La diabolisation : un truc qui marche encore

Beaucoup de gens proches du FN nous ont expliqué que la dédiabolisation était en marche et que la situation de 2017 n'était pas celle de 2002. Il est vrai que nous n'avons pas vu, entre les deux tours, des hordes d'étudiants et de lycéens jetés dans la rue par leurs enseignants pour manifester contre la peste brune. Mais est-ce parce que le FN devient plus fréquentable ou, plus simplement, parce que nos adversaires ont ajouté des angles d'attaque supplémentaires ?

D'abord, comparons les résultats des premiers tours de 2002 et 2017. En 2002, Jean-Marie Le Pen fait 17 % des voix. En 2017, Marine totalise 21,30 %. Soit une augmentation de 4,30 %. Si l'on ajoute, en 2002, les suffrages de Bruno Mégret (2,34 %), la différence n'est que de 2 %. Quinze ans et un vote supérieur de 2 % alors que l'immigration a explosé et que la "France périphérique" s'est trouvée reléguée hors des territoires urbains, avouez que c'est peu. Il faut en être conscient, la diabolisation n'a pas disparu, alors que les sondages donnent toujours une majorité de personnes opposées au fait migratoire.

Mais le plus marquant est que la gauche et les progressistes de tout poil ont développé une stratégie complémentaire pour renforcer les digues de la bien-pensance et empêcher le vote FN. Cette stratégie tient en deux mots : "culpabilisation" et "inavouable".

Culpabilisation : pour faire éclater les défenses immunitaires de notre communauté originelle et pour faciliter l'arrivée de migrants, notamment africains, on a expliqué aux primo-arrivants qu'ils étaient redevables. Pour cela, on a travesti l'histoire de la colonisation (devenue un épisode uniquement néfaste) et de l'esclavage (acte perpétré exclusivement par l'homme blanc). Grâce aux médias et à l'Éducation nationale a été implantée dans le cerveau de nos concitoyens l'idée que, leurs ancêtres ayant péché et s'étant mal conduits, ils devaient faire acte de repentance. Cette repentance a entraîné la culpabilisation, empêchant ainsi tout sentiment de révolte face au phénomène d'invasion. Des victimes se vengeant de leurs bourreaux ne se comportent pas en envahisseurs mais en justiciers. Si vous ancrez dans l'inconscient des "victimes" comme des soi-disant "impérialistes" ces données, vous entraînez une situation qui vise à culpabiliser les autochtones. L'équation, alors, est simple : ils ont des droits, vu ce que nous avons accompli de négatif. Donc, nous n'avons pas la faculté de nous révolter, donc, nous nous interdisons toute rébellion démocratique, c'est-à-dire le vote pour un parti national.

Pour ceux qui n'abdiquent pas face à ces changements de population, les bobos gauchistes ont établi un mur de soutènement. C'est la notion d'idées honteuses : je ne peux proclamer et expliquer mon adhésion aux idées FN, sinon je vais être mis au ban de la société car mon choix est un choix honteux, voire inavouable. En l'affichant, je risque de perdre mes amis, mon métier, mes parents, et même d'être pourchassé par le politiquement correct si mes convictions sont trop affirmées. Ainsi, par exemple, Philippe de Villiers, pour ne pas mettre en péril le Puy du Fou, s'est obligé, alors qu'il avait expliqué être en accord avec Marine, à garder le silence. Si ce personnage lucide et courageux s'est tu, comment voulez vous que le commun des mortels n'en fasse pas autant ?

Nous le voyons, la société est cadenassée et ceux qui pensent mal sont transformés en êtres méprisables, rétrogrades et racistes. Le but des progressistes était simple : annihiler, ou au minimum affaiblir, nos défenses immunitaires. Il faut le reconnaître : dans ce domaine, le système a été particulièrement efficace.

Moralité : la majorité silencieuse pense, sur la perte de l'identité, comme les patriotes mais, par peur ou par honte, ne vote pas comme eux !

J.-P. Fabre Bernadac
J.-P. Fabre Bernadac
Ancien officier de Gendarmerie - Diplômé de criminologie et de criminalistique

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