Djihadistes : les bombes explosent à l’étranger ou sur notre territoire

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Selon que les bombes explosent à l'étranger ou sur notre territoire, elles n'ont pas la même valeur et implication juridiques ! C'est la traduction réaliste des faits et la leçon officielle rappelée en creux par le précieux Castaner sur Europe 1, dimanche dernier.

Selon sa déclaration, 258 Français partis faire le djihad sont survivants et pourraient revenir. Ces "retournés", comme il dit qu'on dit (?), seraient utiles selon lui à l'identification réelle du risque : "Il vaut mieux les suivre, les accueillir, les emprisonner lorsque des actes criminels ont été commis, pour faire en sorte que l'on puisse identifier le risque" (sic).

Après la barbarie du « loup solitaire » - antienne habituelle et préliminaire à toute enquête - de Trèbes, ces paroles sont enrobées de tous le sens fortuit de l'actualité ! Les victimes doivent apprécier...

Concernant les individus partis combattre dans les rangs de Daech, la précision impressionnante des chiffres annoncés à l'unité près par l’interviewé, indique que les services de renseignement sont pourtant très bien informés de ce qui se passe sur le théâtre d'opérations.

Ainsi, il nous apprend que "300 sont morts sur place". C'est-à-dire sous les bombes des opérations aériennes des alliés et, donc, en partie françaises.

Car, en état de guerre, le droit de tuer est concédé de facto aux militaires. Il est même étendu implicitement aux combattants qui opèrent dans des zones où l'ennemi fugace ne s'est pas officiellement déclaré, comme au Sahel avec l'opération Barkhane, par exemple. Nulle juridiction ne s'en offusque et ne demande des comptes aux intéressés, pas plus qu'elle n’investiguera pour ces 300 « Français » tués en Syrie et en Irak, dont certains par leurs propres concitoyens...

En revanche, la belle présomption d'innocence, chère au droit tricolore, s'appliquera donc à leurs camarades - ou plutôt leurs complices - échappés des raids meurtriers de nos chasseurs-bombardiers, s'ils rentrent à la maison. Étaient-ils planqués ou hors des zones traitées, ont-ils eu la « baraka », voilà des points particulièrement importants à élucider par des enquêtes longues et minutieuses!

Le même secrétaire d’État indique, lors de sa prestation radio, que les mères isolées vont forcément revenir, ainsi que 77 enfants de moins de 13 ans. Observons encore la précision des données. Leurs naissances auraient-elles été déclarées dans un consulat français auprès de l’« État islamique » ?

Il est vrai que, face aux 25.000 fichés S qu'on nous annonce à l'occasion des événements récents, ce petit apport nouveau, pétri d'expérience sur le terrain, pourrait être utile pour infiltrer les réseaux terroristes dormants qui se réveillent périodiquement ici et là, sans trêve, comme à Trèbes !

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:38.
Henri Gizardin
Henri Gizardin
Ancien pilote de chasse - Son blog.

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