Ce dimanche 10 juin, l’événement catho est à Agen, pour la béatification d’Adèle de Batz de Trenquelléon, avec le cardinal Sarah

Adele_de_Trenquelleon_FMI-Agen

Vous avez vécu le pèlerinage de Pentecôte de Paris à Chartres comme si vous y étiez à travers le reportage de Boulevard Voltaire et la tribune de la rédactrice en chef sur l'homélie du cardinal Sarah, que ce dernier a prononcée dans la cathédrale à la fin de ce pèlerinage.

Demain, amis du Christ et du Christ en France, c'est vers Agen que vous regarderez. Car c'est depuis la cathédrale Saint-Caprais que partira la procession emportant les reliques d'Adèle de Batz de Trenquelléon vers le Parc des expositions où sera célébrée sa messe de béatification. Grand événement pour ce petit diocèse, l'un des plus déchristianisés de France - et depuis longtemps[ref]Voir, en particulier, le dernier livre de Guillaume Cuchet, Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Anatomie d'un effondrement qui fait allusion à ce particularisme[/ref] - et qui subit de plein fouet une islamisation qui pose problème. En effet, malgré le regroupement des paroisses, plusieurs sont sans prêtre, les vocations sont rares ou inexistantes et il doit faire appel à de dynamiques prêtres africains. Comme disait un jour l'un d'eux, et comme le dira peut-être le cardinal Sarah, ils viennent avec joie nous rendre ce que nos ancêtres missionnaires leur ont apporté : la foi au Christ. Mais ils se désolent aussi de voir cette vieille terre de chrétienté hier missionnaire et aujourd'hui incapable de transmettre cette foi à ses propres enfants.

Et quel contraste, en effet, entre cette bienheureuse Adèle et la situation actuelle du diocèse d'Agen ! Certains y verraient une ironie de l'Histoire. Ou un clin d’œil de Dieu. Elle naît en 1789. Tout un programme. Et a fortiori quand vous naissez noble, dans un château - celui de Trenquelléon, à côté de Feugarolles, où un spectacle retraçant sa vie a eu lieu hier soir –, que vous êtes une descendante de Robert de France, comte de Clermont, fils du roi Saint Louis, et que votre père, lieutenant dans le régiment des gardes françaises, émigre en 1791 aux côtés des princes. Adèle connaîtra aussi l'exil et ne rentrera ici qu'en 1801. Très marquée par sa confirmation, elle fonde alors une association chrétienne, La Petite Société, qui essaime dans le diocèse. En 1816, avec le père Cheminade, elle fonde avec cinq autres jeunes filles l'Institut des Filles de Marie : la communauté des sœurs marianistes est née. C'est chez les marianistes de Grand Lebrun que Mauriac fera ses études, à Bordeaux. Elle meurt en 1828 en disant « Hosanna au Fils de David ! » Et, aujourd'hui, c'est l'aboutissement de la longue marche, après l'ouverture de son procès en vue de la béatification en 1965.

Ce dimanche, l'évêque d'Agen Hubert Herbreteau célébrera cette messe de béatification avec le cardinal Ricard, le cardinal Amato, le cardinal Sarah et le nonce apostolique.

Le spectacle retraçant la vie d'Adèle s'intitule « Adèle, l'audace d'une missionnaire ». Oui, quelle audace ! Exilée de son propre pays par une idéologie politique souhaitant en finir avec le christianisme, elle y revient et contribuera à la rechristianisation de la France. Rien de plus actuel.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Un vert manteau de mosquées

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois