Diversité, LGBT, climat : quand le wokisme infiltre les entreprises 

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Si, pour beaucoup de Français, juin amène les prémices de l’été, pour d’autres, le début de la saison estivale reste le mois des fiertés. Dans les rues de France comme à Paris, ce week-end, la Marche des fiertés (autrefois Gay Pride) bat le pavé. Au même moment, derrière les murs des entreprises, les formations aux droits LGBT s’enchaînent. « Entre les mails, les conférences, les petits déjeuners et les pots [sur la question LGBT], c’est un spam quasi quotidien, en ce moment », soupire, auprès de BV, une jeune consultante employée d’un prestigieux cabinet parisien. Aux conférences sur les thématiques LGBT s’ajoutent les activités sur l’inclusion, le climat et la diversité. Après le green washing, le monde de l’entreprise explore désormais « l’éthique washing ».

Le camp du bien et le camp du mal

Venus des États-Unis, ces séminaires gagnent de nombreuses entreprises, partout en France. « Des actionnaires anglo-saxons imposent aux entreprises françaises des valeurs woke [mouvement de lutte contre les injustices qui finit par essentialiser les individus et les classer sur une échelle de privilèges, NDLR] », explique, auprès de BV, Violaine des Courières, auteur du livre Le Management totalitaire (Albin Michel). Au même moment, la nouvelle génération qui entre sur le marché du travail est en « quête de sens », complète Anne de Guigné, auteur du Capitalisme woke (La Cité). Pour ces nouveaux salariés, il n’est alors plus seulement question de gagner un salaire, mais également d’accomplir une mission qui répond à des enjeux sociétaux. Les entreprises, qui pendant longtemps se préoccupaient essentiellement de leur chiffre d’affaires, prennent donc désormais position, en interne, sur le débat public. « Elles s’investissent auprès de leurs salariés pour donner du sens et dire qu’elles sont dans le camp du bien », analyse Violaine des Courières.

Haut placé dans le monde de la finance, Thibault - le prénom a été changé - s’exaspère de ces nouveaux séminaires aux accents progressistes. « Nous avons toujours eu des formations récurrentes mais, jusque-là, c’était sur des points réglementaires », témoigne-t-il. Aujourd’hui, le dirigeant doit faire face à de nouvelles thématiques. « Il y a cinq mois, nous avons reçu une invitation pour participer, au sein de l’entreprise, à la fresque du climat », nous raconte-t-il. Fondée sur des données du GIEC – qui, malgré leur fort écho dans la presse, continuent de susciter le débat –, cette étude consiste à relier l’activité humaine à ses conséquences environnementales. « C’est bien fait, concède une cadre du BTP contrainte d’y participer avec son groupe de travail. L’ennui est que cette fresque nous donne à la fin une vision très apocalyptique. » Et une autre participante d’ajouter : « C’est fatigant, ils nous font encore et encore culpabiliser. » Mais pour Thibault, les formations ne s’arrêtent pas aux enjeux environnementaux. « Il y a un mois, la direction nous a ensuite conviés, de manière obligatoire, à la fresque de la diversité », se souvient-il. Au programme, un jeu de cartes, créé sur la base des sciences sociales, pour célébrer la diversité et l’inclusion ! « En gros, le but est de nous faire reciter nos privilèges », résume Thibault.

Et quand ce n’est pas sous forme de jeu de société, « l’éthique washing » passe par des conférences et questionnaires. « Chaque année, j’ai un questionnaire factice sur l’accueil de la diversité au sein de l’entreprise à remplir », raconte, las, un cadre dans l’assurance. Dans la restauration collective également, les salariés ont le droit, en ce mois de juin, à une conférence menée par une association LGBT. L’occasion de rappeler les poncifs sur la théorie du genre et l’accueil des minorités. L’ennui, pour Violaine des Courières, est que « ces formations se présentent comme une façon de préserver les minorités, alors qu’en réalité, les plus vulnérables sur le marché du travail sont les femmes avec enfants et les seniors ».

Biais communautariste

« Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de nous dire ce qui est bien ou non », s’agace Thibault. « À force, ça devient du lavage de cerveau », renchérit un autre. Et un dernier d’ajouter : « C’est une perte de temps supplémentaire. » Ces formations sont parfois d’autant plus mal vécues qu’elles peuvent placer le salarié dans une positon délicate. Comme le résume Anne de Guigné, journaliste au Figaro, « si elles sont mal faites, elles peuvent entraîner une mauvaise ambiance entre les salariés et faire peser sur l’entreprise une chape de plomb ». Certains employés, ayant accepté de témoigner auprès de BV, le confirment. Par peur d’être pointés du doigt, ils préfèrent garder le silence plutôt que d’exprimer une opinion dissidente.

Pour Anne de Guigné, « le problème n’est évidemment pas le fond de ces formations. Qui souhaite davantage de racisme ou d’homophobie ? La difficulté vient du biais communautariste qu’elles peuvent susciter. » Plutôt que réciter la doxa progressiste, « les entreprises pourraient proposer des actions alignées avec leur cœur de métier pour répondre à cette quête de sens », conclut la journaliste du Figaro.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Je vous confirme que l’entreprise à laquelle j’appartenais, petite entreprise de 7000 salariés, est infiltrée par ces communautarismes qui permet de faire passer l’idée, parmi tant d’autres issues du camp du bien, que les femmes ont le choix de porter le voile. Bien sûr, l’inconscient qui réagit est effectivement singé et étiqueté pour le reste de sa carrière par des responsables qui, sans doute, pense comme lui. Mais personne n’ose sortir du rang, mal qui ronge la société française et les entreprises

  2. Et qui y gagnent ??? Les sociétés de « conseil » et autres start-up qui disparaîtront dans un an ou deux pour en recréer de nouvelles avec une nouvelle propagande à faire fructifier financièrement… par contre aucune augmentation des salariés….

  3. Les entreprises n’ont elle pas bien à faire avec leur temps et leur argent ?
    Tout ceci semble bien loin des préoccupations (sans cesse rabâchées) de compétitivité et de bien être au travail… à moins que ces formations bidons ne s’adressent qu’aux entreprises du tertiaire, la production ne semblant plus être une priorité française…

  4. Le nouveau totalitarisme à la mode ! Non merci , vous n’aurez pas ma liberté de penser , je suis déjà en résistance .

  5. Marre de devoir s’occuper de la vie sexuelle des gens . Quelle honteuse intrusion dans un domaine intime ! Pour être efficace et performante , une entreprise ne devrait pas à avoir à gérer ce genre de chose . Être homo , trans ou je ne sais quoi , n’est pas un métier .

  6. Je ne comprend pas pourquoi l’homosexualité et autres sexualités diverses entrent dans l’entreprise. La sexualité, comme la religion, fait partie de la vie privée et j’estime que l’entreprise n’a pas à s’en mêler. Il me semble que nos entreprises françaises ont d’autres problèmes à régler et que ce n’est pas leur rôle, au contraire que c’est une atteinte à la vie privée, que de s’occuper de la sexualité de ses salariés. On embauche quelqu’un parc qu’il est compétent et non pas en fonction de ses orientations sexuelles, de sa religion, de sa couleur de peau. Tous ces « quotas » qu’on essaie d’imposer sont d’un racisme flagrant.

    • Vous avez tout dit !! Ce n’est pas avec ces discours que nous allons reconquérir les premières places dans le monde

  7. Dissimuler sa personnalité est en quelque sorte la perdre. Avec ces personnes nous nous dirigeons vers une société dépersonnalisé donc sans intérêts.

    • Il y a déjà 45 ans, j’ai eu droit à un « séminaire » sur de tels « sujets passionnant ». L’entreprise, où j’étais un jeune cadre (trop vite promu, sans doute) a fermé depuis.
      J’ai eu le tort d’afficher cravate et complet veston, en sus me mes opinions certes de façon peu diplomatique. J’ai été mis en demeure d’ôter ladite cravate : horreur, est apparue ma petite croix de Jérusalem au-dessus de la chemise.
      Je ne suis resté que 4 mois ensuite… mais ai réussi à négocier un confortable départ, quand même.

  8. Comme pour les migrants la suite logique du nombre .. de fainéants et d’irresponsables. Et tous de la même génération que Macron ! La grosse boue Républicaine qui s’étale comme la confiture.

  9. Les entreprises devraient surtout être conscientes que l’homosexualité ne représente qu’une frange très marginale de la population, et normalement les entreprises sont au service du plus grand nombre.

  10. Ah ! ces journées des fiertés !! À quand les journées hétéros pour changer ? Ah ! Quel beau et bon pays , la France, pays de tous les droits sans jamais de devoirs ……………

  11. Il est de même dans tous les systèmes de « communication » ! … Le plus bel exemple est actuellement illustré pour la pub intitulée ; « les fruits et les légumes frais c’est jamais trop » …
    Absolument tous les délires des minorités se disant « progressistes » et friantes de « tout-l’alphabet’ … Le message subliminal est tellement insistant qu’ils illustrent des mots qui sont importants dans une société mais « détournés » par une image vindicative et très loin de la majorité actuelle …
    Ces associations ont « une oreille attentive et militante » dans la sphère politique alors ils pensent « avoir tous les droits » …

  12. Les GRANDES entreprises en souffrent. Tout comme les administrations.
    Ça n’est pas une découverte, ça s’appelle le principe de Peter.

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