« Dinguerie de racisme » : Sophia Aram serait-elle d’extrême droite ?

Capturé d'écran X
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Pas de trêve des confiseurs pour Sophia Aram. Depuis quelques jours, l’humoriste subit une violente campagne de dénigrement venant de son flanc gauche. Tout a commencé par un tweet dans lequel elle reprochait au député LFI Aymeric Caron d’avoir lancé une « fatwa » contre le ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, en l’accusant d’être un « soutien du gouvernement génocidaire israélien ». Sophia Aram en a profité pour rebaptiser l’insoumis du nom de « Abou Aymeric el Versailly ».

Sans surprise, l’intéressé a moyennement apprécié la plaisanterie. « Abou Aymeric » s’est indigné d’un surnom que, selon lui, même « l’extrême droite officielle n’aurait pas osé » lui attribuer. « Je reviens sur ce tweet qui est quand même une dinguerie de racisme, a-t-il réagi, deux jours plus tard. La pseudo-comique Sophia Aram […] vient réellement de m’assimiler à un islamiste parce que je dénonce le génocide en cours à Gaza. » Ou peut-être plutôt parce qu’il parle comme un islamiste ?

La sphère islamo-gauchiste en embuscade

Dans la foulée, d’autres dignes représentants de l’extrême gauche politico-médiatique sont tombés sur Sophia Aram. Jean-Michel Aphatie a fait du Jean-Michel Aphatie et dénoncé une « pratique typique de l’extrême droite »>. Également très en forme, Olivier Faure s’est fendu de deux tweets pour exprimer toute la profondeur de sa pensée et pointer une méthode qui « confine au racisme ». Une accusation à laquelle l’humoriste de France Inter a calmement répondu : « La structure syntaxique "Abou + prénom + ville d'origine" est celle qu'utilisent les djihadistes (de toutes origines) qui, comme le fait Caron, multiplient les fatwas contre leurs adversaires. Assimiler les djihadistes aux musulmans ou aux Arabes comme vous le faites est raciste. »

Mais la charge la plus violente est venue du M, le magazine du Monde. Dans un portrait acerbe publié le 29 décembre, le journaliste Olivier Faye a dépeint Mme Aram sous les traits d’une humoriste ringarde, aux accointances louches, à deux doigts de prendre sa carte au RN. Le chapô de l’article vaut, à lui seul, le détour : « Longtemps, elle a été l’une des humoristes phares de France Inter. Mais, depuis plusieurs années, le ton de ses chroniques tient davantage du pamphlet que de la blague. Car Sophia Aram estime que ses valeurs cardinales, la laïcité et la lutte contre l’antisémitisme, sont en danger. Une menace incarnée à ses yeux par La France insoumise, sur laquelle elle concentre l’essentiel de ses saillies. » En clair, Sophia Aram est coupable de ne pas être d’extrême gauche.

La question juive

Pour étayer son portrait assassin, le magazine cite des sources internes à France Inter qui, de manière anonyme, se disent « prises en otage » par les obsessions de l’humoriste. Il faut poursuivre la lecture pour mieux discerner la nature de ces « obsessions ». Ainsi, lorsque la quinqua avance qu’on ne peut pas « être solidaire des milliers de morts civils à Gaza sans l'être aussi des victimes israéliennes », le portraitiste moque « son apparent œcuménisme, digne d'une Miss France »…

Voilà ce qui vaut à Sophia Aram tant d’insultes et d’inimitiés : elle n’est pas assez pro-palestinienne. Alors que toute l’extrême gauche s’égosille à dénoncer un « génocide » imaginaire et en appelle ouvertement à l’éradication du seul État juif au monde, l’humoriste s’entête, elle, à évoquer le sort des otages israéliens, à rappeler que c’est le Hamas qui a déclenché la guerre et, plus généralement, à alerter sur les dangers de l’islam politique. Tout cela est évidemment inaudible pour les Insoumis et leurs relais médiatiques.

Comme Laurent Bouvet, Raphaël Enthoven ou Caroline Fourest avant elle, Sophia Aram connaît actuellement le destin qui attend tout partisan de la gauche dite « républicaine ». Ils appartenaient, hier encore, au camp du Bien mais, n’ayant pas suivi la dérive communautariste de leurs anciens amis, ils se retrouvent désormais assimilés à la fachosphère... Plus que jamais, la révolution dévore ses enfants.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

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