Droit à l’avortement dans la Constitution : ça pressait vraiment ?

macron

Mais à quoi joue donc Emmanuel Macron ? La guerre fait rage entre Israël et le Hamas, les risques d’une régionalisation du conflit, voire d’une guerre mondiale, ne sont pas à exclure, la menace de nouveaux actes terroristes islamistes sur notre territoire est au plus haut. Sur le front socio-économique, l’inflation fait des ravages chez les ménages modestes qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts et continue d’essorer les classes moyennes. La vague Lampedusa va bientôt irriguer nos villages, etc. Mais l’on apprend, un beau dimanche matin, que le président de la République a décidé de déposer en Conseil d’État un projet de loi pour constitutionnaliser le droit à l’avortement. Il n’y avait donc rien de plus urgent ? Le monde peut s’effondrer, le chaos s’installer à tous les étages de notre société, mais vite, sans plus attendre, car ça presse, constitutionnalisons ce qui est désormais considéré comme un droit fondamental.

Constitutionnalisons, on ne sait jamais...

C’est quoi, l’idée ? Il y a un risque que ce droit soit remis en cause ? Pas du tout, mais on ne sait jamais. Faute de pouvoir peser sur le cours des choses dans le monde – on ne peut pas dire que la tournée moyen-orientale d'Emmanuel Macron ait été un triomphe romain -, le chef de l'État se raccroche aux branches du sociétal. Oui, mais on ne badine pas avec les grands principes, les droits fondamentaux, d’autant – c’est bien connu – que la France est un phare pour l’humanité ! Quelques États américains, dont on a déjà oublié les noms, remettent en cause ce droit à l’IVG, alors la France se doit de montrer l’exemple.

Pourtant, l’évidence crève les yeux : il n’y a aucune chance que ce droit soit remis en cause - on peut le déplorer ou pas, c'est ainsi - par une quelconque majorité de circonstance. Mais on ne sait jamais… Tiens, justement, penchons-nous sur ce « on ne sait jamais ». Ça veut dire quoi, en fait ? Que les lois seraient gravées sur des tables de marbre pour l’éternité, comme une sorte de Décalogue républicain ? Que le peuple français dans dix, trente, cinquante ans ou plus serait lié par des lois prises par les représentants de leurs parents, grands-parents, arrière-grands-parents ? Et si dans dix, trente, cinquante ans ou plus - hypothèse d’école tout à fait théorique, étant donné l’évolution de notre société -, il prenait l’envie au peuple français, par la voix de ses représentants, de remettre en cause cette loi ? Donc, dès aujourd’hui, mettons tout en place pour réduire ce risque au maximum. C’est ce qu’on doit appeler l’État de droit, notion qui, au final, revient à dire que le peuple ne peut pas faire sa loi comme il le souhaite.

Constitution fourre-tout

Passons sur la transformation de notre Constitution en texte fourre-tout où l’on inscrit, désormais, des principes qui vont bien au-delà de ce que devrait être une Constitution (pensons au principe de précaution inscrit dans la Charte de l'environnement, elle même intégrée dans la Constitution), c’est-à-dire un texte fondamental régissant schématiquement le fonctionnement des grandes institutions de la République entre elles : pouvoir exécutif, pouvoir législatif, autorité judiciaire. Si ce projet de loi constitutionnelle va à son terme (pardons pour l’expression plutôt mal appropriée), ce sera la vingt-cinquième modification de notre Constitution depuis son entrée en vigueur, il y a bientôt 65 ans. Autant dire qu’on est loin du texte et sans doute de l’esprit du texte de 1958, rédigé par Michel Debré. Que dirait, d’ailleurs, ce dernier, grand défenseur de la natalité française, s’il voyait son « bébé » ériger le droit à l’avortement en droit fondamental ?

Pas de référendum sur l'immigration mais...

Emmanuel Macron aura probablement sa réforme constitutionnelle. Les Présidents veulent tous la leur. Sauf Hollande qui n'en fit pas : c'est peut-être là son œuvre majeure ! La Macronie votera comme un seul homme. La gauche aussi, à qui Macron veut sans doute faire un petit geste commercial alors que se profile une loi Immigration qui la hérisse. La droite et l’extrême droite seront sans doute divisées mais, globalement, ça devrait passer crème avec les abstentions. Belle opération en perspective. On ne fera pas de référendum sur l’immigration qui, pourtant, menace gravement, réellement, l’identité de la France, mais on réformera la Constitution pour se protéger d'un risque plus que chimérique. En 2022, 234.000 avortements ont été enregistrés en France. Un chiffre en augmentation, le plus haut depuis... 1990. Au fait, y a-t-il encore des gens pour croire qu’Emmanuel Macron est de droite ?

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Georges Michel
Editorialiste à BV, colonel (ER)

Vos commentaires

57 commentaires

  1. Sauf le respect que je dois et que j’ai pour la fonction, cet individu, me dégoute au plus haut point! Mais qu’avons nous fait de la France, pour avoir eu une série de trois présidents comme ça? Le monde et la France sont des cocottes minute, sans soupape de sécurité et ces inconséquents, passent leur temps à des problèmes personnels, dont on n’a rien à faire, du genre: « reviens Cécilia », ou alors les sorties en scooter et pour le dernier l’affaire Benalla, se gavent-ils de pilules bleues? Lamentable, je dirais même scandaleux! Pauvre France!

  2. Article stimulant concernant un projet anticonstitutionnel de “loi constitutionnelle” sur le Droit à l’avortement… déjà existant. Semblant nier l’impossibilité de séparer devant la Constitution les hommes des femmes, contre le concept de « citoyenneté ». Par rapport aux triturations sur notre « espèce », (introduites déjà inhumainement par les nazis dans les années 30-40), qui, au-delà des partis, votera un tel « texte » en s’engageant en tant que PERSONNE ?
    Un point historien : une “loi” n’est qu’un rapport de force momentanée entre des élus divisés. Ce n’est pas “le Droit” (en gros, l’opposition entre la Grèce et Rome nous est « rejouée », dans l’ignorance des préceptes de Montesquieu).
    Et, répétons-le : ce n’est pas non plus le moment de diviser un pays assiégé par la violence, après les crimes contre l’Humanité contre l’Arménie puis contre Israël. Les conséquences internes risquent d’être inédites. Ce serait jouer avec le feu.

  3. Manière d’exister (!?) et de se dégager de son périple au Moyen Orient dont le résultat est pitoyable…
    Manière d’exister (!?) Et de mettre des pelletés de poussière sous le tapis…
    Manière d’exister (!?) Et de laisser son nom (au combien précieux !) dans la Constitution…

    Au diable les difficultés colossales de notre pays, môssieur fanfaronne et tape en touche !

  4. Ce projet ne fait que confirmer, s’il en était besoin, que le plus urgent pour Macron est d’accélérer le processus d’effacement de la nation et du peuple français, par tout ce qui relève d’une culture de mort.

  5. Quelle triste époque où la France proscrit la peine de mort pour les criminels mais la porte en principe pour l’embryon à naître. Et l’on s’étonne ensuite que des peuples immigrés refusent de s’intégrer. Sommes nous devenus à ce point inconscient que de telles aberrations deviennent la norme.

  6. Ça relève plus de la loi que de la Constitution, non ? Ensuite, nous expliquer que c’est pour garantir le droit à l’avortement, c’est du pipeau. Si demain une république islamique s’installe en France, tout ça partira à la poubelle, il n’y aura pas besoin de Constitution puisque le coran et la charia suffiront largement pour remplacer notre « état de droit. » Bizarrement, pour un referendum sur l’immigration on nous explique qu’il faudrait modifier la Constitution, chose pratiquement impossible, mais là, tout à coup, tout devient possible …

  7. Et si un jour la loi dispose que le foetus ou l’embryon sont des êtres humains, on fait quoi? Un jour l’avortement, un jour l’euthanasie…l’occident n’a que la mort à nous proposer comme projet.

  8. Illustration désastreuse d’un « en même temps » obscène, l’actuel locataire de l’Elysée est capable de s’incliner devant le Pape François, puis de conchier la doctrine de l’Eglise en sanctuarisant le droit de tuer les enfants à naître. Macron va donc figer ce « en même temps » qui lui est si cher dans ce qu’il reste de la Constitution dévoyée de la Vème République. Cette dernière affirme en son article 66-1 que nul ne peut être condamné à mort, mais très bientôt elle garantira également que nul ne pourra plus s’opposer à la mise à mort d’un enfant à naître si tel est le bon vouloir de la femme qui le porte. Une société capable de constitutionnaliser l’élimination des enfants à naître au nom du progrès est une société bien malade. Tellement malade qu’elle pourrait ne pas survivre. Après la mise en œuvre des chantiers destinés à fossoyer tout ce qui a fait la grandeur de la France, alliée à la volonté de rendre hideux tout ce qui pourrait en faire désirer le modèle, voici bientôt actée une nouvelle étape pour favoriser l’extinction de son peuple autochtone. La France est en sursis et seul un formidable sursaut s’appuyant sur les valeurs chrétiennes pourrait la sauver de cette disparition programmée.
    A défaut, peut-être faudra-t-il considérer l’éventualité de la disparition d’une telle société comme un événement salutaire pour l’Humanité.

  9. Lamentable président !Il s’imagine qu’avec cette initiative grossière portant sur un sujet qui ne pose aucun problème, il va pouvoir redorer son blason déjà largement écorné. Il est bien de gauche, n’étant pas capable de traiter autre chose que des problèmes sociétaux.

  10. Donc je note que l’assassinat d’un bébé ou d’un impotent va devenir légal dans la constitution… continuez d’avorter …certaines repeuplent la France avec leur ventre … ( vous avez dit remplacement d’état ???)

  11. Imaginons que la gauche islamique prenne le pouvoir par les urnes , croyez vous que ce droit serait maintenu ?.
    De toute façon un président oublié y a inscrit le principe de précaution qui est battu en brèche tous les jours il n’y a qu’à voir la gestion de l’immigration.

  12. La politique de Macron est de parler de tout sauf des sujets vitaux, alors qu’une guerre mondiale pointe son nez, avec des bataclans puissance dix en France et que nous subissons une invasion bientôt mortifère.
    Il allume ici un contre-feu, mais l’avortement est déjà entré dans les mœurs et de toute façon rien ne l’arrêtera, même si on est contre. Prochaine grande réforme à inscrire dans la constitution : la défense de l’habitat des grenouilles le long de la Seine, si elles ne sont pas déjà bouffées par les rats, enfin les surmulots…

  13. Macron de droite ? Il ne sait pas trop lui même ou il se trouve , un jour oui , un jour non mais nous savons pour quel parti il fait tout , il se plie en quatre . Mais y a t’il encore des gens pour croire en Macron tout court , je n’en connais pas dans mon entourage et ça me rassure . Il y a bien d’autres lois à revoir d’urgence mais pas courageux pour le faire : droit du sol , expulsion pour haine raciale et crime etc ……

    • E. Macron est à droite, très à droite même, voire à l’extrême droite. Il prône des privilèges pour une élite fortunée, au détriment des peuples. Cette élite, ce sont les mondialistes multimilliardaires. C’est bien la définition de la droite (individualiste, par opposition à la gauche collectiviste) et de l’extrême (bafouer la démocratie pour imposer un pouvoir totalitaire).

      • Euh moi, je le verrais plutôt de très extrême gauche, genre socialisme national, si vous voyez ce que je veux dire : génocide, expérimentations médicales sur la population, caméras partout, confinement, 49-3 à répétition….

    • Heureux qu*il ne pourra pas faire de petit macron. Déjà un bon point, mais attention pour le troisième mandat.

    • Même les députés sont avec lui, ils sont aussi bien payer pour se foutre de ceux qui les ont élus. 49-3. ?

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