Deux étudiants de l’ICES exclus. Pour ces jeunes-là, ce n’est jamais le même tarif
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On vient d’apprendre que 13 élèves de l’ICES (Institut catholique de Vendée) sont passés en conseil de discipline et ont été sanctionnés. Deux d’entre eux ont été exclus définitivement. Vous avez bien lu : définitivement.
En passant sur une place de La Roche-sur-Yon lors de la journée contre l’homophobie, ils avaient crevé des ballons de baudruche, poussé un présentoir et emporté un drapeau en scandant « homofolie, ça suffit ».
L’affaire a été abondamment relayée par la grosse caisse médiatique selon une méthode éprouvée et parfaitement huilée, joignant dans ses descriptions les superlatifs aux points d’exclamation. Le Quotidien écrit en lettres majuscules le mot « SACCAGE ». Combien de commerces, avenue des Champs-Élysées, auraient aimé, cet hiver, être saccagés de la sorte (et leur assurance, aussi) ?
Quelques commentaires ironiques s’empilent, d'ailleurs, sur la chaîne YouTube du HuffPost, en dessous de la vidéo de l’incident : « Mdr la dernière fois que j’ai trébuché, j’ai fait un pire “saccage” que ça. » ».
C’est contre une idéologie, notons-le enfin, qu’ils ont manifesté leur hostilité, pas contre des personnes : aucune moquerie, ni insulte ad hominem. Au micro des reporters de Yann Barthès, l’une des femmes présentes sur le stand reconnaît, du reste, le caractère minime des faits. Mais si on laisse passer, la prochaine fois, il y aura des violences physiques, rajoute-t-elle.
Bien sûr, ce stand avait été autorisé par la mairie, et nul n’a le droit de faire tomber les présentoirs, crever les ballons ni s'emparer des drapeaux d’autrui. Mais comparons un instant.
En novembre dernier, lors d’un happening d’Alliance VITA, les participants de 17 villes ont été agressés par des militants LGBT revendiqués. Vieillards bousculés, pancartes arrachées, une femme enceinte a même été giflée. En janvier, à Grenoble, lors de leurs universités pour la vie, public et intervenants se sont fait insulter, des murs ont été tagués, une porte a été brisée. Quels médias en ont parlé ?
Quant aux Black Blocs et autres antifas qui ont littéralement dévasté Paris durant des mois, et même, l’an passé, des universités, ce sont pour une grande part, d’après les experts, des « étudiants ». Parmi ceux présentés en comparution immédiate après les violences du 1er mai 2018, le magazine Marianne a noté des « élèves à Centrale ». La prestigieuse école d’ingénieurs a-t-elle été sommée de réagir et de les virer ?
À Tolbiac, l’an passé, au moment du blocage de l’université, Georges Haddad, son président, confiait au Parisien redouter que sa fac se mue en « ZAD universitaire ». Des hommes en cagoule se présentant comme antifascistes s’étaient « substitués aux vigiles, relégués au rôle de spectateur » (Marianne), lançant « Entrez, entrez, l’université est à tout le monde ». Des étudiants ont-ils été, non pas chassés, mais seulement sanctionnés ?
Antonin Bernanos, condamné pour avoir mis le feu à une voiture de police, était en master de sociologie à Nanterre. A-t-il été exclu de l’université ? Pas du tout. Mieux : l’université a mis à disposition une salle où s’est tenue, le 2 mars 2017 (salle E01 - Bât E, c’est précisé sur l’affiche !), une « journée de soutien à Antonin, étudiant L2 en sociologie, en détention provisoire depuis 9 mois, et aux inculpés du mouvement social ». Crever des ballons est donc infiniment plus grave que manquer faire flamber des policiers.
Maintenant, peut-on jeter la pierre à la direction de l’ICES, connaissant trop le soin méticuleux (et c'est un euphémisme) avec lequel les établissements « hors normes » étiquetés catholiques sont scrutés ? Connaissant, aussi, l’implacable puissance du politiquement correct, de ses pressions et chantages explicites ou implicites, qui portent souvent à sur-réagir dans l’espoir de désamorcer le lynchage…
Mais comment ne pas constater, une fois de plus, avec un immense sentiment d’injustice, le deux poids deux mesures qui règne en maître dans notre pays ?
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