« Désarmer l’empire Bolloré » : Quand des libraires censurent les livres
« Boycottons Bolloré ! » C’est l’appel lancé par un groupe de 80 libraires, dans une tribune publiée par le site d’extrême gauche Contre Attaque. Très inquiets du récent rachat d’Hachette par le groupe du milliardaire breton, ces commerçants tirent la sonnette d’alarme. « La puissance du groupe Bolloré est tentaculaire, écrivent-ils. Son principe est de distiller racisme, sexisme et repli nationaliste, d’amener quotidiennement la peur de ce qui n’est pas assez blanc, assez riche, assez hétérosexuel, assez cisgenre. Tout cela est planifié et organisé. » Et les signataires de s’indigner du « basculement » de la maison Fayard, qui « sort en fanfare » le livre de Jordan Bardella, alors que le monde de l’édition se refusait jusqu’à présent à produire des ouvrages « d’un parti fondé par d’anciens nazis et toujours promoteur d’une fascisation de la société ». Eh oui, ma bonne dame, le cordon sanitaire, c’est vraiment plus ce que c’était.
« Désarmer l’Empire Bolloré » : 80 libraires signent une tribune contre la concentration dans l’édition
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— L'Humanité (@humanite_fr) November 25, 2024
Afin de lutter contre cette « entreprise de conquête hégémonique de nos imaginaires », une campagne d’action intitulée « Désarmer l’empire Bolloré » a ainsi vu le jour, en juillet 2024, à l’appel de collectifs écologistes, décoloniaux, syndicaux, féministes et antifascistes. Que du beau monde, quoi. C’est dans ce cadre militant que s’inscrit la tribune des 80 libraires. « Plus que le livre de Bardella, c’est tout le système Bolloré qu’il faut pouvoir appréhender et faire chuter », appellent-ils.
Une censure assumée
Pour parvenir à leurs fins, les courageux libraires promettent d’user de « tous les moyens nécessaires ». Y compris la violence physique ? Le collectif ne le dit pas. En revanche, le boycott, lui, est pleinement assumé. C’est là toute l’hypocrisie de la manœuvre : il s’agirait, pour ces libraires, de « sauver le pluralisme dans l’édition »… en censurant les livres qui leur déplaisent ! Cherchez l’erreur. Non contente de saluer l’interdiction de la campagne d’affichage du livre de Jordan Bardella dans les gares et stations de métro, la tribune appelle à aller encore plus loin. Elle invite les commerçants à retirer de la vente « tout ou partie des livres » qu’ils jugeraient politiquement incorrects et à s’opposer aux « forces réactionnaires » en organisant des « journées sans Bolloré, voire, en le boycottant ».
https://twitter.com/ContreAttaque_/status/1812758572645646658
Les auteurs eux-mêmes sont appelés à quitter les structures détenues par le groupe Bolloré. « Bien sûr, il ne s’agit pas de dire que tous les auteurs et autrices qui publient chez Hachette sont d’extrême droite […] Néanmoins, le contexte nous impose de voir cette évidence : ces livres financent et arment, souvent bien malgré eux, une entreprise qui vise à nous détruire. » Ceux qui continueraient malgré tout à travailler avec le groupe Hachette deviendraient « les petites mains receleuses et logistiques » de l’extrême droite. En gros, des fachos par association.
Se dire antifasciste...
Il est intéressant de noter que ces libraires, qui se présentent comme les défenseurs du Bien et du Juste, ont décidé de publier leur tribune sur le site Contre Attaque. Ce site n’est autre que la réincarnation du média Nantes révoltée dont les autorités avaient proposé la dissolution en 2022… Tiens, tiens. Alors ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait en effet accusé le collectif d’extrême gauche d’être à l’origine de violences survenues lors d’une manifestation dite « antifasciste », le 21 janvier 2022. Dans le genre démocrate et respectueux du sacro-saint « État de droit », on peut faire mieux.
Mais c’est cela, aussi, l’extrême gauche : l’inversion complète des termes et des valeurs. C’est défendre le pluralisme en censurant les voix discordantes, se prévaloir de l’État de droit en promouvant des boycotts illégaux, se dire antifasciste alors qu’on ne rechigne pas à faire usage de la brutalité pour imposer ses idées.
Orwell, reviens, ils sont devenus fous !
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société
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134 commentaires
Les prochains fascistes se nommeront eux-mêmes antifascistes (Wilson Churchill)…
Mais qui sont les fascistes rigolos qui se disent antifascistes qui veulent censurer qui veulent boycotter Bolloré par ce que ce dernier rentre pas dans leurs moules, pour moi c’est un tas d’hypocrites.
Je ne sais comment qualifier une telle chose, bassesse ou lâcheté? A moins que ce ne soit bassesse ET lâcheté.
Non seulement, ces » libraires » font preuves de bien plus d’intolérance et de fascisme que les ouvrages qu’ils veulent boycotter, mais en plus je ne suis pas du tout sûr que cela soit bien légal.
Le refus de vendre où d’acheter dans ces professions doit au moins se baser sur des règles légales. Heureusement, nous n’avons pas encore de lois interdisant la vente d’ouvrages qui ne soient pas anti-chrétiens, anti-cléricaux, marxistes, altermondialistes, militantistes woke, gender et Lgbt…, pro-Hamas, pro-porno,pro-culture islamique et antisionistes etc.
Depuis des années, je remercie le ciel d’avoir inspiré ce catholique courageux qu’est Vincent BOLLORE, pour avoir eu le courage de lutter efficacement contre cette domination culturelle, médiatique et audiovisuelle que nous subissons depuis plus de 40 ans. Tous ces médias, journalistes, cinéastes, présentateurs qui disaient à peu près tous la même chose, comme dans une vraie dictature…c’était beau la liberté d’expression avant !
Ces libraires sont contre la vraie liberté d’expression, leur place est davantage dans les réunions ou manifestations de l’extrême gauche, que dans leur boutique.
Comme le pensent certains dans leurs commentaires, à boycott doit répondre un contre boycott. Faire connaître les noms et adresses, ou les rendre accessibles sur le net, afin que tout ce qui n’est pas d’accord cessent de les faire vivre… Il suffit, malheureusement, d’acheter sur Amazone ou autres. Après deux semaines sans vente aucune nous verrons s’il continuent dans leurs oukases !
Laissons donc tous ces libraires à leurs affaires et empressons nous d’aller acheter là ou on ne nous demande pas de nuire à un Monsieur qui donne du travails à des milliers de gens et qui paie ses impôts ici.
Merci de nous donner la liste de ces CENSEURS afin de ne pas nous rendre dans ces boutiques.
Leur attitude ne me pose aucun problème. J’achète donc mes livres chez AMAZON avec frais de port quasi nuls.
Cela justifiera leurs interventions auprès des pouvoirs publics à l’encontre de cette société.
Pourquoi ne pas publier les noms et adresses de ces librairies dans vos colonnes afin que les gens non gauchistes n’aillent plus se servir chez eux ? Ce genre de bobos ayant le cœur ❤️ à gauche mais le portefeuille à droite cesseront vite leur bêtises.
Excellente idée!
B. Guilhon a parfaitement raison, et les « libéraux » — de gauche ou de droite — emboîtent le pas, piteusement. Le « front républicain » a vu la « droite libérale » emboîter le pas à l’extrême gauche, au nom de la lutte « contre la haine », qui est haineux ? Les féroces opposants à « Pétain » (il y a 80 ans…!) qui ont voulu reconstituer un « Nouveau Front Populaire » prétendent faire oublier que ledit Pétain, lui-même ancien Ministre du gouvernement issu dudit Front Populaire, avait pris comme Président du Conseil, l’ancien Président du conseil dudit gouvernement , et que c’est la chambre issue du même Front Populaire qui lui avait donné les pleins pouvoirs ! Le mensonge et la subversion n’ont pas de limite, l’ignorance crasse et la veulerie de notre prétendue représentation nationale, non plus !
Que les lecteurs boycottent tous las auteurs de gauche pour faire plier les éditeurs et les libraires gauchistes
Les boycotts fonctionnent rarement car les acheteurs manquent la discipline nécessaire.
Pour avoir travaillé pendant 23 ans chez Hachette, je connais l’empire éditorial que cela représente. Si des libraires veulent le boycotter, je pense qu’il peuvent mettre la clé sous la porte dès à présent.
Voilà une bonne solution en effet…
On les appelle Simplets, ils font tout pour se saborder : Amazon a de beaux jours devant lui
Go woke , go broke telle sera leur devise
Bien dit!
On nous parle toujours d’ Amazon, mais on peut commander ailleurs, même chez de toutes petites librairies. Curieux de refuser _ censurer plus précisément ! _ des livres dits « grand -public » ( témoignage d’un Homme politique vice-président d’un grand parti français ). Toujours ces gens qui au nom du Bien qu’ils croient représenter, donnent le « la »…
Ils ne sont pas fous du tout, et même parfaitement lucides dans l’emploi de la bonne vieille technique marxiste de l’amalgame nourri par le syllogisme : tu n’es pas de gauche, donc tu es fasciste, donc SS. C’est aussi vieux que Staline; et ça ne nous rajeunit pas, même bariolé de progressisme.