Drogue : ces jeunes tueurs à gages prêts à tuer pour quelques milliers d’euros 

gang Clémence

Les victimes sont inconnues. De jeunes hommes, la plupart du temps, dont la presse ne retiendra que leur très jeune âge. À Valence, Besançon, Villerupt, Montpellier, Courrières ou encore Nantes, les règlements de comptes, sur fond de trafic de stupéfiants, envahissent la rubrique faits divers. Ce 31 mai encore, au milieu de la nuit, un homme de 34 ans a été tué par balle dans la cité de la Paternelle, quartier nord de Marseille connu pour ses trafics de drogue. Si, à chaque fois, les victimes et blessés sont jeunes, les meurtriers ne sont pas beaucoup plus âgés. Une note du ministère de l’Intérieur, consultée par Le Monde, estime ainsi que 60 % des victimes de ces règlements de comptes ont moins de 25 ans. Pire encore : en 2023, sur les 73 victimes recensées, neuf ont moins de 18 ans. Côté tueurs, même constat. « Les contentieux entre délinquants portent parfois sur des montants moins élevés qu’auparavant et impliquent des malfaiteurs plus jeunes et moins aguerris », détaille un membre de l’Office central contre le crime organisé.

Tueurs à gages 2.0

« Je vais enchaîner les contrats. […] Sur la vie de ma mère, je suis en train de m'envoyer un contrat et je suis en train de rigoler. » Sur les réseaux sociaux, Mattéo, à peine sorti de l’adolescence, se vante des meurtres dont il serait l’auteur. Interpellé et mis en examen pour trois assassinats liés au trafic de drogue – dont celui de deux adolescents abattus froidement à Marseille en avril dernier -, ce présumé tueur à gages de la DZ Mafia, l’un des clans de la cité phocéenne, est soupçonné d’être lié à plusieurs crimes. En effet, bien que non impliqué directement dans le trafic de stupéfiants, le jeune homme, qui aurait reçu près de 200.000 euros pour commettre ses forfaits, serait, du haut de ses 18 ans, impliqué dans huit ou neuf assassinats. Aujourd’hui, les profils comme celui de Mattéo semblent se multiplier.

Sur Snapchat ou Telegram, Mattéo, comme d’autres jeunes hommes en quête d’adrénaline et de reconnaissance, proposent ses services comme tueur à gages. Repérés par les parrains de la drogue, qui résident bien souvent à l’étranger, ces petites mains reçoivent l’ordre d’éliminer une cible contre seulement quelques dizaines de milliers d’euros. Pris dans l’engrenage du grand banditisme, ils enchaînent alors les assassinats. Dans un compte rendu d’audition que Le Parisien a pu se procurer, Willad, un jeune tueur à gages, soupçonné d’être impliqué dans la fusillade rue Popincourt en juillet 2022, témoigne : « Je ne sais pas, j’ai mal tourné. […] En deux mois, j’ai fait des choses que je n’avais jamais faites dans ma vie. Je n’arrive pas à expliquer ce qui m’est arrivé, comment j’ai basculé. »

Jeunes et inexpérimentés, ces nouveaux tueurs à gages 2.0 ne maîtrisent pas totalement les armes qui leur sont confiées par les magnats de la drogue. On déplore ainsi de nombreuses victimes collatérales de ces règlements de comptes. En début d’année, un chauffeur VTC n’est ainsi pas passé loin de la mort. Alors qu’il déposait l’un de ses clients dans l’une des cités des quartiers nord de Marseille, il se retrouve au cœur d’une fusillade. Blessé par deux balles perdues, il reste aujourd’hui traumatisé. D’autres n’ont pas survécu. En avril, un sexagénaire, attablé avec des amis dans un café du XIVe arrondissement de Marseille, est tué par balle. Il serait, selon les enquêteurs, une nouvelle victime collatérale du trafic de drogue.

« Mexicanisation » de la France

Si, auparavant, les tueurs à gages étaient payés pour éliminer les têtes du clan concurrent, aujourd’hui, les nouveaux sicarios ciblent aussi bien les caïds que les petites mains du trafic de drogue et leur clientèle. Ainsi, sur Telegram, l’un des points de vente de la Paternelle menace : « On vous avertit une fois. Toute personne qui bosse pour le Maga [l’un des deux principaux clans de la cité] sera du mauvais côté. » Et de préciser : « Les clients ne seront pas épargnés. » L’objectif : terroriser et fermer les points de vente concurrents.

Les règlements de comptes, longtemps cantonnés à la cité phocéenne, concernent désormais toute la France jusqu’en zone rurale. Emmanuel Macron, en 2021, avait promis de faire de la lutte contre le trafic de drogue l’une de ses priorités. Il serait temps de mettre les promesses à exécution avant que la France ne devienne le Mexique…

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

25 commentaires

  1. C’est une promesse qui ne sera pas tenue car intenable. Le problème n’est pas que franco-français, il est mondial.
    Le trafic a pris tellement d’ampleur qu’il est impossible à éradiquer. C’est l’hydre de Lerne tout simplement !
    Comment lutter ? A la fois nous devons lutter dans les pays producteurs et ceux qui sont consommateurs. Souvent et de plus en plus ce sont les mêmes. Il y a des millions de gens, des milliards peut être même qu’ils soient revendeurs et/ou consommateurs. Cela génère des milliards d’euros ou plutôt de dollars . Il y a trop à faire, il n’y aura jamais assez d’agents pour que ça cesse. Alors de temps en temps on fait une action « coup de poing » de-ci de-là . on prend des compagnies entières de gendarmes de policiers, 2, 3 ou 15 cars comme on peut. On boucle, on fouille tout un quartier et on arrête 10, 100 personnes et puis c’est tout ! Parfois on arrête des personnalités, ou un ou deux gendarmes ou policiers corrompus, car évidemment l’homme est faible et un peu de beurre en plus, il est compréhensible que certains basculent eux aussi dans le trafic. On ne peut pas faire plus. Car plus, cela signifiera une guerre tout simplement. Cela ne signifiera pas un ou dix morts ou même cent; mais des cette fois des milliers. Qui va oser déclencher un tel conflit ? Personne évidemment.

  2. « Macron, en 2021, avait promis de faire de la lutte contre le trafic de drogue l’une de ses priorités » : Ne me dites pas que vous avez cru aux boniments du roitelet, quand même …

  3. Aucune info sur les origines ethniques de ces tueurs à gages motivés par le fric facile
    comme toujours le «  » faut pas discriminer » » s’applique
    Dans notre pays autrefois respecté et fort de sa culture , devenu « cour des miracles » gouverné aussi lamentablement par des Polis-tocards foncièrement corrompus et incompétents dont les 3/4 sont mis en examens mais jamais condamné pour des faits de délinquances diverses , il ne peut en être autrement ! ils donnent l’exemple !!!
    Nous avons besoin d’une véritable justice indépendante digne de ce nom , égale pour tous , qui condamnera équitablement tous les délinquants quelque soit leur position sociale : ministre , racaille trafiquant , violeurs etc..

    • Pas besoin de connaitre, on les connait déjà. Surtout ça ne change en rien le problème. La drogue c’est tellement un biseness développé que maintenant il est impossible de l’éradiquer. Il y a trop de monde, trop d’argent et c’est mondial. On ne peut faire que des actions spectaculaires de temps en temps et c’est tout. on va y arrêter 10,100 ou 1000 personnes. On fera deux jours aux infos télé et dans les journaux. Monsieur tout-le-monde sera rassuré et …
      ce sera tout ! Car il est impossible de faire plus malheureusement. Quand vous survolez des montagnes de drogues en Amérique du Sud ou en Californie et même à l’intérieur des USA . Quand vous voyez des trucs similaires ailleurs. Quand certains pays légalisent et du coup favorisent les trafics. Quand vous trouvez des boutiques de cannabis ayant pignon sur rue est ouvertes le plus légalement. Idem pour des salles de shoot . Que voulez-vous faire ? Le phénomène est ancré depuis trop longtemps. La guerre de l’Opium en Asie au XIX° siècle, H de Monfreid écrivain célèbre mais aussi trafiquant, la French connexion dans les années 1973’s à Marseille, Escobar en Bolivie etc… Depuis trop longtemps cela existe et depuis le phénomène ne fait que croitre. Oui on lutte et elle ce fait mais ne peut être que minime et ridicule tant l’ampleur du désastre est importante.

  4. Tant que toutes ces crapules se « rendent des comptes » entre elles, c’est ça de moins à faire pour la police, ou devrais-je dire les polices.
    Ce qui est grave, ce sont les victimes qui ne sont pas concernées et qui se prennent une « prune » au passage.
    Quoiqu’il en soit, la valeur n’attend pas le nombre des années, ces crapules shootées aux films violents, s’imaginent en acteurs bien payés, et finissent aussi mal.
    Serait-ce ça « la France orange mécanique » ?

  5. problème de société, dérive criminelle, l’État de droit va tout de travers. Mais à propos qui fait les lois? qui est censé les mettre en œuvre ? qui néglige l’intérêt des français en acceptant des contraintes externes majeures pour lesquelles le peuple n’a pas eu à donner son avis? A mépriser ainsi depuis quatre décennies l’intérêt légitime du peuple on suscite l’envie à certains de ses membres de s’adonner à l’art de tuer le temps dans de basses besognes.

  6. La peine de mort est abolie , pour eux mais eux la distribuent pour quelques centaines d euros, tant que c est entre eux ça debarasse mais ils le font aussi gratuitement pour un regard ou pour faire une vidéo sous la protection de pasdamalgamme et d antiracisme

  7. Au bout de six ans de mandat, rien n’a été réglé ! En nous avons encore à subir quatre ans ce gouvernement inique ! Je n’ose m’imaginer quel sera l’état de la France en 2027 !

    • Tout aura été détruit comme le souhaite ses copains mondialistes et immigrationnistes.

      • Manifestement ils ne se cachent même pas, donc ils doivent être assez aisément identifiables. Alors pourquoi ne pas les « éliminer » à titre préventif. Ils ne devraient pas faire défaut à la société Française et ce serait un bon moyen d’éviter la mort de nombreux innocents. Après tout, qu’ils soient abattu légalement ou par d’autres voyous, c’est le sort qui les attend.

  8. Ces braves garçons, tous « Chance pour la France », savent ce qu’est le jeu de la concurrence. Qu’ils s’éliminent entre eux. Pas de frais de justice, pas de frais de police. Pas de frais de pénitentiaire. Pas de frais de santé. Et la police est hors de cause. En plus, généralement, ils se font enterrer ailleurs. C’est de toutes les façons, la politique et le climat souhaité par le stagiaire de l’Élysée. Diviser pour mieux régner.

  9. Ils sont un peu c…s ils se font payer pour tuer et après les commanditeurs les font chanter , et leur font faire n importe quoi pour des clopinettes sinon ils les balancent

  10. Il tue froidement pour de l’argent, mais un jour il trouvera son maître. Son avenir est tout tracé: il vit par l’épée, il périra par elle. Tant mieux pour la société, d’ailleurs.

  11. On tue comme on livre une pizza, ou Uber quand tu nous tiens … Mais de quoi s’étonne-t-on ? N’est-ce pas la société qu’on nous vante ? Ça fait plus de 40 ans qu’on laisse filer le pays en roue libre, qu’il est interdit d’interdire, qu’il ne faut pas mettre en prison, pas sanctionner, pas punir. Ça fait plus de 40 ans qu’on a dévalorisé le travail au profit du fric facile. Eh bien le voilà le fric facile, la drogue, la prostitution et les assassinats … et la population qui va avec et qu’on importe sans compter depuis des décennies. La question qui se pose désormais est de savoir ce qu’on veut. Une société ultraviolente livrée à elle-même ou une société avec des règles ? Mais attention, dans les deux cas ce sera difficile, car ramener l’ordre au point où nous en sommes est très compliqué, ça demandera beaucoup de moyens … et surtout beaucoup de courage, ce qui manque à nos dirigeants depuis bien longtemps.

  12. Un jour ils tueront gratuitement, comme ça, puisque l’escalade se poursuit.
    Que ferons-nous ? Que serons-nous obligés de faire pour nous préserver ?

    • Ils ne tueront pas gratuitement mais pour prendre notre place, il fut une époque où certains raisonnaient ainsi : ils sont 10 fois plus nombreux que nous, chacun en tue 10 et c’est fini, mais ça n’a pas marché ça s’est très mal terminé pour eux.

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