Des lectures pour l’été : Derborence , de Charles-Ferdinand Ramuz, 1934
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C’est l’été dans les montagnes du Valais et les hommes sont montés avec les bêtes dans les pâturages verdoyants de Derborence, au pied des grands sommets. Séraphin et Antoine partagent le même chalet.
Antoine est marié depuis deux mois et il lui en coûte d’être déjà éloigné de Thérèse. Séraphin le console mais de grands bruits sourds attirent l’attention des deux hommes qui sortent regarder le glacier qui surplombe au clair de lune. Les bruits cessent, ils vont se coucher. Mais dans la nuit, « la montagne tombe ».
Une énorme masse rocheuse s’est détachée et a tout englouti, hommes, bêtes et chalets. La pimpante Derborence n’est plus qu’un gouffre recouvert d’un amas de pierre.
Les secours arrivent et descendent Barthélémy, grièvement blessé. Il était sur le côté de l’éboulement, cela aurait pu être sa chance, mais il meurt en route. Personne n’a pu survivre sous des blocs pareils, impossibles à dégager de surcroît.
Antoine, pourtant, n’est pas mort. Le chalet adossé à la paroi n’a pas été entièrement écrasé et son lit se trouvait au bon endroit. Il est vivant mais prisonnier. Alors il va creuser, ramper et sortir au bout de huit semaines. C’est un spectre qui redescend au village. Celui-ci, justement, le prend pour un mort venu tourmenter les vivants. Le lecteur le croyait sorti d’affaires mais c’eût été trop facile.
Ce petit roman de Charles-Ferdinand Ramuz, Suisse francophone qui rencontra un grand succès, se lit d’une traite. Les rebondissements sont fort bien amenés, dans un style très personnel. Dans La Grande Peur dans la Montagne, décrit sur ce blogue, le récit côtoyait le fantastique, avec bonheur soulignons-le. Rien de tel cette fois, l’histoire est d’ailleurs tirée d’un fait réel. Ramuz sait rendre ses personnages attachants, en particulier Thérèse, désespérée, craintive puis héroïque.
Une belle histoire.
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