Douce France : « Son église et son grand Pardon… »

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Vous connaissez sûrement cette chanson de Botrel :

J’aime Paimpol et sa falaise, son église et son grand Pardon ;
j’aime surtout ma Paimpolaise, qui m’attend au pays breton…

Je voudrais vous faire partager ma découverte, l’an passé, d’un autre grand Pardon, célèbre en notre Armorique, celui de Pont-Aven, délicieuse petite cité du Sud-Finistère, où les badauds, été comme hiver, déambulent à la recherche de couleur locale. Pont-Aven, (très modeste) port de mer ; on peut en effet remonter l’Aven, jusqu’à son joli pont de pierre, et y contempler de beaux voiliers, de son quai Théodore-Botrel…

Pont-Aven, et sa rue Théodore-Botrel, où les galeries d’art (pas toutes horriblement… « contemporain ») sont à touche-touche…

Pont-Aven, où se dresse, sur la place Botrel, la statue du célèbre chansonnier qui, depuis 1932, n’habite plus la belle demeure qu’il s’était fait construire sur la colline, face au quai, mais repose en paix au cimetière.

Pourquoi vous parler de Botrel, alors que je vous ai promis de vous parler de Pardon (ce qui, en Bretagne, signifie pèlerinage) ?

Mais parce que tous, ici, vous le confirmeront : évoquer ce Pardon des fleurs d’ajoncs qui, chaque année, a lieu le premier dimanche d’août, et qui voit la population tout entière, du plus petit à la plus ancienne, se revêtir de son costume traditionnel, c’est évoquer son créateur. Le dimanche 6 août 1905, il y a tout juste 112 ans, Botrel, qui venait d’élire domicile à Pont-Aven, lançait avec sa jeune épouse une sorte de concours de beauté, où la gagnante, élue reine des fleurs d’ajoncs, était, après la messe dominicale, hissée sur un char à bœufs pavoisé, et escortée par toute la ville, depuis l’église jusqu’au quai, où une fête suivie de danses folkloriques et de concours de biniou se prolongeait tard dans la nuit.

Une carte postale de l’époque montre la reine élue et ses deux demoiselles d’honneur chez les Botrel (Cf. Théodore Botrel, Mémoires d’un barde breton, Éditions Edilys, 2016.)

Sur l’affiche, qui présentait ce premier Pardon des fleurs d’ajoncs, et qui se trouve désormais au musée de Pont-Aven, il était précisé que la fête se ferait "au bénéfice des pauvres du pays".

Chaque année, depuis lors, la tradition perdure, et c’est un régal, pour les yeux et les oreilles (rien à voir avec le delirium tremens du festival de Lorient), que de voir défiler groupes et bagads.

Si vous passez dans le coin, ne manquez pas ce rendez-vous avec le bon goût !

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