Douce France, cher pays de nos enfants…

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"Je suis de mon enfance comme d’un pays", écrivait Saint-Exupéry dans Terre des hommes. Pour Zola, être "pays" voulait dire que l’on venait du même village. Et notre France, aujourd’hui, est encore celle où nous sommes nés, ou celle que notre cœur a épousée si nous venons d'ailleurs. Celle du Père Goriot, de La Mare au diable, du Buffet de Verlaine - qui s'en souvient ? - "qui sait bien des histoires", une fois ouvertes ses "grandes portes", ou encore des Bastides blanches de Giono. Douce France, aujourd'hui, est peuplée de villages qui sont encore là pour témoigner de la lente pousse des blés au printemps, de la cueillette des cerises au début de l'été et de celle des châtaignes en automne… C'est un patrimoine immense qui nous impose un devoir car, toujours selon l'aviateur-écrivain, "on n'hérite pas la terre de nos ancêtres, on l'emprunte à nos enfants"

Cette enfance, nous la porterons en nous, avec une grande certitude, jusqu’à la fin. Nous l'espérons ! Cette enfance française, cette histoire française, ce sont nos parents qui nous les ont données à vivre, au sortir de la guerre au cours de laquelle ils vécurent, comme beaucoup d’autres, les heures terribles que nous savons…

Une enfance française, heureuse, vivante et riche.

Heureuse, des heures passées à lire, à écouter le récit des anciens, à regarder sur la mappemonde la grandeur des océans et les pays lointains où nous avons apporté le bien plus souvent que le mal. Vivante, des longues escapades en forêt, des grimpettes dans les cerisiers au début de l'été pour y grappiller les fruits rouges et brillants qui tachaient si bien les habits blancs ou encore des premiers flirts, au crépuscule, cachés dans les hautes herbes. Riche, des nombreux voyages, de l’Alsace à l’Aquitaine, des falaises d’Étretat aux plages de la Côte d’Azur, traversant ici et là les campagnes profondes de la Normandie ou de la Corrèze et les forêts de Sologne. C'est là que nos ancêtres, depuis les Gaulois, nous ont laissé tant de richesses. Tout un savoir-faire et des outils, des châteaux, des ponts, des cathédrales ou de petites chapelles, perdues au milieu des collines et des champs de lavande dans l'arrière-pays cannois, comme celle que j'ai ici illustrée pour vous.

C’est au cœur de cette Douce France que beaucoup d'entre nous ont longuement façonné leurs plus beaux souvenirs d’enfants. Un trésor si grand qu’il nous garde, vivant éternellement en nos cœurs, les belles images de ces villages qui portent souvent le nom de saints : Saint-Vallier-de-Thiey, Saint-Aubin-le-Guichard ou encore Saint-Astier. Tous ces "pays" et bien d'autres encore où nous avons tous partagé de merveilleuses odyssées enfantines…

Il nous appartient aujourd'hui de préserver ce trésor, hérité des gloires passées de nos parents afin, reprenant Trenet et Saint-Exupéry, que notre Douce France reste toujours demain le « Cher pays de nos enfants ».

Jean-Louis Chollet
Jean-Louis Chollet
Designer & architecte d’intérieur

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