Des sans-papiers, employés bénévoles, en grève chez Emmaüs. Cherchez l’erreur…

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« Y a des jours… », disait l’abbé Pierre. Y a des jours, en effet… Après l’Emmaüs de Saint-André, dans le Nord, dont les bénévoles sans-papiers sont à l’arrêt depuis le début de l’été, c’est son voisin de Grande-Synthe qui est touché par une grève illimitée.

Ici, le Français de base – comprenez le « beauf » pointé par les élites du PS – se tirebouchonne le cerveau : comment des sans-papiers peuvent-ils être en grève ? Contre qui, contre quoi, pour qui, pourquoi ? Simple comme l’exploitation de l’homme par l’homme, disent-ils.

40 heures par semaine pour 150 euros par mois

Après leurs compagnons de Saint-André-lez-Lille, en grève depuis début juillet, ceux de Grande-Synthe protestent ainsi contre leurs conditions de travail indignes et les promesses de régularisation (après trois à cinq ans de bénévolat) qui leur ont été faites mais pas tenues. C’est que, là-haut, les compagnons sont tous du même profil : immigrés illégaux. Ils reprochent donc à la direction d’Emmaüs de les exploiter bassement en leur faisant miroiter un avenir radieux qui n’arrive pas. Des promesses de régularisation réfutées par Pierre Duponchel, président de la Halte Saint-Jean dans Le Parisien : « On n’a jamais promis quoi que ce soit et on n’a certainement pas dit : "Vous venez ici et, dans trois ans, vous serez régularisés". »

Parvenus jusqu’à l’eldorado européen, ces gens disent être tombés tout bonnement dans un piège. La direction locale d’Emmaüs les contraindrait ainsi à travailler 40 heures par semaine pour 150 euros par mois. À quoi il faut quand même, au titre des avantages en nature, ajouter l’hébergement et la nourriture. Qu’importe, c’est de l’« esclavagisme », dénonçait à France 3 Nord Pas-de-Calais un compagnon de Saint-André : « L’esclavage est un gros mot que l’on ne doit pas prononcer, mais malheureusement, dans nos situations, on est vraiment des esclaves. »

Une Nigériane de 26 ans affirme même avoir été contrainte de travailler jusqu’au moment de son accouchement : « J’ai travaillé toute la journée jusqu’à 17 heures, je suis rentrée à la maison, j’ai fait ma valise et à 23 heures je suis partie à l’hôpital pour accoucher », dit-elle, mettant en cause, comme ses compagnons d’infortune, la politique managériale de la directrice du centre. C’est pourquoi le parquet de Lille a ouvert, en mai dernier, une enquête préliminaire pour « traite d’êtres humains » et « travail dissimulé ».

Emmaüs : 70 millions d’euros de subventions

Au total, ils sont une soixantaine de compagnons, pour certains dans la communauté depuis cinq ans, qui annoncent vouloir porter plainte contre la direction d’Emmaüs… laquelle nie fermement cet état de fait. Dans un communiqué publié mi-juillet et repris par Le Parisien, elle expliquait que « les membres de la communauté sont logés et doivent, en échange, participer à des "activités solidaires non contraignantes" », lesquelles « ont pour but de contribuer à l’équilibre économique de la communauté, à son entretien, comme cela se pratique dans toutes les communautés Emmaüs »… À quoi les « esclaves » répondent qu’on leur réclame d’augmenter le chiffre d’affaires.

Emmaüs accuse, au passage, la CGT d’avoir récupéré le mouvement. On rigole. Si l’on avait mauvais esprit, on pourrait même dire que les loups se dévorent entre eux. Car Clémence de Longraye l’écrivait ici, le 24 juillet dernier : « Emmaüs est une association pro-migrants aux frais du contribuable ». À l’instar de la CGT qui prétend venir en aide à toutes les personnes « poussé.e.s à l'exil par une économie capitaliste prédatrice et mondialisée », Emmaüs plaide pour « l’accueil inconditionnel (sic) de tous les exilés ». Et toutes deux biberonnent aux fonds publics.

En 2021, Emmaüs a reçu environ 70 millions d’euros de subventions (État et collectivités) et bénéficie d’une défiscalisation des dons à hauteur de 75 %. Quant à la CGT, financée seulement à hauteur de 34 % par les cotisations de ses adhérents, elle a touché en 2022 une subvention d’État de 32,6 millions d’euros en plus de la contribution de 0,016 % prélevée sur la masse salariale, soit 102,2 millions d'euros. Faut-il rappeler qu’Emmaüs comme la CGT sont de farouches ennemis de Marine Le Pen et du RN qui dénoncent depuis toujours l’exploitation des migrants, corollaire de la chienlit migratoire ?

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

42 commentaires

  1.  » toutes les personnes « poussé.e.s à l’exil » Il faudra dire à la personne qui a écrit cela, qu’elle fait une lourde faute : « personnes » étant du féminin, et ici au pluriel, il n’y a pas lieu d’utiliser la débilité inclusive. → poussées à l’exil.
    Désolée, c’est mon côté instit’ qui ressort, déformation professionnelle.

    • Tout à fait d’accord. C’est complètement débile et n’apporte strictement rien sinon de la difficulté de lecture !

  2. Avez vous vu, avant, ceux qui étaient « embauchés » par Emmaüs, se mettre en grève?
    Je faisais du Woofing en tant qu’hôte. J’ai eu des demandes de personnes « racisées » me demandant quelle aide était demandée (pour le clos, le couvert contre, donc une demi journée d’aide au jardin).
    J’ai répondu, comme à toutes les demandes puisque c’est ce dont on a besoin, qu’il faudrait couper du bois, bêcher, désherber, rouler des brouettes.
    Pas 1 seule de ces personnes -comme les ukrainiens d’ailleurs- a donné suite (les non racisés oui)

  3. La consommation de drogues est interdite, mais on ouvre des salles de shoot ; les sans papiers n’ont pas le droit de travailler mais se mettent en grève ? Dans quel France vit-on ? Retraitée, handicapée, je reste bénévole d’une assoc à laquelle je consacre près de 40 h/semaine selon les périodes. Je ne suis ni nourrie, ni logée, ni entretenue par cette association ; les frais liés à cette activité restent à ma charge. Ayant largement dépassé les 70 ans, je n’ai jamais pensé à me mettre en grève. Peut-être par ce que je suis une vraie bénévole et que, fille d’immigré, on ne m’a pourtant jamais mis dans le crâne que la France me devait tout !

  4. « comment des sans-papiers peuvent-ils être en grève ?  » Des clandestins, des délinquants, se mettent en grève et le procureur est saisi de leur cause. On ne peut pas tomber plus bas, cette fois ci on est au fond.

    • Ne vous inquiétez pas, même après avoir touché le fond, il vont finir par creuser pour aller de plus en plus profond…

  5. « Marine Le Pen et du RN qui dénoncent depuis toujours l’exploitation des migrants, corollaire de la chienlit migratoire » dixit la chroniqueuse. Petite précision, le RN n’a pas le monopole en la matière, Mme Delarue

  6. La solidarité parlons en mais c’est découvrir peut être ce que l’on est loin d’imaginer. c’est pas demain que la cour des comptes est prête à se pencher sur tout ce petit monde, bénévolat et subventions à des associations. Alors quant j’entends le ministre de l’économie vouloir faire rentrer des sous dans les caisses du gouvernement par les contributions obligataires CRDS et CSG, le reste à devoir et tout les autres aussi sympathiques je me dis qu’il y a beaucoup d’autre économies à faire.

  7. Après tout, la grève des sans papiers n’est-ce pas une forme probante d’intégration des immigrés ? Il faut bien qu’ils commencent un par un « bout », n’importe lequel pourvu que cela soit « français ». Ils ont choisi ce « bout » parc qu’ils ont compris ce que c’est qu’être « français de gauche ». Qui les a initié à cela ? Je nonne ma langue au chat.

  8. « bénévoles sans-papiers », non : illégaux ayant balancé leurs papiers à la mer !

  9. Emmaüs est un système en bout de souffle, gangréné par cette gauche nauséeuse qui corrompt tout ce qu’elle approche. Madame Delarue si les chiffres que vous annoncez sont juste, il est juste de dire également que le système de gestion de cette œuvre caritative est sûrement vicié de l’intérieur.

  10. MDR……. Comment se fait-il que des sans-papiers soient embauchés ? Avant de les embaucher, l’Abbé Pierre aurait fait le nécessaire pour qu’ils soient en règle. Pour l’heure, quoiqu’il en soit, EMMAÜS et les Migrants sans papiers sont en INFRACTION. Ces derniers feraient mieux de faire profil bas et de migrer cette fois-ci en direction de leur pays.

  11. Gavés par leurs privilèges, les coucous politicards se moquent totalement de ce qui se passe pour les français qui triment pour offrir à des masses d’immigrés quasiment les mêmes avantages qu’eux ! …
    Je fais partie de ces français qui ne peuvent pas aider décemment leurs propres enfants qui font des études ou qui veulent « s’installer » correctement ! …
    Des « chances pour la France » qui cassent tout et qui ne craignent pas les sanctions … Un système de Santé en ruines … La Sécurité totalement incapable à faire Reigner un « sentiment de sécurité » … Des emplois en totale illégalité mais cautionnée par des « associations » favorisant l’esclavage de ce « nouveau monde » …
    Sinon « TOUT va très bien madame la marquise ! … »

  12. L’abbé Pierre n’est plus là pour voir ça , heureusement . Ce qu’il a crée est aujourd’hui dirigé par des vautours gavés de subventions et qui ne pensent qu’a se remplir les poches . Stop aux subventions et condamnés pour travail dissimulé . Malheureux qu’au pays des droits de l’homme ,dit civilsé , en 2023 , il existe encore de telles structures , des gens qui ne mangent pas à leur faim et qui dorment dans la rue . Honteux et honte aux élus de tout bord qui ne font rien pour que ces gens puissent vivre dignement . C’est malheureusement le contraire que font nos élus : ils appauvrissent toujours plus les français laborieux qui peinent à se nourrir , se chauffer et se soigner .

    • Je peux vous dire que l’abbé pierre n’est pas le saint homme que l’on nous a toujours vendu, mon père en sait quelque chose. Les pratiques actuelles sont celles d’hier ! Esclavagisme moderne sur fond d’immigration illégale, tout celà est à fermer

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