Devenir Brigitte, n° 1 sur Amazon : l’affaire Jean-Michel Trogneux passionne

En dépit des réprobations médiatiques, le livre-enquête sur « l'affaire Jean-Michel Trogneux » est en tête des ventes.
@President.gov.ua-Wikimedia Commons
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Un phénomène d’édition. Publié le 5 février 2025, l’ouvrage Devenir Brigitte trône actuellement en tête des ventes sur Amazon, toutes catégories confondues. Cette enquête signée du journaliste Xavier Poussard sur l’affaire dite « Jean-Michel Trogneux » a trouvé son public et ce dernier le lui rend bien : les éloges de lecteurs emballés se trouvent déjà par centaines sur la plate-forme américaine. Preuve de la popularité sans faille de la théorie burlesque selon laquelle Brigitte Macron serait en réalité un homme.

Cette performance commerciale est d’autant plus remarquable que Devenir Brigitte n’a pu bénéficier du soutien d’aucun média traditionnel. C’est même tout le contraire. Le « cartel de la presse subventionnée », comme dit l’auteur, a réservé au livre un accueil des plus glaciaux, le qualifiant de « torchon », de « pseudo-enquête », d’ouvrage « complotiste » compilant des informations « complètement fausses ». Comme souvent, c’est Libération qui a décoché une critique des plus assassines, signée Daniel Schneidermann, qui établit un lien entre le complotisme et « les brutalités nazies » qui ont précédé « la prise de pouvoir par Hitler en 1933 »… Le point Godwin, encore et toujours.

L’ombre du trumpisme

L’erreur du camp de la Vérité et des informations certifiées est de ne jamais vraiment répondre à cette « fake news » sur le fond. On se contente généralement d'un étiquetage infamant facile qui décrédibilise d'emblée l’auteur et ses rares soutiens.

Il se trouve, en effet, que l’ouvrage a été promu outre-Atlantique par Candace Owens, influenceuse républicaine et résolument à contre-courant sur à peu près tous les sujets. Du pain béni pour le commentariat français, qui y a vu un nouvel angle d’attaque parfait. « Cette podcasteuse complotiste, proche des réseaux trumpistes, qui ne croit ni au réchauffement climatique ni à l'existence des dinosaures, est obsédée depuis février 2024 par la fake news qui touche Brigitte Macron », s’est ému France Inter, dans une tirade empilant tous les mots clés du prêt-à-penser médiatique.

En janvier 2024, déjà, Candace Owens avait consacré à la femme du Président français un podcast en six épisodes, diffusé sur la plate-forme Spotify. Le document explosif avait enregistré plusieurs millions d’écoutes. Face au phénomène, Emmanuel Macron avait fini par réagir, très remonté contre les « fausses informations ». « Il y a quand même des fadas », avait-il déclaré, relançant la polémique à son insu.

L’arroseur arrosé

L’entourage de la première dame avait jugé judicieux de poursuivre en justice Natacha Rey, la journaliste à l’origine de « l’affaire Jean-Michel Trogneux ». Celle par qui le scandale est arrivé a ainsi été condamnée en 2024 (elle a annoncé faire appel) à une amende de 500 euros avec sursis, ainsi qu’à payer plusieurs milliers d’euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron. La presse mainstream s’était, bien entendu, fait l’écho de cette décision de justice. Elle avait alors multiplié les articles sur l’infâme rumeur « transphobe », lui offrant une visibilité inespérée.

Et le 25 février dernier, encore, Le Parisien a remis une pièce dans la machine : le quotidien s’est fendu d’un article dans lequel il revenait sur le retrait temporaire du livre Devenir Brigitte des ventes d’Amazon et y devinait un ingénieux « coup de com’ de l’auteur »… Ce dernier n’a ensuite eu aucun mal à démentir l’accusation hasardeuse en publiant les échanges qu’il avait eus avec la plate-forme. Comme quoi, la presse anti-complotisme peut, elle aussi, sombrer (involontairement, bien sûr) dans… le complotisme.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

107 commentaires

  1. Il fut un temps ce genre d’ouvrage ne faisait pas plus de bruit que ça et restait caché dans les limbes des productions dites littéraires. Or, le régime nous démontre que sa constante volonté de censure maladroite et de contrôle aléatoire provoque un magnifique effet Streisand.

  2. Qu’on arrête de nous parler de glamour pour des histoires de ce genre, stop aussi à ce titre de 1ère dame qui n’existe pas en France. Le conjoint du président n’a aucun mandat lié au mariage. Un macron suffit à notre malheur, que dame Trogneux se fasse discrète!

  3. En France il n’y a pas de 1ere dame
    .ça n’existe pas..donc …Macron peut partager la couche de qui il veut..même le » yeti.. »(
    surnom de son ex garde du corps).. pourvu qu’il gère correctement le pays Or c’est une catastrophe…

  4. En tout cas c’est super bien fait, analyse des photos, les dates etc, Candace Owen parle également de l’âge des 2 personnages (au tout début de la relation) 13 ans et 40 ans, j’avoue que si une prof de 40 ans avait mis le grappin sur mon fils de 13 ans je n’aurais pas laissé faire, avec l’âge la différence est moins choquante, mais plus tôt ça me choque. Tant pis si on me taxe de vieille reac a l’esprit étroit mais bon sang on ne touche pas à des gamins quand on est adulte.

    • Pas besoin d’analyse sanguine. Un simple prélèvement de cellules sur des couverts utilisés lors des dîners officiels où les deux tourtereaux se sont rendus, ce qu’ont très probablement fait tous les services de renseignements dignes de ce nom des pays en question, puis une culture de ces dernières du niveau de la première année de biologie et vous avez le caryotype XX ou XY.

    • il y a même une loi qui interdit les anglisismes dans les textes administratifs , c’est ainsi que dans dans le BTP , ont à du transformer , buldozer en BOUTEUR ; grader en niveleuse , back-houe en tracto-pelle, exc… pour pouvoir soumissionner …

  5. Bon, j’avoue que je me moque autant de l’hypothétique scrotum de Brigitte que de la toute aussi hypothétique perruque de Manu.
    On serait dirigés par un chien hydrocéphale en bikini sur un poney que ça m’irait très bien du moment que le président est efficace et démocrate.
    Hors, on ne peut pas vraiment dire ça en ce moment.

  6. – Revoir les reportages filmés par la presse officielle, car les photos peuvent être suspectées de montage, des cérémonies du débarquement de l’an passé;
    – s’intéresser à la spécialité revendiquée, et laquelle il est mondialement reconnu, du docteur Bui Quy Minh;
    – analyser les évolutions erratiques, parfois à 180 degrés, du story telling proposé depuis 2017 … notamment par une personnalité aussi peu suspecte de combines que Mimi Marchand ;
    – s’interroger sur les postures particulièrement « féminines » de l’intéressée … un avis mesdames ?
    – s’interroger sur le fait qu’une fille confonde, dans Paris Match, la date du décès de son père avec celle de ses obsèques, et ce à une date aussi peu marquante … qu’un 24 décembre !
    Hormis peut-être quelques services de renseignement de pays dans lesquels le couple royal s’est rendu en visite officielle, nul ne peut connaître la vérité sur cette hypothétique affaire. Cependant une chose est certaine : la qualité majeure dont doivent faire preuve les menteurs par rapport aux gens qui n’ont rien à cacher est d’être dotés d’une mémoire exceptionnelle pour parvenir à raconter les mêmes mensonges pendant des décennies alors que les personnes ne mentant pas, se contentant de rapporter la vérité, n’ont aucun effort à faire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les versions changeantes de l’histoire, au fur et à mesure des indiscutables incohérences apparaissant, interrogent !

    • Pas si simple, la mémoire, votre bon sens ne suffit pas. Dire la vérité, ce n’est jamais dire la même, quand bien même l’honnêteté vous habite. Faites l’expérience de raconter un fait précis dont vous avez été témoin, à quelques mois, à quelques années d’intervalles et vous verrez que vous ne retomberez pas exactemetn sur vos pattes. Le sujet est tellement vaste qu’il ne peut tenir dans ce petit commentaire, limité. Dans cette affaire « macronienne » en diable, bien sûr, les moindres détails comptent, mais je dirais ceci, simplement, rejoignant la maxisme italienne : « Si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé. » Et c’est si bien trouvé qu’il reste à la prouver (la vérité). En Egypte pharaonique les embraumeurs avaient le dernier mot sur le sexe des anges. Faudra-t-il attendre la momification du macronisme pour lire dans la culotte du zouave ?

      • Je n’aurais jamais imaginé lire ce genre de commentaires sur BV.
        Tout ça est réjouissant et fait du bien au moral.

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