Discours de Dresde : Macron sait-il qu’il se tacle lui-même ?

Capture d'écran Der Spiegel
Capture d'écran Der Spiegel

Lundi 27 mai, à l’occasion de la fête de l’Europe, Emmanuel Macron prononçait un discours à Dresde lors duquel il a fustigé « le vent mauvais » de l’extrême droite montant sur le Vieux Continent. « Vu de l’étranger, Macron sur la pente glissante de l’illibéralisme », réagissait Libé qui, en 2023 dissertait sur cette « image que renvoie désormais le Président auprès de la presse internationale ». Pour une fois, la presse de gauche n'avait pas complètement tort. Car à force de vouloir se poser comme le parangon du libéralisme et le défenseur acharné des libertés fondamentales, le Président français semble plutôt rappeler que le Macron de 2024 n’a plus rien à voir avec le Macron de 2017.

Macron illibéral ?

À bien des égards, le reproche d’illibéralisme qu’il attribue à la montée des partis « d’extrême droite » se retourne contre lui-même. C’est que, depuis 2017, plusieurs événements majeurs sont venus contredire l’idée qu’il se fait et veut donner de lui-même. Tant et si bien que même la presse étrangère s’est questionnée, à de nombreuses reprises, sur la sincérité de ses convictions libérales.

Rappelons, pour commencer, la répression féroce du mouvement des gilets jaunes à l’issue de laquelle des dizaines de manifestants sont aujourd’hui mutilés à vie à cause, notamment, d’un usage disproportionné d’armes comme le LBD 40. À l’époque, Macron avait déclaré : « Ne parlez pas de répression, de violences policières, ces mots sont inacceptables dans un État de droit. » On peut aussi appeler un chat un chien, mais la réalité est têtue et le discours performatif n’a aucune prise sur elle. Dans la foulée, l’adoption de la loi « Sécurité globale » avait également fait réagir pour ses atteintes à des libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse. Enfin, n’oublions pas la gestion calamiteuse, par la Macronie, de la pandémie de Covid-19 qui valut à notre pays le surnom « d’Absurdistan », outre-Rhin...

Les raisons de la colère

Mais Macron ne s’est pas contenté de mettre en garde l’Europe contre les régimes illibéraux. Il a poursuivi son discours en tentant d’expliquer les causes de la montée de l’extrême droite en Europe. Selon lui, la colère qui en est la cause serait due au fait que « beaucoup se sentent en marge du chemin de la mondialisation » ou encore à « un sentiment d’être humiliés ». Des sentiments ? On se souvient du « sentiment d’insécurité » cher au garde des Sceaux ; nous avons, maintenant, le sentiment de paupérisation. Dans un cas comme dans l’autre, rappelons les faits. Concernant l’insécurité, Alain Bauer rappelait sur BFM, en avril, que l’année 2023 fut la pire année depuis cinquante ans concernant les tentatives d’homicides. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté est, quant à lui, en hausse, en France, depuis le milieu des années 2000, selon l’Observatoire des inégalités. Une situation similaire à travers bien des pays de l’Union. Au bout de sept ans de mandat, décrire les électeurs de « l'extrême droite » comme ayant simplement « le sentiment d’être les laissés-pour-compte d’une Europe qui s’est ouverte au commerce » paraît quelque peu osé, quand tous les indicateurs sont au rouge…

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Le Président Macron qui fait un discourt à Dresde ferrait mieux de se taire ! Pourquoi ? Parce que le bombardement qui a ut lieux dans la ville de Dresde, entre 1944 et1945, avec des bombes Incendiaires aux Phosphores, fut un crime de Guerre ! Parce que il n’y avait aucun éléments Stratégiques utiles à la Stratégie des Forces Alliés ! Même le Premier Ministre Winston Churchill a dut s’expliquer, devant la Chambre des Communes, concernant ce Bombardement ! Amitiés à tous ! Hervé de Néoules !

  2. Encore la preuve d’un comportement de garnement capricieux ? On se permet de critiquer, on se permet de démolir un peuple dont on a la responsabilité, dont on devrait assurer la sécurité : mais tout ça, on le fait principalement quand on se trouve loin de ce peuple ! Lâcheté ou traitrise ?

  3. Un Président à l’idéologie migratoire, qui ne fait rien pour protéger une population, la laissant aux mains des joueurs de couteaux, l’obligeant à raser les murs et à avoir les yeux dans le dos ; 120 attaques au couteau, chiffre de 2020 ! et en 2024 ? 200 attaques, plus ? Sans compter les cambriolages, etc.
    Un Président qui donne (avec Fabius) l’aide judiciaire à tous ces étrangers, bientôt le droit de vote ? On va finir par croire à la thèse complotiste du grand remplacement ! Comme les Indiens d’Amérique ?

  4. « beaucoup se sentent en marge du chemin de la mondialisation » On ne se sent pas en marge de quelque-chose que l’on ne veut pas. Parler de la mondialisation comme s’il s’agissait d’une évidence que seuls « ceux qui ne sont rien » ou ces femmes « dont beaucoup sont illettrées » ou bien encore « ces Français qu’il a très envie d’emmerder » refusent parce qu’ils sont ignorants, est un énorme mensonge. En 2005, les Français ont dit non à l’Europe. Ils ne veulent pas non plus de cette mondialisation qui ne sert qu’à une toute petite minorité de profiteurs.

  5. Dès qu’il met un pied hors de France, notre président ne peut s’empêcher de tacler tout ou partie des français, c’est une sorte de toc. Il devrait consulter.

  6. A le voir s’agiter comme il le fait on ne peut constater que son désarroi d’un pouvoir qui lui échappe, si tant est qu’il en ait, en France, eu vraiment un.

  7. À chaque fois qu’il intervient à l’étranger le RN améliore ses scores dans les sondages pour l’instant. Sondages dont on pourra mesurer la crédibilité le 9 juin au soir. Curieuse stratégie d’un homme paraît il intelligent et qui se tire des balles sur les pieds à chaque fois qu’il ouvre la bouche.

  8. ce qui est triste chez cet homme imbu de sa personne, opportuniste, c’est qu’il dit tout et son contraire, ne prend pas de décisions fortes, est en résumé un incapable arrivé à cette fonction par miracle

  9. SVP: définition du ( verbe?)  » tacler » ( qui n’est pas beau, ni à lire ni à prononcer ). Une ancienne qui en est restée au Larousse et aux Gaffiots des années 60..et s’en trouvait fort aise jusqu’à présent..

    • Le tacle (traduit de l’anglais) est une action de jeu au foot-ball qui permet de déposséder l’adversaire (sans le toucher) du ballon en se couchant pied en avant : un spécialiste du tacle glissé est Antoine Griessmann , en politique ce serait M Maréchal contre S Devillers .

      • Merci . Je n’y connait rien en foot et m’en désintéresse complètement ( taper dans un ballon : bof !..)

  10. Le 09 juin 2024 sera une nouvelle date dans L’HISTOIRE DE FRANCE démocratique ! … Sinon ce sera « une autre histoire » qui sera aussi dans cette « Grande Histoire » ! … Dans la case sanglante ! …

  11. Mais lui arrive t’il de s’écouter parler , je penses que non . De plus qui l’écoute encore , ils sont de moins en moins nombreux , beaucoup ont compris ce qu’il vaut et surtout ce que valent ses belles paroles .

  12. l’énorme problème qu’il a, c’est que les pays de l’UE ont les yeux sur la France et voir le RN à + de 30% des intentions de vote peut donner des idées aux autres pays, et là fini le rêve du petit de devenir le grand d’Europe, en France il peut encore endormir une partie de la population, mais ailleurs même Pinocchio est un apôtre de la vérité.

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