Dissoudre LFI ? Cette députée Renaissance qui a tout compris

©Shutterstock
©Shutterstock

L'annonce de la dissolution du mouvement catholique Civitas par Gérald Darmanin a donné lieu à un petit moment de grâce : Jean-Luc Mélenchon s'est félicité, sur Twitter, de la décision prise par le ministre de l'Intérieur ainsi que de la judiciarisation des propos de Pierre Hillard, l'orateur mis en cause.

La gauche n'a jamais été le parti de la liberté - ni d'expression, ni d'association, ni d'aller et venir, ni même d'opinion. Cependant, on ne s'attendait pas à un tel enthousiasme du leader autoproclamé de l'opposition et de la NUPES vis-à-vis d'un ministre que, la plupart du temps, politiciens débraillés et amuseurs subventionnés traitent quasiment de fasciste. Il faut dire que, cette fois, l'adversaire est catholique et « intégriste » (on ne sait pas trop ce que ça veut dire, au passage).

Ce qui est un peu ironique, en revanche, c'est que, si Civitas va être dissoute pour des propos jugés antisémites, La France Insoumise ne manque tout de même pas d'air quand, par la voix de Mélenchon, elle salue cette décision. C'est bien LFI qui, grâce à Danielle Simonnet, avait invité le travailliste antisémite Jeremy Corbyn, en 2022. C'est Mélenchon qui avait salué, en 2014, la « parfaite discipline » des militants palestiniens qui criaient « Mort aux Juifs » à Gaza. C'est Danièle Obono qui, en 2017, avait dit voir en Houria Bouteldja, habituée des dérapages antisémites, une « camarade ». C'est Taha Bouhafs, candidat LFI en 2017 et 2022, qui rêvait tout haut d'une Palestine allant « de la mer jusqu'au Jourdain », slogan historique du Hamas impliquant la suppression d'Israël. Tout ça n'est pas si anodin, on en conviendra. Dans son étude La France insoumise accusée d'antisémitisme : entre faux procès et vrais problèmes, la Fondapol avait répertorié les faits.

Heureusement, tout l'Hémicycle n'est pas amnésique. Et c'est, étonnamment, sur les bancs de Renaissance que l'on trouve une bonne dose de bon sens... et un peu d'humour, aussi. Deux qualités dont la dictature centriste d'Emmanuel Macron est généralement plutôt avare. En l'occurrence, la députée de Paris Caroline Yadan, après avoir salué une « magnifique récupération » et une « belle tentative de dédouanement » de Mélenchon par le biais de son tweet, pose une question pleine d'à-propos : « Et la dissolution de LFI pour lutter contre l’antisémitisme, c’est une idée aussi, non ? »

Évidemment, les Insoumis de pacotille ont mis leurs éléments de langage habituels trente secondes au micro-ondes avant de les resservir : « C'est la logique des régimes totalitaires », s'emporte Antoine Léaument, l'admirateur de la Terreur (dont il a déjà été question dans ces colonnes) qui ne manque pas de toupet. « Voilà l'arc des apprentis fascistes », s'indigne l'illustre inconnu Mathias Tavel, député de Loire-Atlantique. Ah bah, oui, vouloir dissoudre un parti antisémite, qui par ailleurs ne condamne pas les émeutes raciales et considère que la police tue alors que c'est précisément le contraire qui se passe (la police meurt), c'est le retour des casques à pointe et du bruit des bottes. Ne jamais avoir honte de rien est probablement le premier principe de gouvernement de LFI.

On attend avec impatience la (très peu probable) dissolution de LFI. On attend, aussi, les réactions de Renaissance, dont le flou et l'hypocrisie assurent la survie en temps normal. Il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour constater que la place de La France insoumise est au tribunal et que, si ce parti avait été de droite, il aurait été dissous depuis longtemps. Vous imaginez ça ? Des députés hurleurs, des propos très limite, du clientélisme avec des soutiens du terrorisme islamiste, du racisme (anti-Blancs, dans ce cas précis)... mais à droite ? Ce ne serait pas possible. Miracle de l'inégalité, en quelque sorte...

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Pour être membre de la secte Nupes (LFI) il faut d’abord être contre tout ce qu’elle ne reconnaît pas !
    Donc, être antisémite, bouffer de la calotte, interdire la liberté d’opinion et d’expression…
    L’URSS + Chine maoïste en somme !

  2. Mélenchon a fait élire Macron. Derrière la comédie de l’opposition, LFI est bien le premier complice de ce pouvoir qu’il prétend affronter de toute son énergie.

  3. Comment ça ? Interdire LF »I » , cette officine – parmi d’autres – d’idiots fort utiles à la macronie ? Mais vous n’y pensez pas, madame la députée. Et pourquoi pas interdire les blackblocs et autres « anti »-fas pendant que vous y êtes !

  4. Attention vous entrez dans un schéma très dangereux. Même si je ne suis pas d’accord avec Melechon, il a le droit de s’exprimer et d’être condamné le cas échéant.

  5. Mais à ne pas s’y tromper, les insoumis et leur coreligionnaires Verts ne se soumettent jamais et à qui bien évidement aux lois et coutumes de la République. Tous les jours on peux le remarquer, donc à éliminer pour que vive notre pays républicain.

  6. C’est simple : le gouvernement « dissout » toute organisation politique ou pas qui ne partage pas ses opinions ou ses actes ! Cela s’appelle « la politique de la terre brûlée » comme cela se pratiquait du temps du Hun Attila ! Là où le macronisme passe toute opposition réelle et « opposante » trépasse !

  7. Macron a tout intérêt à ce que le prochain Président soit pire que lui, si toutefois c’est possible.
    L’intérêt de la France n’est pas son sujet et surtout il ne faudrait pas que la vraie droite vienne contrecarrer son projet de destruction : LFI y arriverait sans mal

  8. Il est évident, qu’il y a pour le moins une « complaisance », des pouvoirs publics en ce qui concerne le gens dits de « gôche ». Darmanin, qui est très prompt à dissoudre tout ce qui à ses yeux, serait d’extrême droite est beaucoup mois véloce, pour ceux qui pour le coup, s’ils ne sont pas d’extrême gauche, y ressemblent fortement. En réalité les ministres ne font qu’appliquer les directives de Macron et c’est normal qu’il en soit ainsi, ça l’a toujours été, ça l’est et ça le sera toujours. Donc le responsable c’est le président, quand ça va et aussi quand ça ne va pas.

  9. Si la dissolution d’un parti ou d’un mouvement était fonction du nombre de « dérapages » antisémites, LFI mériterait au moins dix fois plus que Civitas d’être interdite.

  10. Je ne suis pas de Renaissance, mais je vote Pour. Ce serait ainsi la Nouvelle Majorité Républicaine Gauche et Droite Réunies, et à condition qu’ils acceptent que le R.N. et Reconquête ne soient pas appelés « extrême droite ». Il y a dans ces Partis des sympathisants de toutes les religions et même des anciens gauchistes qui y adhèrent…

  11. Bien vu , les faits ne manquent pas pour dissoudre LFI . Qu’attend le gouvernemnt pour le faire et faire taire Melenchon , le raciste anti blanc et anti force de l’ordre .

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois