Disparition de Jacques Lewis, l’un des derniers vétérans du Débarquement
3 minutes de lecture
La France a perdu l’un de ses héros, une de ces figures oubliées du passé qui se sera battue au prix de sa vie pour son pays et pour la liberté : Jacques Lewis rejoint, ce 25 juillet 2024, le panthéon des grandes âmes de notre nation et nos armées.
Héros de guerre
Né à Caudéran près de Bordeaux, le 1er mars 1919, Jacques Lewis est un jeune et brillant étudiant de droit à Sciences Po lorsque la Seconde Guerre mondiale bouleverse sa vie. Mobilisé à l’âge de 20 ans en novembre 1939, il participe à de nombreux combats contre l’envahisseur nazi, notamment près de Fontainebleau ainsi que sur la Loire. Refusant la défaite et l’armistice, il part rejoindre les forces de la France libre à l’appel du général de Gaulle, risquant sa vie pour rejoindre l’Espagne en franchissant les Pyrénées à l’aide d’une simple boussole. Il embarque à bord d’un navire pour arriver enfin à Londres en 1943. Sa maîtrise de l’anglais et son expérience des combats le font choisir pour assurer des missions de liaisons militaires avec d’autres régiments étrangers. À l’approche du débarquement de Normandie, il est placé auprès de la division blindée du général américain George Patton. Parachuté sur la plage d’Utah, il reçoit pour ordre d’effectuer des missions de reconnaissance et de cartographie de la région. Des actions qui ont permis la prise de la ville de Carentan.
Plus tard et aux côtés de ses frères d’armes américains, il participe à la libération de l’Europe, poussant l'offensive jusqu’en Allemagne. Une fois la guerre terminée, il aide à retourner dans leur patrie des prisonniers et des victimes du IIIe Reich. Revenu en France et démobilisé, Jacques Lewis entre alors au service des laboratoires cosmétiques du docteur Payot au sein desquels il effectue toute sa carrière professionnelle. Parvenu à l'âge de la retraite, Jacques Lewis s’efforce de transmettre notre Histoire et la sienne auprès des futures générations.
« La figure d’un destin français »
Fidèle à son passé, Jacques Lewis était présent aux récentes commémorations du Débarquement. En 2019, il se tenait au côté du dernier membre du commando Kieffer Léon Gautier, qui nous a quittés il y a un an. En juin dernier, Jacques Lewis était encore là pour célébrer le D-Day. Ému en se rappelant les 80 années qui le séparaient de cette journée fatidique, il disait : « J’ai vu la place. J’ai vu la France. C’était un moment émouvant. C’était le résultat de tous les efforts que j’avais faits depuis 1943 pour rejoindre les Forces françaises libres. »
[ FRANCE ]
Jacques Lewis, l'un des derniers vétérans Français à avoir participé au Débarquement allié du 6 juin 1944, est décédé à l'âge de 105 ans. Il avait rejoint les Forces françaises libres le 21 juillet 1943.
« J’ai vu la place. J’ai vu la France. C’était un… pic.twitter.com/fNMb0CZCYE
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) July 30, 2024
À l’ombre de l’Arc de Triomphe et du drapeau français, il a aussi accueilli le président Joe Biden en souvenir de son combat auprès de ses frères d’armes américains. Cet éternel soldat s’est éteint ce 25 juillet à l’âge vénérable de 105 ans. Pensionnaire à l’hôtel des Invalides depuis 2018, il en était devenu le doyen. Le président de la République Emmanuel Macron et son épouse, en adressant leurs condoléances aux proches de Jacques Lewis, « saluent la figure d’un destin français pétri de courage et d’audace, qui préféra risquer sa vie plutôt que son honneur, et permit à la nation de retrouver sa liberté ».
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5 commentaires
Requiescat In Pace, que Saint-Michel l’acceuil sous son aile protectrice et condoléances à sa famille
Triste
Toute mes sincères condoléances .
Paix à son âme et bravo pour son courage , c’est à des gens comme lui que nous devons notre liberté .Qu’a donc pensé cet homme de ces élus qu’il a vu détruire ce pays pour lequel lui et tant d’autres se sont battus . des faibles et des lâches nous gouvernent , ils ne méritent pas les honneurs et sont la honte du pays , l’histoire ne les oubliera pas mais pour eux point d’éloges ni de statuts .
Pourquoi évoquer « l’envahisseur nazi » plutôt que l’envahisseur allemand ? Les nazis étaient-ils d’obscurs extraterrestres ? Il est vrai que le discours politiquement correct impose de ne pas indisposer nos partenaires du fameux couple franco-allemand auquel seuls les Français accordent encore du crédit…