Désormais, le steak et la saucisse seront de viande, pas de soja !

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Ce lundi 27 février a été publié au Journal officiel un décret portant l’interdiction d’utiliser, dorénavant, les dénominations « steak », « saucisse », « jambon », etc., pour des produits à base végétale.

En cette période de Salon mouvementé, de mauvais esprits y verront sans doute une manœuvre pour calmer les esprits échauffés des agriculteurs, et principalement des éleveurs… et de quoi mécontenter les adeptes du véganisme et les producteurs d’aliments à base de végétaux.

La chose était depuis un moment dans les tuyaux. En juin 2022, déjà, un premier décret avait été publié puis suspendu en référé par le Conseil d'État, lequel avait été saisi par l’avocat de Protéines France, défenseur des industriels de la filière. Le décret, disait-il, était en contradiction avec la réglementation européenne sur l’étiquetage qui autorise « des dénominations d'usage ou descriptives pour les alternatives à la viande ».

Sans attendre la décision de la Cour de justice de l’Union européenne, saisie en juin 2023, le ministère de l’Agriculture a repris sa copie et publié une nouvelle version qui inclut des listes précisant les mots désormais prohibés. Cela, dans un souci « de transparence et de loyauté qui répond à une attente légitime des consommateurs et des producteurs », dit le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, précisant toutefois dans un communiqué que ce texte ne s'appliquera pas aux produits « légalement fabriqués ou commercialisés » ailleurs qu'en France.

Nous voilà donc, une fois de plus, dans le « en même temps » : on satisfait d’un côté les professionnels de la filière viande et l’on plombe de l’autre ceux de la filière végétale. Comme le résume Hugo Clément, sur X, « le décret interdisant de nommer les produits végétaux "steak végétal", "saucisse végétale" ou encore "jambon végétal" ne s'appliquera PAS aux entreprises étrangères. Seuls les fabricants français (qui travaillent souvent avec des produits agricoles français) seront pénalisés. C'est donc l'inverse du protectionnisme : on favorise commercialement les groupes étrangers. »

Au moment où le monde agricole dénonce la différence de normes et d’obligations qui le tue, on a peine à comprendre…

Le décret prend effet en avril et les entreprises ont un an pour écouler leur stock avant de devoir modifier l’étiquetage. Tout manquement se soldera par une amende de 7.500 euros maximum pour les industriels et 1.500 euros pour les particuliers.

Dans LSA, le magazine des professionnels de la consommation, les fondateurs de la marque Happyvore dénoncent : « En ne ciblant uniquement que les entreprises produisant en France, ce décret va à l'encontre de l'agriculture française qui vend aux industriels français leurs récoltes. Au contraire, ce sont les industriels européens qui sont ensuite favorisés sur le marché français. Cela désavantage les acteurs locaux et freine leur capacité à innover pour répondre à la volonté croissante d’une alimentation plus végétale. »

Même discours chez le patron de la marque La Vie : « Ce décret est en total décalage avec les ambitions du pays en matière de réindustrialisation et de climat. Sous couvert de transparence pour les consommateurs, cette décision freine la transition écologique et met en péril une industrie locale en plein essor. »

Les industriels de la filière viande, eux, se réjouissent, sachant que le nouveau texte s’applique également pour l’exportation des produits français à l’étranger : « les consommateurs bénéficieront ainsi d'une information plus claire sur ces produits qui ne doivent pas être réduits au seul concept d'imitations végétariennes de la viande, ils ont leurs caractéristiques propres et celles-ci doivent être mieux mises en avant », dit ainsi la représentante d’Interbev à LSA.

Quant aux Verts, ils dénoncent par la voix de Sandrine Rousseau le mauvais coup porté à la transition écologique : « Ceci est une manière de dévaloriser les produits végétaux qui ont des dénominations incompréhensibles et peu attirantes, comme "boisson à base de soja" au lieu de lait de soja, par exemple, ce n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique », écrit-elle sur son compte X. Elle oublie les gosses dénutris par des crétins qui prenaient les boissons végétales pour du lait nourrissant…

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

36 commentaires

  1. enfin du bon sens! l’année dernière un peu pressé par l’heure, et mon retard, j’ai acheté au super marché du coin deux steaks hachés, pour satisfaire mon appétit, arrivé chez moi, ho!!! surprise mes steaks n’étaient qu’une vulgaire « mesclagne « de céréales, n’ayant rien d’autre a me mettre sous la dent, et l’heure de la reprise proche, j’avalais cette chose peu appétissante, mais après le 1er, j’abandonnais la partie pour attaquer le dessert ! moralité : cette loi est la bien venue surtout pour les gens pressés

  2. L’urgence climatique, encore une exagération pour faire peur. Qu’ils mangent des galettes végétales en buvant du jus de soja et réservent le « steak », les « lardons » à ce que c’est vraiment. Au passage, le bacon c’est du porc pas de la dinde halal.

    • En effet, oser nommer « charcuterie » des préparations à base de poulet ou dinde est d’une stupidité incommensurable. Quant à appeler « saucisse » un amalgame de graines et céréales, c’est presque une tromperie sur la marchandise.

  3. Pour quelles raisons « mauvais coup porté à l’écologie » ? Bien au contraire, c’est l’occasion de mettre en avant leurs bons produits, d’assumer leur qualité, de se démarquer de ces carnivores . Mais pour d’autres, dont je suis, c’est remettre l’église au centre du village, ne pas tromper le consommateur sur la nature du produit. Un steak c’est de la viande et non de « l’herbe ».

    • Tout à fait d’accord, on doit appeler un chat « un chat », ce qui n’a rien à voir avec le déclassement d’un produit par rapport à un autre. J’adore la viande, je n’en consomme pas pour autant tous les jours, je vois que l’élevage consomme de précieux hectares de pâturage au détriment des céréales, je goûterai sans idée préconçue les produits végétaux. Donnons-leur une place à nos tables, sous des noms et un vocabulaire adapté, au lieu d' »ersatz » trompeurs…

    • un steak c’est de la viande et non de l’herbe , ces dénominations trompeuses permettaient de gruger le consommateur .

  4. « un souci « de transparence et de loyauté qui répond à une attente légitime des consommateurs et des producteurs » » = comme pour l’introduction de farine de grillons dégraissés ‘avec quoi, au fait?) qui n’est pas obligatoirement mentionnée dans la composition?…. « Elle oublie les gosses dénutris par des crétins qui prenaient les boissons végétales pour du lait nourrissant… » = certains « crétins » n’ont pas le choix lorsque leurs gosses sont allergiques aux protéines de lait de mammifères! Et heureusement que les laits végétaux existent, pour que, justement, ces pauvres gosses ne soient pas dénutris! Heureusement que le lait de soja, notamment, contient beaucoup de protéines pour pallier à ces problèmes allergiques.

  5. Et si on laissait le consommateur décider ce qu’il a envie de manger hors de toute idéologie. En rendant l’étiquetage clair on y contribue.

  6. N’est-il pas bizarre de tenir à ce point à continuer à utiliser des mots propres à la viande quand on a décidé de ne plus en manger? Ca ressemble à un renoncement qui entretient la nostalgie de ce que l’on a aimé auparavant et dont on ne parvient pas totalement à se défaire.

    • Oh, ayant l’habitude de manger ces produits, je me fiche comme d’une guigne qu’ils s’appellent saucisses ou steaks. Et je ne suis aps la seule. D’ailleurs, nombre de ces produits s’appellent « galettes ».
      Les allergiques aux protéines animales dont je fais partie (heureusement que je peux manger du poison) sont bien heureux de manger ces produits, quel qu’en soient leur dénominations .

      • He. Oui quand on mange du poison, on n*en meurt, chacun son droit. Mais les étiquettes bien spécifiées, rend de bons services en général. Pour ceux qui savent lire, ce qui devient problèmatique.

    • Encore les verts, Rousseau et compagnie. Nouveau film ; La compagnie des verts. mais en jaune. après les élections.

  7. Merci d’agir avec la même rigueur pour d’autres intitulés, par exemple les fromages.
    Un camembert, c’est un fromage élaboré en Normandie avec du lait cru provenant de vaches normandes élevées en Normandie … et tout autre, lait pasteurisé, lait thermisé, c’est du camembeurk.
    Idem pour l’Epoisses, le Brie … que du lait cru
    etc …

    • Le fameux sandwiches au jambon doit être fabriqué avec du jambon et non pas avec de l’épaule de porc le boulanger fabrique sont pain dans son fournil et le vend sur place une boulangerie est un endroit où l’on vend du pain mais ou ont ne le fabrique pas forcément les termes ont un sens pour le consommateur et le législateur cette fois ci à eux raison de le préciser n’en déplaise a certains industriels ambitieux ou écolo gauchistes qui ne font pas la différence entre une vache un taureau et un boeuf

    • Faux, pardon de vous le rappeler: un camembert peut être fabriqué en Alsace, et un Pont-l’évêque à Marseille, et en mériter de nom, tant que l’AOC n’est pas garantie, mais que le procédé de fabrication est respecté.

    • Bien dit, mais faut-il encore savoir comment le choisir. Le vrai camembert avec du lait de vaches élevées en Normandie se trouve sous l’appellation : Camembert DE Normandie, s’il n’y a pas le DE, tous les ingrédients peuvent venir…d’ailleurs. À propos de fromage, arrêtez de dire « un vrai gruyère » en parlant de choses qui ont des trous. Le gruyère n’a PAS de trous.

  8. Le « steak » de soja est à la viande que que sont « l’énergie renouvelable fabriquée par les éoliennes » : un mensonge avec un nom usurpé ! … c’est donc le « CON-somateur » qui est floué dans sa perception du vrai …

    Il en est de même pour les produits venant de l’extérieur qui « récupèrent » une étiquette « France » alors qu’ils sont juste « finalisés » en France ! … Toutefois, le pouvoir d’achat sera difficile à mettre en adéquation pour que les consommateurs puissent avoir les moyens de favoriser leurs achats des produits fabriqués par les agriculteurs français car les taxes imposées par le « pouvoir français » et en même temps, les intermédiaires entre les paysans et les consommateurs s’en mettent plein les poches ! …

    la solution : favoriser le « loca-vore » en allant dans les fermes « en direct » ou aller acheter dans des AMAP ! … Les grandes villes commencent « un peu » à créer ce genre de « centrale d’achat » … Et c’est là que les « bobos-écolos-vert-pastèques » ne faisant rien de réel pour que « ça » s’intensifie prouvent leurs idéologie en déconnexion avec les vrais enjeux pour « sauver la Planète » ! …

    • Quand je pense aux mille millards dépensé pour l*écologie sans de vrais progrès, Je pense à une vrai arnaque. Les éoliennes polluantes aux sons et ondes qui dérange les habitants et les annimaux, ainsi que à leurs recyclages, Hônte. Pour les insectes que l*on nous offres à manger, La Hônte. Pour harceler les agriculteures les gardes de notre environnement encore la Hônte. La meilleure, la voitures électriques, un gâchis , pour les besoins électriques et les dépollutions après un accident ou vehicule usagé , encore une super Hônte. Le moment ou jamais de bien voter aux élections Européennes.

      • Vous avez raison. Mais ce n’est plus la France seule qui s’appelle « Ubu-Land » mais toute l’UE…Lisez le livre d’Yves Roucaute : « L’obscurantisme vert »…

  9. Par contre comme le dirait L Audiard, par contre les C ça ose tout c’est d’ailleurs à Cela qu’on les reconnaît «  et pas besoin d’étiquettes je rajouterais !!!

  10. On a vraiment une équipe de bras cassés au pouvoir. Interdire en France des produits français alors que les produits étrangers sont autorisés. Fallait y penser, ils l’ont fait. Quant aux écolos qui veulent sauver la planète en trompant le consommateur ils méritent la correctionnelle pour encouragement à la tromperie sur la marchandise. Il est vrai que tout leur programme est une vaste escroquerie.

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