Deux parlementaires tirent la sonnette d’alarme sur la radicalisation islamiste de nos services publics
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En octobre 2018, alors qu’il s’apprêtait à quitter le ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb, au cours de son allocution de départ, avait attiré l’attention du Premier ministre, Édouard Philippe, et des médias, sur la « situation très dégradée dans certains quartiers sensibles ». Il avait même eu cette formule choc, déclarant que si l’on vivait aujourd’hui « côte à côte », il craignais que, demain, on ne vive « face à face ».
Que la situation sociale, économique et sécuritaire soit dégradée dans de très nombreux quartiers de notre pays, nul ne le conteste plus désormais. Il est un fait que toutes les politiques publiques ayant visé, par le passé, à « recréer de la mixité sociale » ont échoué, malgré les milliards de francs puis d’euros investis par la collectivité. Ainsi, on ne compte plus les coins de banlieues tenus par les gangs, où les forces de sécurité, mais aussi les pompiers ou les secours, ne peuvent plus pénétrer. Dans ces lieux où les habitants, bon gré mal gré, sont asservis aux trafiquants, les lois de la République n’ont plus leur place.
Pourtant, cette réalité n’est que la partie visible de l’iceberg. En effet, deux députés, Éric Driard (LR) et Éric Poulliat (LREM), vont rendre dans quelques jours un rapport qui a de quoi faire dresser les cheveux sur la tête. Les deux parlementaires ont mené, au cours des derniers mois, une enquête sur l’état de la radicalisation en France. Ils ont procédé, à huis clos, aux auditions d’un nombre considérable de hauts fonctionnaires et de responsables des services publics. Et leur constat est accablant.
C’est ainsi qu’ils ont pu établir que des services publics régaliens, comme la police nationale, étaient noyautés peu à peu par des individus, islamistes et radicalisés, contre lesquels il était, au nom des libertés individuelles, très difficile de lutter. Et d’évoquer le cas de ce policier, dont le frère était parti combattre en Syrie et qui s’intéressait de près aux différents fichiers de police. Il n’avait, in fine, pu être révoqué qu’au prétexte d’un différend survenu extérieurement au service. De même pour ce sapeur-pompier dont la pratique religieuse devenait dangereuse pour lui-même et pour ses collègues, suite à quoi il avait fallu que sa hiérarchie fasse appel à un imam pour que tout rentre enfin dans l’ordre.
Toutes les personnalités interrogées lors de cette enquête ont fait le même constat. D’une part, une très grande inquiétude pour l’avenir, tant la détection et la surveillance de ces radicalisés est difficile, pour ne pas dire impossible, vu leur nombre et leur capacité à dissimuler leurs pratiques religieuses. D’autre part, le manque de moyens juridiques pour combattre un phénomène lui-même favorisé par la protection dont il bénéficie au nom du respect et de l’inviolabilité des libertés publiques, dont profite chaque citoyen dans notre pays.
Il est un fait que c’est l’ensemble de notre société qui est maintenant gangrenée par des individus qui n’ont que faire du respect du principe de la laïcité, et dont le seul objectif est le prosélytisme. De l’école aux administrations en passant par nos casernes, nos prisons et nos hôpitaux, les islamistes les plus radicalisés gagnent peu à peu du terrain sans que les pouvoirs publics n’aient su, voulu ou pu se donner les moyens de réagir.
Dans ce contexte, les conclusions du rapport de MM. Driard et Poulliat, s’il n’est pas « caviardé » à sa sortie, risque bien de donner du sens aux propos de l’ancien ministre de l’Intérieur. Quant aux préconisations qui seront faites, attendons de voir leur pertinence au regard d’une situation dont il est à craindre qu’elle est déjà désespérée.
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