Disparition inquiétante de sacs-poubelle sur Marseille. Emmanuel Macron soupçonné

sacs poubelle

Comme dans les publicités pour régimes amincissants, la cité Bassens de Marseille vient de connaître un effet « avant/après » particulièrement spectaculaire. Avant l'annonce de la venue d'Emmanuel Macron, des amoncellements de déchets fleurissent aux alentours des bâtiments, ici un monticule de sacs-poubelles éventrés, là-bas un autre tas de déchets non identifiables sur lequel trônent quelques cageots et appareils hors d'usage.

Et puis survient le « après ». Quelque part dans les strates du pouvoir, un chambellan, dûment muni d'un porte-voix, avertit officiels et officieux marseillais que le bon Macron va s'en venir serrer quelques louches dans la contrée. « Oyez, oyez, braves gens, le potentat est presque là, il arrive, il va venir, il se prépare, ce n'est plus qu'une question d'heures. »

À ces mots, un vent d'effroi parcourt les bureaux de la mairie de Marseille. Le sous-chef du service voirie se réveille brutalement et déclenche le plan orange. Chez les bailleurs sociaux, les téléphones crépitent, des secrétaires affolées courent d'une machine à café à l'autre pour trouver le responsable nettoyage. Il est en arrêt maladie, mais peu import..

Dès le lendemain matin, l'habitant ouvre ses volets sur un univers enchanteur. Gling ! Plus un seul papier à terre, plus un seul sac, les mauvaises herbes ont disparu. Abracadabra, Macron va venir par là. BFM TV cite une femme émerveillée par la transformation : « Si vous aviez vu l'état de la cité, hier soir ! » Il n'a pas vu, mais il a les images. Édifiantes ! Des habitants déterminés à prendre les trottoirs pour une déchetterie conjugués à des services municipaux somnolents. C'est un travail d'équipe.

À l'heure dite, Emmanuel Macron descend de sa voiture noire aux allures de corbillard.

Aucun mort par fusillade n'étant à déplorer dans les dernières 24 heures, le choix du véhicule reste inexpliqué. Peut-être au cas où...

Après quelques selfies pour les comptes Facebook des curieux, le « Monsieur Propre » de la République procède à la traditionnelle rencontre-débat avec les habitants : quelques mères de famille excédées par le comportement des enfants qu'elles ont élevés. Mais comment en est-on arrivé là, mon pauvre monsieur ? Le Président connaît la réponse. C'est à cause des écoles et des immeubles en mauvais état. À l'image du nettoyage magique de la nuit, un tour de prestidigitation s'impose. Abracadabra, l'adolescent de 15 ans rémunéré 100 € par jour pour guetter l'arrivée de la police ira suivre de longues années d'études pour accéder à un métier au salaire inférieur à celui qu'il gagne en restant appuyé contre un mur. Ouf ! Merci, monsieur le candidat à l'élection présidentielle. Ça , c'est du programme !

Profitant de ce que les mères de famille chantent et dansent de joie à l'énoncé des promesses, Emmanuel Macron se dirige prestement vers son corbillard. D'autres numéros de disparition de sacs-poubelle l'attendent sur Marseille. Les dates de visites du Président figurent désormais sur les calendriers de ramassage des encombrants.

Jany Leroy
Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

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