Doualemn : expulsion de l’influenceur suspendue ; la France humiliée (bis)
Ce lundi 27 janvier, le tribunal administratif de Paris avait la lourde tâche d’examiner le référé-suspension (une procédure d’urgence permettant de suspendre l'exécution d'une décision administrative dont la légalité est contestée) de l'extradition de Boualem Naman, un influenceur algérien mieux connu sous le nom de Doualemn. En d’autres termes, il devait juger de la légalité de l’arrêté d’expulsion signé par Bruno Retailleau, il y a une quinzaine de jours. Le verdict était attendu pour ce mercredi 29 janvier, il est sans appel.
En voici le contenu : « Saisi par l’influenceur algérien "Doualemn", le juge des référés du tribunal administratif de Paris estime que le retrait de son titre de séjour est justifié car les faits qui lui sont reprochés représentent une menace grave à l’ordre public. En revanche, il retient que les seuls faits établis par le ministre de l’intérieur ne suffisaient pas pour mettre en œuvre la procédure d’expulsion "en urgence absolue", qui prive l’étranger de garanties essentielles et notamment de l’audition par une commission composée de magistrats. » Ni plus, ni moins, le tribunal administratif « suspend la mesure d’expulsion » ordonnée par Bruno Retailleau. Il conclut même avec une petite leçon à l’endroit du ministre de l’Intérieur : « S’il souhaite expulser M. Naman, le ministre de l’Intérieur devra le faire dans le cadre d’une procédure d’expulsion ordinaire. »
CSC (Contre son camp)
Pour rappel, Doualemn est un influenceur algérien au cœur d’une passe d'armes entre la France et son pays. Le 5 janvier dernier, le tiktokeur de 59 ans est interpellé à Montpellier, dans l’Hérault. Son arrestation fait suite à la publication d’une vidéo sur le réseau social TikTok, le 1er janvier. Sur les images, l’influenceur appelle, en arabe dans le texte, à « tuer » et à « faire souffrir » un opposant au régime algérien. Il est dénoncé par le maire de la ville, Michaël Delafosse (PS).
Deux jours plus tard, le procureur de la République annonce qu’il sera jugé, le 24 février, pour « provocation à commettre un crime ou un délit ». Il n’est ni placé en détention provisoire ni sous contrôle judiciaire. L’affaire aurait pu en rester là ; ce ne sera pas le cas. Le mercredi 8 janvier, la préfecture de l'Hérault annonce lui retirer son titre de séjour et ordonne son placement immédiat en centre de rétention administrative, car « les provocations publiques à commettre un crime ou un délit et légitimant la torture constituent des menaces graves à l’ordre public ». Le lendemain, il est expulsé vers son pays, suite à la prise d'un arrêté d’expulsion en urgence signé Bruno Retailleau.
France 0 - Algérie 2
Pour le ministre de l’Intérieur et pour la France, c’est le plan parfait. Doualemn a un passeport en règle, une seule nationalité, il n’est pas nécessaire de demander un laissez-passer consulaire. Dans un contexte diplomatique très tendu entre les deux pays, notamment depuis l'arrestation de Boualem Sansal, l’opération doit, entre autres, permettre à la France de marquer quelques points. Cela aurait sans doute été le cas si Boualem Naman n’avait pas été renvoyé manu militari sur le sol français car « interdit de territoire » algérien. Pour Bruno Retailleau, par ce refus de reprendre son ressortissant, « l'Algérie cherche à humilier la France ».
Ce mercredi 29 janvier, la France et son ministre de l’Intérieur ont été humiliés une seconde fois. Cette fois par leur propre institution. Les influenceurs algériens et l’Algérie doivent se frotter les mains. La France, elle, se saborde et montre au monde entier qu’elle est incapable de faire respecter ses propres décisions. Chapeau bas !
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101 commentaires
Tous ces condamnés, islamistes, dealers, ou les deux, dont on ne sait que faire… dans le temps, on les envoyait en Guyane. Mais, puisqu’il est question de construire des prisons de sécurité, pourquoi pas à Saint-Pierre et Miquelon ???
La peste soit du tribunal administratif!
Les juges ne sont pas irresponsables du tout. Ils savent ce qu’ils font. Ils appliquent les lois de façon plus ou moins pointilleuses en fonction de leur idéologie. La faute est à ceux qui leur ont mis entre les mains tous les moyens de le faire. Pour sortir de la république des juges il faut rédiger des lois qui ne leur permettent pas de s’écarter de la volonté populaire. Autrement dit tout est à revoir!
Le pouvoir se trouve dans les mains des juges alors vouloir oui mais pouvoir non , c’est un renversement complet de politique qu’il faut afin de leurs retirer ce pouvoir .
Lorsque les lois et règlements vont à l’encontre du bon sens, ce n’est pas le bon sens qu’il faut changer. Alors, Messieurs (et dames) les décideurs, n’avez-vous pas « l’impression » que le justice fait tout pour déstabiliser l’exécutif ? Et si ce « sentiment » devient une évidence, la situation est, comme on le dit diplomatiquement, préoccupante…
Peut on connaitre les noms de ces juges ?
Qui sont les Juges de ce dossier ?
Le petit marquis de l’Elysée se décidera t’il enfin à faire preuve d’un peu de courage. ?
Les solutions ne manquent pas : dénoncer les accords de 1968, conditionner la délivrance des visas au retour de leurs OQTF…..
Mais l’inaction lui semble préférable. Copie conforme de Hollande qui ne décidait que dos au mur.
Il joue à « cache-cache » et personne ne le trouve…
L’algérie condamne un de ses ressortissants à « une interdiction de son territoire national », est-ce bien conforme au droit international ? Bruno ne devrait-il pas saisir l’ONU ?
Oui, dans ce genre de situation, il faut passer la main et faire intervenir l’ONU pour autant que le machin serve à autre chose que de parlotes. Tout pays a le devoir de s’occuper de ses ressortissants et la France a le pouvoir de l’expulser vers son pays qui n’a pas le pouvoir de le refuser.
La France n’est pas humiliée par l’Algérie dont on se tape. Elle est humiliée par ses propres juridictions bien françaises vous comprendrez toutes ces juridictions inutiles anti peuple qui s’arrogent le droit de se substituer à nous
Les magistrats comme les militaires: interdits de syndicat. Créer une justice populaire pour juger les juges laxistes.
Oui ,et ces juges , élus , devront ainsi rendre des comptes
À qui,…
Je le dis et le répète : ce sont les magistrats qu’il faut changer! Ils sont intouchables : dès qu’un propos leur déplait, ils crient au viol! Pardon ils crient à l’outrage à magistrat.
Mais c’est quoi ces juges qui peuvent faire n’importe quoi en toute impunité ?? Quand va t on supprimer l’indépendance de la justice ?? Ce sont des hommes donc ils doivent être contrôlés quand ils dérapent !
Le respect de l’état de droit s’impose. Mais lorsqu’il conduit à une véritable trahison des intérêts superieurs de la nation c’est que les lois sur lesquelles il s’appuie sont irresponsables. Je ne voudrais pas être de ceux qui les ont votées lorsque, excédé et désespéré, la colère des Français va devenir incontrôlable ce qui hélas n’est plus inenvisgeable.
Un Etat de Droit est un Etat qui a des lois écrites, mais ma question est de savoir qui a écrit les lois, si c’est un parlement ou, comme souvent maintenant, un exécutif. L’Allemagne des années 1930 était bel et bien un Etat de Droit, mais ce Etat doit aussi être démocratique ( vraiment démocratique, pas comme la RDA). Le Russie de Staline avait des lois écrites mais on sait la misère humaine qui fut celle de l’époque. Pour bien des gens l’Etat de Droit c’est « j »ai le droit de… » ou » vous n’avez pas le droit », on ne s’entend pas car la situation ne relève pas d’un texte de loi. Je n’ai pas le droit de rouler à 200kmh sur autoroute car un texte me le signale et c’est indiscutable. C’est compliqué.
Je vous lis maintenant et en fait, nous disons un peu la même chose, ce qui est rassurant.
Nous sommes maintenant dans un pays qui ne respecte plus rien.
Oui, mais ce qui auraient envie de se soulevée ne se déciderons jamais. Ils sont trop polis, trop bien élevés. Ils ont besoin d’un chef pour les entraîner, mais il ne sont pas assez forts pour se battre, ouvert n’est pas leur mentalité, ayant été habitué, à recevoir une gifle à droite, et à tendre l’autre joue.
Pathétique !