Doctolib dans le collimateur de Libé
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« Il est encore grand temps de démanteler cette hydre » : c’est dans ce français douteux que Libé conclut un récent article qui, je vous rassure, ne concerne ni la Sécu, ni l’URSSAF, ni la SNCF, ni la (ré)Éducation nationale… C’est en effet l’incontournable site Doctolib, auquel l’AP-HP elle-même n’a pas répugné à faire appel, que la feuille paroissiale de la gauche beluga désigne à la cancel culture !
In limine et à sa manière hypocrite digne d’un Bergoglio, le journal se fend d’un coup de chapeau à l’entreprise, « un service en ligne simple et étonnamment stable, reliant enfin patients et médecins de façon efficace ». Hommage du vice à la vertu qui ne tarde pas à se gâter…
Selon le quotidien, Doctolib se serait, en effet, « construit avec l’argent de nos impôts »… Argument savoureux de la part d’un canard perfusé de subventions de la même source, alors que tous les soignants savent que l’entreprise n’a pas attendu le Covid pour connaître un succès fulgurant.
Elle leur permet en effet d’économiser le coût d’une secrétaire, non par goût du licenciement, mais tout simplement parce que la plupart d’entre eux n’ont plus les moyens de se l’offrir. Et avec plus de 20 millions de visites mensuelles, les patients semblent aussi y avoir trouvé leur compte.
Mais c’est vrai, le gouvernement a décidé « de lui octroyer de facto l’organisation de la campagne vaccinale, qui a été dirigée dans d’autres pays avec un succès au moins égal par les systèmes d’assurance maladie locaux ». Par favoritisme ou parce que notre Sécu à nous est apparue d’emblée - par son centralisme soviétoïde et sa réactivité de koala sous anxiolytiques - parfaitement incapable de satisfaire à une telle urgence ? On le sait, tout exemple de la supériorité du privé sur le public est une souffrance insoutenable pour les bien-pensants.
Libé pourfend également le service de consultation par vidéo lancé par Doctolib, il y a deux ans, pourtant prévu par la convention médicale et intégralement remboursé par l’assurance maladie. Mais qu’on le déplore ou qu’on s’en réjouisse, ce type d’acte susceptible de pallier un tant soit peu le manque de médecins est inévitablement appelé à prendre de l’ampleur dans un monde de plus en plus connecté.
Certes, grâce à d’importantes levées de fonds, Doctolib a pu racheter une bonne partie de la concurrence, et celle qui survit a peu de visibilité ; prétexte, pour Libé, à agiter le spectre du monopole (qui le gêne moins quand il s’agit de monopoles d’État). Ce à quoi répond un confrère ici bien connu, le Dr Bertrand Legrand : « Les vrais concurrents de Doctolib, ce sont encore les praticiens qui prennent en consultation libre, usent de leur téléphone ou ont un secrétariat. En réalité, Doctolib ne pèse pas plus de 30 % du marché. »
Donc, en bonne logique libérale, une demande a rencontré une offre, personne n’a forcé personne et tout le monde est satisfait… Sauf Libé.
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