Domicile tagué : un médecin pris pour cible par des « monstres »
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Freaks, en anglais, ce sont des monstres. Ceux qui sont montrés à cause de leur difformité, de leur a-normalité. Le groupuscule FREAQS (jusqu’ici inconnu des forces de police, pour Front révolutionnaire des énergumènes autonomes queer souterrain.nes) revendique cette monstruosité, cet écart par rapport aux normes ; il en fait même un slogan, inscrit à la peinture sur les murs du cabinet médical du Dr Raphaël Nogier - « À bas la famille hétéro normée » - où il voisine avec un très nihiliste « Ni papa, ni état, ni Patrie, ni mari ». Un tract rédigé en écriture inclusive et qui fleure bon la dialectique extrême gauchiste a été collé sur la porte du docteur. Un logo qui combine le signe des transgenres (⚧) en y inscrivant le « A » des anarchistes confirme cette inspiration chez ces vandales.
Le Dr Nogier est un des fondateurs de « Cosette et Gavroche », en 2012, fer de lance lyonnais des opposants au mariage entre personnes de même sexe et aux dérives qu’il induit. Il est à l’origine d’une récente pétition de médecins opposés à l’ouverture à toutes les femmes de la procréation médicalement assistée. Bref, il est un opposant résolu aux dérives revendiquées par le très bruyant lobby LGBT, et cela suffit pour déchaîner la violence de certains. Y compris avec des menaces aux cis blancs hétéronormés bourgeois, du genre : « Nous ne pouvons accepter que nos choix soient remis en cause surtout par des hétéros blancs et bourgeois », « Des personnes seront toujours déterminées pour les trouver et les combattre » et « Vous n’aurez jamais la paix ».
Est-ce un effet de la météo un tantinet humide pour la saison ? Le feu mis aux poudres de l’indignation semble ne pas se propager à la même vitesse qu’avec l’incident, certes stupide, de La Roche-sur-Yon où de jeunes imbéciles avaient chahuté des militants LGBT sans conséquence autre qu’un bruit médiatique bien disproportionné, et une sanction sans doute démesurée des trublions. Le Dr Nogier n’a droit qu’à une couverture de presse très minime et locale, pour l’instant. Il n’y a pas de tempête de tweets autour de cet événement.
Où se cache l’indignation ministérielle d’Agnès Buzyn, de Nicole Belloubet, de Marlène Schiappa ? Ces deux dernières n’ont pourtant pas manqué, hier, de dénoncer les inscriptions odieuses sur la maison de Latifa Ibn Ziatem, mère d’une des victime de Mohammed Merah … la géométrie variable des indignations !
Les signaux indiquant une carence démocratique manifeste chez ceux qui nous gouvernent ne manquent pas, et il est à craindre que, pour eux, le débat ne soit qu’un simulacre nécessaire. Quoi qu’il en soit, elle a du plomb dans l’aile, la promesse d’un « débat apaisé » – selon le verbatim d’Emmanuel Macron – sur la PMA sans père et les autres sujets de bioéthique.
Entre les groupuscules totalitaires qui diffusent leurs messages violents, les parlementaires qui insultent à tour de bras leurs opposants, un comité soi-disant d’éthique qui ne craint pas de conclure « pour » quand tous ses arguments disent « contre », les ministres qui se raccrochent à leur seul argument juridiquement invalidé de l’égalité, la tentation du gouvernement de passer en force aussi vite que possible, la probabilité que cela irrite les gens de bon sens est loin d’être nulle. Il pourraient même décider d’aller dans la rue pour dire que la loi et l’État n’ont pas à priver les enfants de papa. Oui, dans des manifestations monstres.
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