socle idéologique, la Macronie se contente de picorer le pire des social-démocraties voisines pour l’implanter dans nos lois. De peur de stigmatiser – ou plutôt de se passer d’un électorat. De peur de froisser le MEDEF ou de s’attirer les foudres de Bruxelles. De peur de perdre des points pour 2022. C’était pourtant écrit : ce quinquennat restera l’enfant du non à l’épouvantail fasciste.
Les Français ne se nourrissent pas uniquement de Caddie™ remplis chez Lidl, de RTT ou d’exonérations fiscales. Ils ont bien plus d’ambition pour la nation et attendent davantage de la classe dirigeante, à commencer par l’incarnation de leur voix au sommet de l’État. La start-up nation est une accélération vers l’individualisme généralisé et le déracinement sans retour en arrière possible. À vouloir imiter la Terre entière, on finit inexorablement vidé de sa substance.
Ce Président, qui voit des chiffres avant de voir des Français – car les individus sont, pour lui, des maillons de l’économie avant d’être des êtres de chair et d’idéaux –, voudrait nous optimiser sans respecter nos aspirations, nous niant toute culture et spécificité. Preuve qu’il ne quittera jamais son habit de gestionnaire pour enfiler le costume d’homme d’État, en décomposition depuis 1969 dans un placard de l’Élysée.
La phrase que lui a soufflée un conseiller, implorant le gouvernement à « faire preuve d’humanité », est à elle seule l’aveu d’inaptitude d’une caste politique à qui on doit rappeler à chaque bévue nos fondements ontologiques.
L’humilité ne franchira jamais le seuil de l’Élysée.
La France n’est plus un modèle pour l’humanité. Encore moins avec les concessions successives qui fragilisent autant l’économie que l’exercice démocratique, pour, au final, attaquer la dignité du peuple. On ne gère pas selon les principes du « management » un héritage séculaire et des millions d’âmes dont le portefeuille n’est qu’une donnée parmi tant d’autres, bien plus grandes. Avec nos usines qui ne servent plus qu’à faire de l’urbex et des clips de métal, nos universités qui ne font plus rêver personne, la France des « sa va ? » (sic) se concentre désormais sur le seul record qu’elle soit en mesure de conserver : celui des victimes occidentales du terrorisme islamiste.
Emmanuel Macron se vante, à la tribune des organisations internationales, d’être l’héritier des Lumières et le représentant d’un pays pionnier de la révolution émancipatrice, alors qu’il piétine notre histoire avec ses déclarations autoflagellatrices. Si les grandes puissances regardent aujourd’hui vers la France, c’est surtout pour apprendre de nos erreurs et éviter de s’en inspirer. Aux yeux des Russes, Chinois ou Américains, nous brillons par notre échec d’intégration, notre incapacité à nous protéger, à nous réinventer et, surtout, à faire honneur à l’immense nation que nous sommes.
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