Droite molle : Xavier Bertrand vole au secours de l’Algérie

Capture d’écran © Le Point
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La guerre d’Algérie est-elle réellement finie ? Soixante ans après son indépendance, le pays maghrébin continue de nourrir une haine féroce envers la France. Dernière illustration, en date, de ce ressentiment tenace : la liste des biens à restituer qu’Alger vient de transmettre à Paris. Il s’agirait de « biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises », indique le communiqué des historiens algériens.

Évidemment, cette demande a été saluée par l’islamo-gauchisme au grand complet. « Il est temps que la France rende tout ce qu’elle doit à l’Algérie », s’est ainsi réjouie Rima Hassan. Les Républicains - ou, du moins, leur community manager - ont moins favorablement reçu cette nouvelle revendication postcoloniale et l’ont clairement fait savoir. « Message de service à l’Algérie, il faut tout reprendre, les biens et le mal : criminels, délinquants, clandestins, OQTF… », note, avec causticité, un tweet du parti, « liké » plus de 5.000 fois.

Xavier Bertrand très en colère

Mais voilà, du côté du conseil régional des Hauts-de-France, cette pointe d’humour n’a guère été appréciée. Xavier Bertrand a ainsi pris la parole pour annoncer qu’il se désolidarisait de sa famille politique : « Je condamne avec force ce tweet qui ne reflète ni les valeurs ni l’histoire des Républicains. Aucun calcul électoral n’autorise à insulter un pays et son peuple. » Très remonté, l’élu a demandé le retrait du tweet jugé « indigne ».

Figure d’une droite désespérément molle, Xavier Bertrand semble mûr pour rejoindre les rangs macronistes. Sans doute se reconnaît-il dans l’attitude repentante qu’affichent le Président et ses soutiens vis-à-vis de l’Algérie depuis leur accession au pouvoir. On ne l’a pas entendu s’indigner lorsque Emmanuel Macron a qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité » ou quand Gérald Darmanin est allé déposer une gerbe de fleurs sur les tombes des « martyrs » du FLN. Ces génuflexions pénitentes ne l’ont manifestement pas indisposé.

Une droite soumise et démodée

À ce titre, Xavier Bertrand est en décalage total avec son temps. L’époque n’est plus aux demi-mesures et aux accommodements raisonnables. Elle n’est, surtout, plus à la soumission. Le peuple de droite en a assez de ces dirigeants qui se laissent intimider par la presse de gauche ou mener par le bout du nez par des pays du tiers-monde. Quand le président Abdelmadjid Tebboune exprime de nouvelles revendications antifrançaises et remet une pièce dans la machine du ressentiment postcolonial en prévenant, d’entrée de jeu, que l’Algérie refuserait unilatéralement « les concessions et les compromis », la France se déshonore en s’écrasant comme elle le fait. Comme certains, à droite, le font justement savoir, c’est aujourd’hui notre pays qui est en droit de demander des comptes à son ex-colonie. Il est temps que l’Algérie renonce aux extravagants privilèges dont elle jouit depuis la signature des accords d’Évian, qu’elle nous délivre enfin les fameux laissez-passer consulaires qui lui sont demandés et reprenne bon nombre de ses ressortissants qui sont tout sauf des « chances pour la France ».

En s’inscrivant à rebours de ce discours, Xavier Bertrand fait figure de dhimmi. Sans compter qu'il joue le rôle du caillou dans la chaussure de François-Xavier Bellamy.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

77 commentaires

  1. Et il y en a encore pour croire que LR est un parti de droite ! Mais que fait Bellamy dans ce parti qui, avec l’extrême gauche, a porté Macron au pouvoir ?

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