Discours de Macron devant l’OIT : mea culpa ou bras d’honneur ?
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Selon les médias, à l'occasion du centième anniversaire de l'Organisation internationale du travail (OIT), le mardi 11 juin, Emmanuel Macron aurait esquissé un mea culpa sur sa gestion de la crise des gilets jaunes. Mais, si l'on examine de près ses propos, on s'aperçoit que, loin de reconnaître ses torts, il fait plutôt un bras d'honneur à tous les Français qui ne pensent pas comme lui.
À la tribune de l'OIT – organisation chargée de promouvoir, au niveau international, les droits au travail, encourager la création d'emplois décents, développer la protection sociale et renforcer le dialogue social –, il ne pouvait pas faire moins que de dénoncer les dérives « d'un capitalisme devenu fou » – avant lui, bien sûr. Il a réclamé le retour à une « économie sociale de marché où chacun trouve sa part », au lieu d’une « captation des richesses par quelques-uns ».
Les mauvaises langues diront que, jusqu'à présent, ses réformes économiques et sociales ne semblent pas aller dans ce sens, qu'il conserve une prédilection marquée pour les premiers de cordée qui s'enrichissent et distribuent, éventuellement, aux derniers de cordée les miettes superflues. N'avait-il pas déclaré, en janvier 2015, alors qu'il était ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, sous le mandat de François Hollande, qu'il fallait « des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires » ? Bel idéal à proposer à notre jeunesse, qui caractérise l'homme tout entier !
Macron, en disciple des sophistes, sait s'adapter à son auditoire. Devant les représentants de l'OIT, il met en avant des préoccupations sociales. Il a même reconnu avoir commis une « erreur fondamentale » dans la gestion de la crise des gilets jaunes. « Quand le peuple français dit avec force ce qu’il a dit, il faut savoir l'écouter, savoir constater ce qu’on a mal fait, ne pas arrêter de faire ce qu’on doit faire, savoir changer de méthode et entendre le message profond. » Et d'ajouter que « nous avons peut-être parfois construit des bonnes réponses trop loin de nos concitoyens en considérant qu’il y avait des sachants et des subissants ».
Ces propos et, notamment, cette dernière phrase révèlent à quel point notre Président se moque des Français et cherche à leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Les « bonnes réponses », il les détient et il est bien déterminé à les mettre en œuvre. Il consent seulement à changer de méthode. Il n'est pas certain, c'est le moins qu'on puisse dire, que les Français acceptent sans broncher que le gouvernement serve le même plat, changeât-il la manière d'accommoder la sauce.
Non, Macron n'a pas changé. Il se prend toujours pour un dieu détenteur de la vérité, qui daigne la partager avec les hommes. Loin de faire son mea culpa, il persévère dans son dessein politique, cherchant la meilleure façon d'abuser les Français. Il se présente comme un modérateur du capitalisme et désigne l'ennemi : « Quand le peuple ne trouve plus sa part de progrès », il peut être « attiré par l'autoritarisme ». Suivez son regard : les ennemis de la démocratie sont à nos portes. Rassemblez-vous autour de moi pour les mettre hors d'état de nuire !
Non, décidément, il n'a pas changé ! L'acte I et l'acte II du quinquennat, c'est du pareil au même ! Après avoir cherché à séduire la droite, dont une partie ne demandait qu'à se faire enjôler, il va chercher à endormir la gauche par quelques mesures sociétales. Mais il continue d'obéir aux principes de son credo, à commencer par la foi en la finance. Il va peut-être modifier la mise en scène, mais le répertoire reste le même.
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