Des préfètes plutôt que des préfets ? La nouvelle priorité de l’Élysée !
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La France va trop bien, et c’est là tout son problème. Épuisés par tant de bonheur, nous ne savons plus où donner de la tête. Emmanuel Macron semble l’avoir bien compris, qui en rajoute dans la félicité avec ce dernier souci à régler avant accession au nirvana total : la féminisation du corps préfectoral.
Pour ceux de nos compatriotes lassés d’être millionnaires, voilà une nouvelle qui devrait les réveiller, assoupis qu’ils sont, en paréo au bord de la piscine : sur 132 préfets en exercices, 38 sont des femmes. Elle n’est pas belle, la vie ?
Il est vrai que ce changement, désespérément attendu par une écrasante majorité de nos compatriotes, ne coulait pas forcément de source. En effet, en 1981 – autant dire la préhistoire –, Yvette Chassagne devient la première préfète, alors que le règne des Clodettes est à son zénith. Et il faudra attendre celui de Nicolas Sarkozy pour qu’enfin, le sous-préfet étant aux champs, la préfète sorte de son salon. Comme quoi celui qui entendait « tourner la page de Mai 68 » s’était peut-être trompé de livre.
Pour la sociologue Elsa Favier, citée dans Le Monde du 5 août dernier : « Le préfet est un homme, hétéro, avec son épouse comme auxiliaire. C’est un métier d’ordre, prérogative historiquement attachée à la virilité. Ce n’est donc pas pour rien qu’il s’est féminisé. » Certes, mais de quelle façon doit-il être « féminisé » ? Et c’est là que tout se complique.
Gildas Tanguy, maître de conférences à Sciences Po Toulouse, nous en dit plus : « Pour s’imposer, elles exercent le métier "comme les hommes" et reproduisent une culture professionnelle assez masculine. Dans sa thèse soutenue en 2020, Elsa Favier montre que certaines d’entre elles s’entraînent à parler fort, distinctement, à s’imposer par la voix. » Tiens donc.
Alors, que demander à une préfète ? Qu’elle se conduise en femme ? Ou qu’elle singe les hommes ? Pour le moment, le seul changement tangible concerne, toujours à en croire Gildas Tanguy, les réceptions officielles : « Les hommes maintiennent les mondanités traditionnelles, les réceptions, les dîners. Les femmes préfèrent les déjeuners de travail. » Bref, ce que l’on gagne en santé hépatique, on le perd en convivialité.
À peine moins sérieusement, un proche de l’Élysée confie : « La haute fonction publique doit être le reflet de la société. » Pourquoi pas. Mais quid de l’Assemblée nationale, pas forcément si représentative que ça ? Autrement, le Rassemblement national y mènerait un groupe parlementaire quasiment majoritaire.
La question ne figure manifestement pas au premier rang des priorités gouvernementales. La preuve en est que Christophe Mirmand, président de l’Association du corps préfectoral, préfère s’inquiéter du quotidien des préfètes : « On est préfet jour et nuit et c’est parfois difficilement conciliable avec la responsabilité d’enfants en bas âge. Par ailleurs, aucune administration ne vous demande de quitter votre poste dans trois jours pour aller à l’autre bout du pays. Et on ne s’intéresse pas au fait de savoir si vous avez une famille. »
Là, ce n’est plus aux champs qu’est cet ancien préfet, mais aux fraises. En effet, il existe un corps autrement plus exigeant, celui de la diplomatie, là où on peut vous envoyer bien plus loin « qu’au bout du pays » mais à celui du monde. Ce qui explique peut-être pourquoi les homosexuels sont si nombreux au Quai d’Orsay - secret de Polichinelle -, n’ayant, eux, jusqu’à présent, pas charge de famille.
En attendant, plutôt que de faire dans le social – paupérisation grandissante et chômage de masse –, le gouvernement préfère les effets de manche du sociétal. 38 préfètes en seront certainement ravies ; plus de soixante millions de Français probablement un peu moins.
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