« Diversité et égalité » : une offre d’emploi de l’Arcom fait polémique

Une offre d'emploi de l'Arcom mentionne des "engagements en faveur de la diversité et de l'égalité".
ARCOM

C’est un document qui suscite de vives critiques, sur les réseaux sociaux. Mercredi 9 avril 2025, le lanceur d’alerte Pierre Sautarel a partagé, sur X, ce qui ressemble à une offre d’emploi. Il y est question d’un poste de « data scientist » au sein de l’Arcom, la fameuse Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.

À première vue, l’offre paraît on ne peut plus banale. L’employeur y est clairement identifié : l’Arcom, présentée comme une instance « garante des libertés de communication et d’expression » dans les médias. Le job est dûment explicité : il s’agit d’un emploi au sein du département Données et technologies, avec pour mission de « contribuer aux travaux d’audit des algorithmes des plates-formes numériques » et de « rédiger des documents techniques et des rapports d'analyse ». Les compétences demandées pour le poste semblent également légitimes : diplômé d’un bac+5 minimum, le candidat doit avoir une expérience en matière de « science des données et d’intelligence artificielle », mais aussi des « connaissances en langages de programmation ». Rien à redire.

En bas, à gauche du document, un petit encart jaune attire le regard. Il s’agit des « conditions » de travail dont bénéficiera la future recrue : un précieux CDI, basé en plein Paris, avec des possibilités de travail à distance permettant de concilier à merveille vie privée et vie professionnelle. De quoi faire rêver plus d’un demandeur d’emploi. Mais un dernier point semble, en revanche, moins consensuel. Il est en effet inscrit que le poste permet d’exprimer ses « engagements en faveur de la diversité et de l’égalité »…

On retrouve bien cette offre d’emploi sur Indeed, dans les termes évoqués. Mais sur le site de l’Arcom, ainsi que sur LinkedIn, l’encart listant les « conditions » du job en question n’apparaît plus. Le mot peut être lu comme l'un des avantages offerts par l'Arcom à ce poste (CDI, télétravail possible, équilibre vie privée et... engagement en faveur de la diversité). Nous avons contacté l’Autorité de régulation et attendons avec impatience ses réponses à nos questions. Selon Pierre Sautarel (Fdesouche) que nous avons contacté, cette offre d’emploi a été transmise aux élèves de MVA, le master de Paris-Saclay qui forme l’élite des spécialistes en intelligence artificielle.

Un aveu de politisation ?

Sur X, le document polémique a été lu différemment et vivement dénoncé : il n’a guère surpris les internautes. « C'est insupportable. En plus, ils utilisent le mot "égalité" alors qu'il s'agit d'équité, ce qui n'est bien évidemment pas la même chose », note, par exemple, Michel. « Je comprends mieux les décisions de cette agence, même si je n'avais pas beaucoup d'illusions », ajoute, de son côté, Laurent. « Tout est gangrené par les gauchistes, en France », observe encore Vincent.

Il faut dire que si l’Arcom se présente comme une autorité indépendante du pouvoir, elle ne brille pas par sa neutralité idéologique. La fermeture de C8, les délits d’opinion reprochés à CNews et l’absence totale de sanction pécuniaire à l’encontre de l’audiovisuel public entretiennent les doutes sur le penchant gauchisant de l’institution.

Sur le thème de la « diversité », son engagement est d’ailleurs assumé. Le 15 novembre 2024, l’Arcom a publié son dernier rapport dans lequel elle déclare veiller « à ce que les antennes reflètent la diversité de la société française ». Elle déplore ainsi que les « personnes perçues comme non blanches » soient encore trop peu nombreuses à la télévision, ou bien cantonnées, dans les œuvres de fiction, à des rôles de délinquants. Allez savoir pourquoi…

Est-ce à ce genre de publications militantes que la future recrue de l’Arcom devra se frotter ? En tout état de cause, il semble évident qu’elle n’aura d’autre choix que d’évoluer dans un milieu professionnel très perméable aux idées de gauche… Reste que si l’Arcom recrutait effectivement ses employés en fonction de leurs opinions politiques, il s’agirait là d’une pratique totalement illégale. Punie de 45.000 euros d’amende et jusqu’à trois ans de prison, la discrimination à l’embauche est formellement interdite par la loi et les conventions internationales approuvées par la France. Le législateur indique clairement que relève de la discrimination toute distinction opérée entre les personnes sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur identité de genre, de leur âge, mais aussi… de leurs opinions politiques.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

44 commentaires

  1. Ce qui me fait rire, c’est que la mission première de l’ARCOM est de « garantir des libertés de communication et d’expression », alors qu’on n’entend parler d’elle que pour des mesures restrictives de liberté d’opinion et de démocratisation des programmes télévisuels!

  2. Qu’en est-il de la « discrimination positive », où à compétence égale on préférera embaucher une personne de couleur, au nom de la diversité? Parce que dans le domaine de la publicité audiovisuelle, il y a une forte présence de « non blancs » croissante que je situerai à un peu plus de 40%, comme si c’était un juste échantillonnage de notre société aujourd’hui, alors que les statistiques les place à 10%!

  3. Si la droite arrivait enfin à reprendre le pouvoir en 2027, il y aurait quelques mesures urgentes à prendre, à condition d’avoir un minimum de courage, ce qui est hélas loin d’être certain :
    – supprimer l’audiovisuel public
    – supprimer le syndicat de la magistrature et interdire le droit de se syndiquer dans les professions de justice
    – supprimer les 360 (au moins) comités Théodule (dont l’ARCOM) qui entravent le fonctionnement normal de la démocratie, quand ils ne lui sont pas carrément opposés, tout en coûtant un « fric fou » et entretenant l’entre soi de la classe (de gauche bien entendu) au pouvoir.
    Il faudrait un Javier MileÏ qu’hélas on ne voit pas venir à l’horizon.

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