Dolores O’Riordan, une chanteuse contre l’avortement et pour la peine de mort !
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Une stupide légende urbaine, à moins qu’il ne s’agisse d’un simple bobard médiatique, tendrait à nous faire croire que tous les rockers seraient de gauche, fatalement de gauche. La preuve que non par Dolores O’Riordan, la chanteuse des Cranberries, qui vient de nous quitter à seulement quarante-six ans.
Ainsi peut-on lire sur le site d’Europe 1 : « Dolores O’Riordan, une icône malgré tout. Mais pas de quoi dégoûter totalement son public qui voit dans la chanteuse aux cheveux de jais coupés courts une icône provocatrice et envoûtante. » Dolores O’Riordan était-elle de droite ? Pas forcément. Elle était seulement contre l’avortement et pour la peine de mort, alors que dans le showbiz, c’est assez souvent le contraire.
De l’avortement, elle assurait en 1995, aux journalistes de Rolling Stone :
Je ne suis pas en mesure de juger d’autres femmes, vous savez ? Mais j’ai envie de dire : “Idiote, pourquoi t’es-tu retrouvée enceinte ?” C’est mauvais pour les femmes de traverser cette procédure et d’avoir un être vivant aspiré de son corps. Cela rabaisse la femme, même si certaines disent : “Oh, cela ne me dérange pas d’avorter.” Chaque fois qu’une femme avorte, elle broie son amour-propre un peu plus encore.
À en juger par ses trente-six millions de disques vendus dans le monde, il devait bien exister quelque part des fans que cela ne « dégoûtait » pas.
Un peu plus tard, elle expliquait à propos de la peine de mort : « Je suis pour dans certains cas. À Singapour, on coupe les mains des voleurs, on coupe les têtes des meurtriers. Résultat, il n’y a plus de crimes. » Bon, personne n’a jamais coupé les mains et les têtes à Singapour et le crime n’a pas disparu de l’île en question. Qu’importe, on a globalement saisi le concept.
Née dans une famille nombreuse de paysans irlandais, Dolores O’Riordan n’était d’ailleurs que moyennement féministe, tel qu’en témoigne cette autre déclaration remontant à 2005 : « Pour moi, c’est quelque chose pour les filles qui se font plaquer trente fois dans leur vie et qui décident que les hommes sont tous des ordures. » C’est sûr que vu sous cet angle.
Nonobstant ces propos pour les moins rafraîchissants, Dolores O’Riordan était plutôt bonne chanteuse, à condition d’aimer les voix abrasives et les mélodies minimalistes. Son plus grand succès ? « Zombie », charge assez féroce contre les troupes d’occupation anglaises en Irlande. Dans le registre identitaire celtique et le militantisme antirosbifs, elle était largement plus convaincante que les clowns prêcheurs de Bono et de sa bande de U2, dont le seul engagement consiste à s’insurger contre la faim et le mauvais temps. Voire même la soif, ce qui est déjà plus logique pour des Irlandais.
Finalement, ses sorties fracassantes nous manqueront plus que sa musique. Heureusement qu’il nous reste Tex et Donald Trump.
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