Dossier Balkany : qui peut encore faire confiance à la Justice ?

BALKANY

Une semaine après avoir obtenu une remise en liberté dans le cadre de sa condamnation pour fraude fiscale, Patrick Balkany vient de se voir débouter de sa demande de mise en liberté sur le volet blanchiment de fraude fiscale. Et c'est le même tribunal qui a prononcé ces deux décisions totalement contradictoires.

Vous y comprenez quelque chose, vous ? Moi, rien.

Comment faire confiance à la Justice de son pays, suivant la formule consacrée, que chacun se doit de respecter faute de passer pour un factieux, quand la Justice ne sait plus elle-même où elle habite ?

Comment ne pas soupçonner, dans un dossier aussi sensible, aussi politisé, une intervention en haut lieu, après une première décision de remise en liberté qui a contrevenu aux préconisations que le garde des Sceaux Nicole Belloubet avait formulées en personne lors d'une interview à LCI : l'incarcération de Balkany "n'a rien d'exceptionnel".

Comment ne pas suspecter, aussi, la partialité de magistrats qui ont étalé au grand jour, sur le fameux mur des cons, leur préférence politique ?

Pour que le peuple puisse faire confiance à sa Justice, il faut qu'elle soit juste, ferme, simple, lisible, impartiale, compréhensible pour tout le monde. Entre la complexité du droit, la superposition de plusieurs degrés de juridiction, l'appréciation purement « sociale » de dossiers où les coupables sont travestis en victimes de la société, et les interventions politiques possibles, la Justice ne reflète plus depuis longtemps la conception populaire de ce qui est juste. Et conforte ainsi la défiance énorme qui sépare le peuple de ses institutions.

Olivier Piacentini
Olivier Piacentini
Ecrivain, politologue

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