Avec Playboy, Schiappa cherchait-elle à masquer un scandale ?

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Cet article a été publié le 02/04/2023.

Comme trop souvent, derrière le beau vernis des intentions et de la communication, il y avait un loup, et même plusieurs. Un petit scandale de plus dans la République macronienne...

Arnaud Florac a tout dit du « scandale » Playboy de Marlène Schiappa. Mais un scandale peut en cacher un autre. Au sens propre et de façon très calculée de la part des intéressés. C'est, en tout cas, ce que subodorent beaucoup d'internautes et ce que révèle un reportage conjoint de Marianne et de France 2. Intitulé « Schiappa, Gravel, Sifaoui… Révélations sur l'argent évaporé du fonds contre le séparatisme », il lève le voile sur un énième scandale de dilapidation de l'argent public qui met d'autant plus mal à l'aise que le programme public en question a été lancé au lendemain de l'assassinat de Samuel Paty.

Un organisme d’État, le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), dirigé par le préfet Christian Gravel, était chargé de gérer un fonds, baptisé « Marianne », destiné à financer des actions pour « promouvoir les valeurs républicaines et combattre les discours séparatistes ». Un fonds doté d'un peu plus de 2 millions d’euros. Comme le déclarait, en avril 2021, Marlène Schiappa, sur BFM TV, alors qu'elle était ministre délégué à la Citoyenneté auprès de Gérald Darmanin, ce fonds devait financer des associations pour mener le combat « sur les réseaux sociaux et sur les plates-formes en ligne ». Elle ajoutait : « Avec 2,5 millions d’euros, on peut faire beaucoup de choses pour défendre les valeurs de la République. »

Mais voilà, comme trop souvent, derrière le beau vernis des intentions et de la communication, il y avait un loup, et même plusieurs. Un petit scandale de plus dans la République macronienne. D'abord, nos confrères révèlent le manque de transparence auquel ils se sont heurtés pour savoir comment ces deux millions avaient été distribués. Ensuite, à force de persévérance, ils ont appris qu'une partie de cette grosse somme a été utilisée de façon très contestable par certains bénéficiaires : « Plusieurs ont reçu quelques dizaines de milliers d’euros. Trois structures se partagent à elles seules 1 million d’euros, soit la moitié du fonds. Pour certaines de ces 17 associations, le travail fourni est évident. Mais, pour d’autres, il n’est pas toujours très convaincant et mériterait qu’on y consacre plus de temps. » Dans le viseur : l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM), qui a raflé plus de 350.000 euros. Apparaissent alors deux noms, celui, bien connu dans le milieu de la lutte contre l'islamisme, de Mohamed Sifaoui, et celui d'un certain Karunagaran. D'après Marianne, tous deux ont été largement et directement bénéficiaires de cet argent public. « Au total, les deux hommes recevront de ce compte pour "salaire" plus de 120.000 euros net », soit entre 3.280 et 3.500 euros nets mensuels pour Sifaoui. Or, Marianne relève qu'en tant que dirigeant et administrateur de ladite association, les deux hommes ne pouvaient recevoir de tels salaires. Depuis l'enquête, ils auraient d'ailleurs remboursé certaines sommes...

Et puis se pose, bien sûr, la question de la réalité et de l'efficacité des actions entreprises par l'association. Et, donc, du contrôle de l'État et de la légèreté de Marlène Schiappa dans la distribution de ces deniers.

L'affaire prend un tour politique. De François Ruffin à la députée RN du Lot-et-Garonne Hélène Laporte, les réactions sont vives sur le réseau Twitter.

Devant l'émoi provoqué par l'affaire sur les réseaux sociaux, Mohamed Sifaoui protestait, toujours sur Twitter.

Elle va faire quoi, la prochaine fois, la Macronie, pour cacher le scandale de l'ensemble de son œuvre ? Une fête techno réunissant le gouvernement dans la cour de l'Élysée ou dans une boîte en Afrique ? Vous me direz qu'il n'y a pas loin de la réalité à la fiction. Et du Capitole à la roche Tarpéienne non plus.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:21.
Frédéric Sirgant
Frédéric Sirgant
Chroniqueur à BV, professeur d'Histoire

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Elle prétend défendre les valeurs de la République, bien sur avec l’argent public, mais pour le faire à sa façon, qui semble être celle du copinage, cela ne lui coute guère puisque cet argent ne vient pas de sa poche, le berné une fois de plus c’est le bon contribuable, cette merveilleuse vache à lait.

  2. Comme j’aime à le dire depuis Mitterrand, tous les petits escrocs à col blanc et les fainéants se sont mis en politique, seul métier ou l’argent coule à flots sans comptes à rendre et sans responsabilité avec à la clé une belle rente Républicaine quoi qu’il arrive. A décharge, dans le monde dit civilisé, les US ont donné le bon exemple du mépris de la population et du pillage du bien des autres par cette grande famille mafieuse de la Politique et la République de France est devenu le meilleur exemple de cette belle organisation puante avec le pompon de la réussite médiocre avec Macron et ce depuis qu’il est entré dans le gouvernement du Roi fainéant.

  3. Le synonyme de Schiappa est « scandale » !
    Pas la « gaine Scandale » crée en 1932, non, non, un vrai scandale, un pur et dur scandale comme la Macronie en a le secret.
    On se demande toujours ce que cette « ecrivatrice-sous-le-manteau » d’œuvre (?) à caractère douteux, fait là où elle est ?
    Je crois que personne n’a encore compris et est capable de donner une réponse fiable.
    Ou alors, c’est que Schiappa possède des dossiers sulfureux sur un grand nombre de personnes, du style « à faire tomber des têtes politiques », voire à créer des scandales familiaux à plusieurs millions d’euros.
    Quoi qu’il en soit, elle est protégée la Schiappa !

  4. Cette république n’est qu’une mafia purulente pourrie jusqu’à la moelle. Que pouvions nous attendre d’un régime politique issu d’un génocide. Vive le Roi.

  5. Le cerveau gauche fonctionne à plein et la casse sociale, financière, économique continue, c’est l’essentiel!

  6. « Les intérêts publics doivent être l’unique fin du prince et de ses conseillers, ou du moins les uns et les autres sont obligés de les avoir en si singulière recommandation, qu’ils les préfèrent à tous les particuliers…Il est impossible de concevoir le bien qu’un prince, et ceux dont il se sert en ses affaires, peuvent faire s’ils suivent régulièrement ce principe, et on en saurait s’imaginer le mal qui arrive à un Etat quand on préfère les intérêts particuliers aux publics, et que ces derniers sont réglés par les autres. » Cardinal de Richelieu .

  7. Mettre ce pays à l’arrêt , que tous les français laborieux arrêtent de bosser et demandent des comptes , ils ont le droit de savoir ou vont leur impôts . Que fait la cour des comptes , ces membres touchent ils des pots de vin ? On va finir par croire qu’ils sont complices .

  8. En principe les comptabilités des associations peuvent être contrôlées dès lors qu’elles perçoivent des subventions mais les services publics sont à la traine faute de personnel et de moyens. Les trésoreries ont été supprimées ou regroupées avec les services fiscaux qui doivent suivre les décisions politiques qui varient selon les gouvernements.

  9. C’est une lapalissade de dire que l’argent public est très mal utilisé. En fait, si la Cour des Comptes se penchait sur la totalité des budgets et subventions diverses qui sont versées par l’Etat, la Région, le Département, les Communes, il y aurait largement du grain à moudre. Sans parler des comptes bancaires personnels (pas les comptes officiels, bien sûr, les autres…..) de tous ces messieurs-dames les responsables politiques. Nous ne sommes sans doute qu’une république bananière parmi les autres ; sans le soleil…..

    • Le problème essentiel de la Cour des comptes : elle n’a aucun pouvoir judiciaire qui lui permettrait d’assigner devant les tribunaux, CJR incluse, les auteurs de ces malversations, et de les faire condamner lourdement, à l’instar d’un Jérôme Cahusac.

  10. Il fût un temps où cette dame alors secrétaire d’état de » l’égalité hommes-femmes » était sur le devant de la scène médiatique avec des sorties à la « Rousseau » , mais dans ce gouvernement Borne elle n’apparaissait nettement moins, ce qui explique ce coup d’éclat , hélas à mon avis (et je ne suis pas le seul) bien patiné . Le lectorat , ou plutôt les voyeuristes de ce magazine ne cherchent pas forcément de la prose féministe dans ces pages ( inutile de vous faire un dessin ). Un coup de « com » pour exister , et certainement pour occulter les tristes réalités du moment , comme l’a fait notre président dans un registre différent . Et pour finir on a beau s’appeler « Marlène » sans pourtant être une « Dietrich »!!! Et pour combler le tout de généreuses distributions à des associations pour le moins suspectes avec notre argent public, servant entre autre à rémunérer de sombres individus . Que de générosité !!!

  11. Macronisme est un système mafieux et pis c’est tout . Je vis dans l’espoir de voir à la Libération tous ces politicards dans le box d’un Nuremberg versus XXI siècle …. J’ai toujours trouvé effrayant ces populations qui se déchaînaient sur de pretendus collaborationnistes français à la solde des nazis , je commence à les comprendre

    • LA seule question est « Quand est ce que les français vont se réveiller ? macron et ses sbires ( au niveau national ) ainsi que vonderlayebn ( au niveau de l’UE ) doivent être très vite neutralisés avant que les nations européennes soient totalement asservies ! …
      les différents « gouverne-et-ment » depuis mai 2017 sont remplis d’affaires qui puent la magouille à tous les étages … Sans parler du fracas des institutions et de la « représentation » ! …
      La macronie a transformé les institutions et les bâtiments en « écuries d’Augias » … Il est grand temps de sortir « le karcher démocratique » pour nettoyer cette putréfaction nauséabonde ! …

      • Les moutons ne se révoltent jamais. Ils rentrent dans la bergerie sagement et si quelques velléités les fait légèrement regimber, une petite morsure du chien de garde les faits vite suivre le troupeau.

    • La vraie vocation des politiques c’est l’argent du conseiller municipal à la plus haute fonction en pasant par les syndicats et les associations.

  12. Classique des donneurs de leçons…ils s’en mettent plein les poches et se couvrent de bienpensance. Ca passe quasiment à chaque fois : la presse complice évite le sujet, le politique jette un os à ronger, anodin, à la masse et le tour est joué, l’affaire est enterrée.

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