DPE : les propriétaires sacrifiés sur l’autel de l’écologisme
DPE : ces trois lettres font peur ! Elles inquiètent les propriétaires de biens lorsqu’ils songent à les mettre en vente ou en location. Une inquiétude légitime, tant le diagnostic de performance énergétique, qui se cache derrière ce sigle, peut avoir une influence sur la valeur des appartements et des maisons.
Au 1er janvier dernier, un certain nombre de propriétaires en ont fait la douloureuse expérience. Leurs biens, classés G sur une échelle de A à G, sont désormais considérés comme trop énergivores pour être mis sur le marché locatif, en l’état. Pour les louer, il convient de les rénover.
Sur le papier, ce volet de la loi Climat et Résilience de 2021 était une bonne idée. Son but était d'inciter les propriétaires à entreprendre des travaux nécessaires et indispensables, mais également de sortir du marché locatif les passoires énergétiques. Il semble assez évident qu’un appartement dont les fenêtres ne ferment pas ne devrait pas être loué. Malheureusement, comme souvent entre le papier et le terrain, il y a un monde et, comme souvent, il est à la défaveur des Français.
Un système de notation absurde
Le DPE en est le parfait exemple à plusieurs titres. D’une part, parce qu’il est d’une justesse toute relative. Pour preuve, ce diagnostic de performance énergétique (ci-dessous) établi à Marseille, cette semaine. L’appartement visité a reçu la note D. Dans la rubrique « Estimation des coûts annuels d'énergie du logement », il est écrit : « Entre 1.440 euros et 2.000 euros. » En réalité, pour ce bien, les dépenses énergétiques annuelles (gaz + électricité) ne sont que de 960 euros. Elles sont surévaluées pour cet appartement car définies de manière identique à Marseille et en Haute-Savoie, alors que le climat est bien différent dans ces deux secteurs. Autre aberration pointée du doigt par le diagnostiqueur venu faire le DPE : « Cela na aucun sens, mais s’il y avait la climatisation, la note serait meilleure. » Ce, alors même que le propriétaire du bien ferait tourner son compresseur été comme hiver, ce qu’il ne fait pas avec sa chaudière à gaz.
Vous l’aurez compris, le diagnostic de performance énergétique a ses limites. Des limites qui peuvent s’avérer particulièrement dommageables pour les propriétaires. D’autant plus que lorsqu’il a été mis en place, en 2021, la situation économique de la France et des Français était bien différente. Aujourd’hui, à l’heure où il s’applique, pour beaucoup, il est une véritable punition. Un énième dispositif qui contraint les foyers à une énorme dépense ou qui leur fait perdre un revenu supplémentaire. Il n’y a pas d'autre solution. Soit les propriétaires de logements G cassent leur tirelire pour s’offrir une isolation par l’extérieur, une climatisation ou un nouveau chauffe-eau, soit ils laissent leurs appartements vacants. Chose qui leur coûtera une taxe sur les logements vacants dans les villes de plus de 50.000 habitants ou une taxe d’habitation sur les logements vacants, dans les autres communes. Quoi qu’il en soit, ils devront payer !
Les propriétaires ciblés
Une propriétaire marseillaise qui va désormais devoir s’acquitter de cette taxe fait part de sa colère à BV : « J’ai acheté un logement G avec l’idée de le rénover et de le louer. Mon intention était de faire une isolation par l’extérieur et d’installer une climatisation réversible. La combinaison de ces deux choses aurait permis à l’appartement de passer en F. Malheureusement, lorsque j’ai demandé l’autorisation à la copropriété de faire ces travaux, cela m’a été refusé. » Résultat : elle se retrouve avec un appartement impossible à louer et impossible à vendre et elle dit, non sans agacement : « Merci le DPE ! »
Des propriétaires comme elle, sacrifiés sur l’autel de l’écologie, il y en a des milliers, environ 500.000 selon les premières estimations. Il y en aura encore plus en 2028, quand les biens classés F seront également bannis et, en 2034, quand ce sera au tour de ceux notés E. Comme c’est le cas pour les véhicules avec les vignettes Crit’Air et les zones à faibles émissions, petit à petit, au nom de la planète et surtout d’un certain écologisme, une partie de la population (les moins aisés) est mise au ban de la société.
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3 commentaires
Je l’ai déjà dit. Avec la crise du logement beaucoup ne trouveront plus de locations proposées sur le marché et ce d’autant plus avec cette nouvelle exigence au DPE. De plus, on voudrait faire travailler les gens jusqu’à 67 ans pour toucher une retraite convenable mais alors que vous avez atteint les 70 ans, on vous fait payer très cher l’emprunt que vous auriez à contracter pour effectuer des travaux car votre espérance de vie est vue comme raccourcie selon le critère des banques quand celles-ci d’ailleurs veulent bien vous accorder un prêt. Résultat : vous ne pouvez plus louer, vous n’avez plus les moyens de faire la rénovation nécessaire et donc le logement que vous n’occupez pas ou plus se délabre et perd bien sûr de sa valeur à la vente. Les petits propriétaires sont les premiers touchés par ces nouvelles normes car en général les « gros » propriétaires ne présentent pas ces mêmes difficultés de ressources. Et ces derniers peuvent aussi renâcler à faire certains travaux ou à louer avec les temps incertains que nous connaissons et les mauvais payeurs qui pullulent.
Bof , quand je ne pourrais plus louer , je ferai une location fictive a mon fils .
Pour éviter de le laisser officiellement vacant.
Et il l’aura a mon héritage
Merci à BV de nous alerter sur ces mesures complètement délirantes. Je ne crois pas que notre premier ministre en ait conscience puisqu’il n’en parle même pas.
Je comprends qu’il soit difficile d’avouer aux Français qu’on leur ment depuis des années, c’est pourquoi je n’ai aucune raison de penser que ceux qui nous ont mis dans cette situation soient capables de nous en sortir.
Il nous faudrait un homme qui parle fort et clair et qui nous dise qu’on suspend la transition écologique, condition indispensable pour réindustrialiser.