Donald Trump : la cabale judiciaire n’est pas encore terminée

TRUMP

Alors que la campagne de Donald Trump vient de faire un saut qualitatif depuis le soutien, précieux tout autant que symbolique, de Robert F. Kennedy Jr., crédité de 5 % des intentions de vote, les détracteurs de Donald Trump n’abandonnent pas le combat, mettant tout en œuvre pour empêcher, tant que faire se peut, l’ancien président américain d’accéder à la Maison-Blanche. Et c’est, une fois de plus, la Justice pénale américaine qui est mobilisée pour arriver à cette fin. L’acte d’accusation porté à l’encontre de Donald Trump ? Le procès relatif à l’élection présidentielle de 2020, qui met en cause l’ancien président des États-Unis pour « complot contre les institutions américaines » et « atteinte au droit de vote » des électeurs en raison de ses pressions exercées sur les autorités locales de plusieurs États clés afin d’invalider les résultats de l’élection présidentielle de 2020 ayant porté Joe Biden en tête du scrutin, à peu de voix d’écart.

La Cour suprême avait pourtant reconnu à l’ancien président républicain, le 1er juillet dernier, une large immunité pénale, renvoyant en première instance le dossier sensible des poursuites à son encontre pour tentative illicite d’inverser les résultats de l’élection de 2020. Ce mardi 27 août, le procureur spécial, Jack Smith, en charge de l’affaire, persiste, publiant un acte d’accusation, révisé certes, mais qui reprend exactement les mêmes chefs d’accusation contre Donald Trump. Un document amendé, pour tenir compte « des conclusions et instructions de la Cour suprême », explique, dans un document joint, le procureur spécial. Un nouveau rebondissement judiciaire qui intervient en pleine campagne électorale présidentielle, à un peu plus de deux mois du scrutin fatidique du 5 novembre prochain. Un jour auparavant, Jack Smith avait, qui plus est, tenté de casser la décision d’une juge de la cour d’appel fédérale de Floride (Aileen Cannon), qui avait prononcé l’annulation des poursuites menées contre Donald Trump pour rétention de documents classifiés à la suite de son départ de la Maison-Blanche. Une décision qui reprend la position du juge conservateur de la Cour suprême, Clarence Thomas, proche de Donald Trump.

« Une chasse aux sorcières »

Pour le rescapé de l’attentat manqué de Pennsylvanie du 13 juillet dernier, habitué aux attaques à répétition, ce nouvel acte d’accusation consacre, une fois de plus, l’instrumentalisation abusive de la Justice pénale américaine par l’administration démocrate sortante. Il dénonce « un assaut direct contre la démocratie ». « Il est choquant qu’ils fassent cela immédiatement après notre victoire à la Cour suprême », ajoute-t-il sur son réseau fétiche, Truth Social, sans se départir de ses convictions, estimant que « l’élection présidentielle de 2020 a été manipulée et truquée par le département de la Justice américain » qui, ironie de l’histoire, siège à Washington, D.C., dans le Robert F. Kennedy Building, en hommage à l’avocat et homme politique démocrate mort assassiné en 1968, alors que son fils vient d’apporter, quelque cinquante ans plus tard, son soutien à l’ancien président républicain Donald Trump.

Donald Trump, qui a la langue bien déliée, s’en prend également, dans un autre message, plus explicitement au procureur spécial Jack Smith, « illégalement nommé », dit-il, en l’accusant de tenter « de ressusciter une chasse aux sorcières morte […] dans un acte de désespoir » afin de « sauver la face ». « Un acte d’accusation ridicule », juge-t-il, qui n’est autre qu'« une tentative d’interférer dans les élections et de distraire le peuple américain des catastrophes que Kamala Harris à infligées à notre nation ». Parmi les catastrophes citées : « l’invasion des frontières, la criminalité des migrants, l’inflation galopante » ainsi que « la menace d’une Troisième Guerre mondiale ».

Une démocratie périclitante, c’est en tout cas l’image que renvoie l’Amérique, outre-Atlantique comme outre-Pacifique, avec ces multiples déboires judiciaires survenant, à point nommé, dans le contexte de la présidentielle américaine. Gageons que le débat qui se tiendra le 10 septembre prochain entre les deux candidats investis par le Parti républicain (Donald Trump) et le Parti démocrate (Kamala Harris), sur la chaîne américaine ABC, saura apporter un peu de hauteur et soulever les véritables enjeux de ces élections, qui intéressent tout autant le peuple américain que le reste du monde entier.

Anna Morel
Anna Morel
Journaliste stagiaire. Master en relations internationales.

Vos commentaires

17 commentaires

  1. En France on devrait obliger les Juges à épingler leur C.V. sur le « Mur des Cons ». Les Américains devraient en faire autant.

  2. On est obligé de se poser une question. Vaut-il mieux des juges et des procureurs élus, donc de la couleur politique de leurs électeurs comme aux USA, ou des magistrats nommés dont un tiers adhèrent aux thèses du syndicat trotskyste de la magistrature ? C’est insoluble !

    • Ce n’est pas le mode de recrutement des juges qui compte, mais une refonte totale de leurs pouvoirs, devenus exorbitants dans tous les domaines, sans s’accompagner de la moindre responsabilité. Il est ahurissant qu’un procureur désigné par un des deux candidats puisse interférer dans la campagne présidentielle américaine, sans frein ni remise au pas par aucune autorité indépendante : les arrêts de la Cour Suprême, qui ont valeur de Loi, ne sont apparemment pas respectés par un Procureur dont c’est pourtant le métier.

  3. La Justice aux ordres des pouvoirs politiques, financiers et économiques dominants. Ce n’est pas nouveau. Les USA démontrent que la justice « démocratique » est exactement semblable à celle de ses adversaires dont elle dénonce les méthodes. Ses méthodes sont seulement peut être un peu plus subtiles. Mais le résultat est le même : Gouverner au dessus et contre les peuples.

  4. Et il y a encore et toujours des juges pour accuser Donald Trump, mais quand celui-ci dépose plainte, il n’y a pas un juge pour s’en occuper. On l’a vu lors du trucage des élections il y a 4 ans.

  5. Décidément, ici comme ailleurs, la justice est injuste et de pire en pire. Ça deviens une marque de fabrique.

    • Tiens donc les décisions de la cour suprême qui devraient être sans appel font encore débat? Mais encore faudrait-il prendre aussi en compte les commentaires de Zuckerberg sur les affaires du fils Biden en Ukraine. Mais là comme en France le silence et la complicité des médias et de la justice sont de rigueur. Ce monde est pourri jusqu’à l’os. La troisième guerre mondiale prévisible remettra certainement les choses au point , du moins pour un certain temps.

  6. Les perspectives de la victoire du tandem Harris – Waltz sont malheureusement fortes, et j’espère vivement me tromper. Il a souvent été dit que Trump est son meilleur ennemi, car il l’a souvent démontré. Toutefois, il a sans doute eu le tort d’avoir fait le choix du pire colistier qu’il pouvait trouver. Il suffit de chercher un peu ce qu’a pu dire JD Vance dans le passé pour se faire une idée, et je crois bien que les démocrates se sont réjouis de sa sélection et vont s’en donner à coeur joie, surtout qu’en plus il a le charisme d’une huître. Trump avait le choix entre Ben Carson, Tim Scott, (choix courageux possible de deux personnalités noires généralement très respectées, cela aurait eu de l’allure), Doug Burgum, un gouverneur chevronné, ou Marco Rubio et, peut-être encore plus, Tulsi Gabbard, ex-démocrate hostile aux néo-conservateurs et créditée pour avoir démoli Harris lors de la primaire de 2020, et qui est d’ailleurs la préparatrice de Trump pour le ou les débats à venir. Je crois que sa sélection aurait pu rendre Trump difficilement battable, autant que les autres candidats potentiels cités. Quelle mouche a piqué Trump (quels conseils a-t-il pu écouter ?) quand il a choisi Vance, qui ne lui fera gagner aucune voix qu’il n’a déjà, et qui rend mal à l’aise notamment les « soccer moms » indépendantes dont l’apport est crucial pour faire pencher la balance ? À nouveau, j’espère vraiment me tromper, mais j’ai un pressentiment assez sombre. Une erreur qu’il pourrait payer très cher. Ses ennemis s’en réjouiront.

    • Vous me donnez l’impression de bien connaitre la question. Il est dommage que DT ne prenne pas une personne noire pour l’assister, ça aurait de la gueule et surtout si c’est une femme genre Candice Owens, mais il y en a certainement d’autres, je ne sais pas.S’il veut gagner malgré les médias, l’establishment, Hollywood, les magouilles et tricheries, Trump va devoir un peu s’asseoir et réfléchir, car j’ai un peu peur tout de même, car s’il remporte l’élection, tous les mélanchons américains vont commencer les émeutes, avec l’accord des juges dans ce cas-ci.

  7. Les gochos americains sont les mêmes que nos gochos français: des incapables, indécents, jaloux et méchants.

  8. Comme ici ils font tout pour éliminer celui qui a des chances de gagner ces élections , celui qui gêne , et surtout celui qui a le courage de s’attaquer à l’immigration .

  9. N’attendez aucune hauteur dans le débat à venir, si tant est, déjà, qu’il ait lieu. Harris n’a aucun intérêt à exposer son programme, d’influence parentalo-marxiste. Elle consacrera l’essentiel de son temps de parole à camoufler son projet et à titiller Trump avec les classiques « repris de justice », « raciste », « misogyne » et toutes invectives de même nature destinées à pourrir le débat. Déjà qu’elle sera debout, n’aura pas de note ni de téléprompteur et que son micro sera coupé quand Trump parlera, celui de Trump étant coupé quand elle parlera tout autant. Et Trump ayant démontré que tout débatteur qu’il soit, la hauteur dans l’expression n’est pas toujours son genre, le débat risque fort de laisser pas mal de monde sur sa faim, ce qu’Harris espère.

    • et quel sont les arguments de trump (sans majuscule s’il vous plait)…… vis à vis de Kamala Haris…… peu glorieux (tue les enfants, n’en a pas…trump a-t-il parlé de ces projets….. rien….. ? ! et il traine de nombreuses « casseroles » est-ce cela que veulent les américains ? pourquoi n’est-il pas encore en prison ?

      • Commencez donc par mettre deux « r » à Harris. L’avortement jusqu’au 9ème mois, est-ce encore un avortement ? Connaissez-vous Pete Buttigieg et sa conception de l’avortement ? Jusqu’au 9ème a-t-il dit, ajoutant, voire même au-delà. Le programme de Trump ? Diminuer, encore, les impôts, diminuer la taille de l’état, cessez la surveillance des citoyens, rendre aux parents l’éducation que les syndicats d’enseignants veulent leur retirer. C’est un programme de société. Opposé au marxisme-wokisme du candidat ricanant.

      • Kamala a un programme économique digne de celui de LFI, à commencer par le
        contrôle des prix, qui place toutes les entreprises produisant des biens et offrant des services en totale dépendance du gouvernement. Elles ne pourraient échapper à la faillite qu’en passant sous assistance financière du gouvernement, ou en étant rachetées par lui ou par des milliardaires très liés au gouvernement. C’est ce qui s’est passé dans tous les pays où cette mesure a été mise en œuvre.
        Le contrôle des prix s’appliquerait aussi aux biens immobiliers, à l’automobile, aux loyers et au secteur de la santé. Les communistes s’y prennent toujours de cette façon pour piéger les crétins qui acceptent de les suivre. (Ils parlent en général d’”avenir radieux”). Ce programme est celui qui a permis à Hugo Chavez de faire du Venezuela une dictature léniniste économiquement détruite.

  10. Pour avoir suivi en direct les débats à la Cour Suprême, on peut comprendre que Jack Smith, procureur démocrate acharné, se soit senti humilié. Il voudrait sa revanche à toute force, mais il est douteux qu’on lui fasse droit, tant sa cause semble fabriquée et donc mauvaise.

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