Drogue : le maire d’Avallon en garde à vue après une opération « Place nette »
Les opérations « Place nette » de Darmanin dérangent le commerce des dealers, mais si elles ont pour conséquence d’envoyer des maires en garde à vue, le ministre de l’Intérieur va se faire des ennemis dans son propre camp. Prenons le cas de Jamilah Habsaoui, maire ex-socialiste d’Avallon, devenue Macron-compatible : quelle que soit l’issue de la procédure, elle n’oubliera pas de sitôt le 7 avril 2024.
En menant leurs descentes, ce dimanche, les gendarmes avaient dans le collimateur un frère du maire, connu pour trafic de stups. Mais c’est au domicile du maire, ou dans un logement lui appartenant, que 60 à 70 kg de cannabis ont été découverts, et peut-être des armes (ce dernier point n’a pas été confirmé par le procureur de la République). Dans la foulée, la pharmacie où travaille Jamilah Habsaoui a été perquisitionnée (contactée, l’officine confirme cette perquisition mais indique à BV que rien n’y a été découvert). Puis, enfin, l’hôtel de ville - ce qui fait désordre. Du côté de la mairie, on nous répond qu'« aucune communication n'est prévue à ce sujet. Celle-ci sera faite en temps voulu suivant l'évolution de l’enquête. »
Un maire qui n’a pas été élu
Dans l’affaire, ont été également saisis près d’un kilo de cocaïne, vingt lingots d'or et plus de 7.000 euros en liquide sans qu’on sache précisément à quels endroits. Sept personnes ont été placées en garde à vue, dont le maire et deux de ses frères. Un Avallonnais témoigne auprès de France 3 : « Ça ne me surprend pas, ça fait des années que ça gravite autour d’elle. […] Son entourage est assez connu, malheureusement. »
Jamilah Habsaoui n’a pas été élue maire. Première adjointe de Jean-Yves Caullet, elle a pris sa place en 2021. Un coup pour installer une élue municipale qui ne serait jamais parvenue à la tête de la ville par le moyen des urnes ? Elle commentait alors : « Là où certains jouent aux petits chevaux, Jean-Yves Caullet, il excelle aux échecs. » Une déclaration cynique qui laissa pantois son intervieweur de France Bleu. Le maire démissionnaire se disait fier de laisser sa place à une femme. Fait rare, Emmanuel Macron salua ce passage de témoin : « Rares sont les élus qui savent préparer et organiser leur succession. » Il exprimait sa gratitude : Caullet, député PS, s’était rallié à Macron durant le premier tour de la présidentielle de 2017 avant d'être réélu maire en 2020 sous l’étiquette Horizons-Renaissance.
La Morlande : un quartier et des « légendes »
Habsaoui est, elle aussi, une ancienne socialiste devenue, comme tant d’autres, Macron-compatible. Elle a grandi dans le quartier de la Morlande. Elle y habite encore ; y travaille. Ce quartier, il faut deviner ce qu’il est en lisant entre les lignes. En 2013, le quotidien Le Bien public parle du « nouveau visage du quartier » en mentionnant que « de nombreuses "légendes" ont couru », parmi lesquelles l’incivilité et la petite délinquance. En fait de légende, le quartier avait été classé zone urbaine sensible en 2010. En 2014, un important trafic de drogue y est démantelé. En 2019, ce quartier voit « son image se redorer », selon L’Yonne républicaine. « À l’époque, on n’osait pas sortir », se souvient Michèle, une habitante. À l’époque des légendes ?
L’insécurité semble expliquer, au cœur d’un quartier « cosmopolite », le vote des Français de souche. Le centre-ville d’Avallon est macroniste, mais Marine est arrivée en tête dans les deux bureaux de vote de la Morlande, au second tour de 2022. Habsaoui avait pourtant pris soin de cracher son venin sur le RN, « parti xénophobe, raciste et antisémite », non sans grandiloquence. Et d'expliquer, lors de ses vœux pour 2023 : « Je ne veux pas me réveiller dans quatre ans avec la peste brune à nos portes en disant : je savais mais je n’ai rien fait. » Et concernant le cannabis ? Savait-elle mais n’a-t-elle rien fait ? À la justice, désormais, de déterminer son implication personnelle.
Samuel Martin
Journaliste
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65 commentaires
Ouh la la que ça fait mal, une donneuse de leçon, une pourfendeuse de l' »extrême drouate », une diva de la bien-pensance, n’est rien de moins qu’une « mise en examen », présumée innocente, dans une affaire (familiale) de trafic de stupéfiants.
Cette élue, première magistrate de la commune a succombée à la tentation .
Maire d’une ville moyenne, quelle belle devanture, insoupçonnable. Qui dit mieux pour trafiquoter.
On parle d’assimilation, oui mais en respectant les lois, règlements us et coutumes du pays d’accueil.
Pour le moins c’est raté.
Un modèle d’intégration à la Française, sans doute ?
Edifiant ! alors que les ELUS devraient être irréprochables, ………c’est ça la liberté fondamentale qu’elle veut sauvegarder ??? ….. mais quand allons-nous expulser ces racailles pour assainir la France ? Que le Gouvernement fasse preuve d’autorité pour une fois, un exemple qui portera ses fruits peut-être……..Pas besoin de la placer en garde à vue plus longtemps, faut la renvoyer avec ses frères d’où ils viennent, on a suffisamment de preuves. En cherchant bien, nos Gendarmes vont certainement en trouver d’autres ….C’est comme pour vider le poulet avant cuisson, si on tient le bon bout tout vient d’un coup ! Ces gens là font tout pour être montré du doigt et s’étonnent en suite que l’on devienne raciste alors qu’ils pourrissent notre Société.
Les soutiens de Macron sont souvent des islamo-socialistes alors que LFI est plutôt islamo-gauchiste. Mais une nouvelle catégorie est à prendre en compte : les islamo-dealers.
Vous êtes tous naïfs ou quoi ? A croire que personne n’a lu la trilogie : « Code 93, Territoires et Surtensions » du Capitaine Oliver NOREK ! Ces histoires qu’il raconte, il ne les a pas inventées, elles sont tirées de péripéties qu’il a vécues en tant qu’officier de police. Et nous sommes là en plein dans l’une de ses histoires !