« Dites à ma famille que je l’aime »… hommage aux victimes de Nice !
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Qui sont les victimes de Nice ? Des martyrs, à n’en pas douter. Littéralement, le martyr est celui qui rend témoignage de sa foi en Dieu. Comme le père Hamel, il y a quatre ans, ces trois personnes sont mortes sauvagement assassinées d’avoir pratiqué leur foi ou consacré leur vie à servir l’Église. Elles allaient croiser la route de ce Tunisien entré en gare de Nice à 6 h 47. Le meurtrier allait y rester, se changer et sortir de la gare à 8 h 13 pour se diriger vers ce lieu hautement symbolique. À 8 h 29, Brahim A. pénètre, armé d’un couteau de 30 cm, dans un édifice catholique.
Ce jour-là, comme chaque matin depuis dix ans, Vincent Loquès, le sacristain, venait d’ouvrir l’église pour les paroissiens. Ce quinquagénaire, père de deux filles, aurait eu 55 ans ce vendredi 30 octobre. Il est décrit, dans Le Figaro, par l’abbé Florini, curé de la paroisse Saint-Pierre d'Arène à Nice, comme « un garçon ordinaire, dans le bon sens du terme : gentil, ouvert ». Toujours à l’écoute, il était d’une grande aide pour le prêtre, selon une paroissienne dans Nice-Matin. Confirmant la gentillesse et la discrétion de Vincent Loquès, un membre de la chorale décrit le sacristain comme « un pilier rassurant de la basilique parce qu'après les attentats de 2016, nous avions besoin d'être un peu sécurisés à l'intérieur de la basilique. Vincent déambulait tout autour de la nef, d'une façon très bienveillante. C'était quelqu'un de rassurant, de sympathique, de sécurisant. »
Les deux autres martyrs sont des femmes. L’une, Nadine Devillers, sexagénaire s’apprêtait certainement à faire son signe de croix si elle ne l’avait pas déjà fait, puisque son corps « quasiment décapité » a été retrouvé à l’entrée de la basilique, non loin du bénitier, selon le procureur du parquet national antiterroriste. Dans Nice-Matin, une amie la décrit comme une personne qui : "allait souvent prier pour les gens qu’elle aimait. De temps en temps, elle brûlait un cierge. C’était une femme qui aimait les autres. Elle donnait tout pour les autres. Elle allait prier pour son mari, pour moi… Pour qu’on soit heureux. Elle faisait le bien autour d’elle. C’était juste de l’amour, cette femme. C’était juste de la gentillesse, de l’amour et de la bienveillance, tout le temps. C’était Nadine." Cette femme catholique était également selon son amie "profondément marquée [à chaque attentat]. Ça lui faisait très mal. Elle était très sensible. Et là, c’est tombé sur elle! "
L’autre, Simone Barreto Silva, est une Brésilienne de 44 ans qui résidait en France depuis 30 ans. « Cuisinière de formation, elle travaillait depuis quelque temps comme aide-soignante auprès des personnes âgées », relate Nice-Matin, complétant sa description : « Fan de foot bien sûr [...], inscrite dans un club de capoiera à Nice [...] Elle s'impliquait dans de nombreux événements culturels en lien avec le Brésil à Nice. » Jean-François Ricard, le procureur, précise que poignardée à plusieurs reprises, elle avait réussi à s’échapper et se réfugier dans un café. Mère de trois enfants, elle succombera à ses blessures une heure trente après en ayant juste le temps de prononcer ces derniers mots, selon un témoin cité par BFM TV : « Dites à ma famille que je l'aime. » Le président brésilien Jair Bolsonaro, a exprimé ses profondes condoléances et sa solidarité au peuple et au gouvernement français.
Il ne faut pas plus d'une demi-heure pour que se déroule ce drame effroyable. Lors de son point-presse, le procureur ajoute que, parmi les effets personnels du terroriste, se trouvaient un coran, deux téléphones, deux autres couteaux non utilisés, mais aussi ce document de la Croix-Rouge italienne indiquant son arrivée en France, fin septembre, par Lampedusa.
Une fois encore, des fidèles sont pris pour cible. « Beaucoup d’islamistes associent les Européens en général à des chrétiens. Ils les tuent parce qu’ils sont représentatifs des chrétiens. C’est assez surprenant et paradoxal dans un régime politique absolument laïque et surtout avec des gens qui ne se veulent pas chrétiens » déclarait Mgr Ginoux au micro de Boulevard Voltaire. Pour autant, qui sait si la multiplication de ces actes de guerre ne va pas finir par réveiller l’âme de la France ? « Le sang des martyrs est semence de chrétiens. »
Mise à jour le 31.10.20 à 10 h 20.
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